Pour une journée d'automne, un pâle soleil brillait de tous ses rayons, donnant un peu de sa chaleur à la capitale ensommeillée par la froide saison. Le vent soufflait, mais déjà, en ce début d'après-midi, des femmes déambulaient dans les boutiques, des ouvriers portaient sans relâche d'énormes poutres et les ménagères s'afféraient à la tache. C'était aussi l'heure à laquelle le Commandant Jasdero décida de faire un tour en ville. Elle avait gardé son uniforme et avait ouvert la veste dont le tissu bleu et épais claquait au vent. Une éternelle cigarette dans la bouche, elle jetait des coups d'oeils autour d'elle, triturant son collier de perles noires qui lui tombait sur la poitrine. Son errance l'amena près de la fontaine. Elle s'arrêta à quelques mètres et l'observa, se passant une main nonchalante dans ses cheveux rebelles. Une vieille dame assise sur le rebord donnant à manger aux pigeons, se leva et s'en alla à petits pas. La jeune femme se posa à son tour élégamment et prit appui sur le bord de pierre froide. Elle fixa les oiseaux qui picoraient çà et là puis regarda ses mains gantées de cuir. Sur ses mitaines étaient tracés des cercles alchimiques. Elle tira sur sa cigarette, fit tomber la cendre dans l'eau grise et la coinça entre ses lèvres et frappa dans ses mains. Des petites étincelles apparurent et firent fuir quelques pigeons. L'alchimiste les ignora et leva la tête vers ses nuages électriques. Un orage s'annonçait. Alors qu'elle relevait une mèche de cheveux, on put distinguer un semblant de sourire sur son visage ...

(Désolé de ma lenteur, ordinateur qui a brisé)

Je dois partir. Vite avant que quelqu'un ne débarque et ne voit le carnage que j'ai fait. À chaque fois mes remords sont de moins en moins grands. J'arrive à la fin de la petite ruelle sombre où je marche présentement. Je range rapidement mon arme dans son étui dissimuler sous mon manteau sombre. Il y a une légère brise qui fait claquer les pans de celui-ci. Il m'arrive aux chevilles, cachant plus ou moins les taches de sang sur mes bottes.

J'arrive à la fontaine. Le ciel se couvre, la tempête ne tardera pas à frapper. Marchant rapidement, je ralenti en voyant une fille regarder le ciel avec un sourire satisfait. Enfin, quelque chose qui ressemble à un sourire. Je la trouvait très... intrigante. Je m'arrêtai et l'observai. Je n'avais jamais vu quelqu'un comme elle.

Même en regardant le ciel, Aisya voit bien qu'une jeune fille s'est approchée d'elle et la fixe intriguée. Pourtant, l'alchimiste d'état ne lui jette même pas un regard et continue de fixer les nuages chargés de pluie. Ah, la tempête et l'orage, le temps qu'elle préférait. C'était le moment où toute la puissance de l'électricité se lançaient dans un bal interminable, avec le vent pour orchestre. C'était le moment où tous les gens rentraient chez eux. Tous, sauf Aisya. La jeune femme restait dehors, les bras ouverts et levés vers le très haut. Et elle riait. D'un rire méphistophélique. Maintenant, il ne pleuvait pas encore. Et cette jeune femme restait devant elle. Le commandant se décida enfin à baisser la tête et de plonger son regard dans le sien. La cigarette aux lèvres, elle demanda, nonchalante :

-"Qu'est-ce que tu veux, toi ?"

Ah, Aisya et son amabilité. La politesse et l'achimiste, cela faisait deux. Le militaire et son sens aigu de l'observation remarqua très vite les taches de sang sur les bottes dissimulées maladroitement en-dessous d'un épais manteau qui ne lui siied guère d'ailleurs. Elle planta de nouevau ses yeux noirs sur l'inconnue, comme pour renouveler sa question.

Je restai impassible. Elle me regardai, me demanda ce que je voulais.

-Rien du tout, répondis-je. C'est la première fois que je vous quelqu'un se réjouir à propos d'un orage...

Je regardai son habit. Un habit de militaire! Et c'est seulement là que je m'en aperçois. Sans stresse j'ajoutai:

-J'ai l'impression que t'es quelqu'un de... spécial. Pas comme les autres.

Il ne restai plus qu'elle et moi. Je devait partir. Je recommença à marcher lentement. J'espèrai qu'elle ne dirais rien de plus, oubliant cette conversation et me laissant partir.

-"T'as l'air pressée, l'amie. Y aurai-il quelque chose que tu ne voudrais pas que je remarque ?"

Ce ton légèrement mielleux et on ne sait combien machiavélique était fidèle à Jasdero qui se redressa lorsque la jeune fille commença à s'éloigner. Elle levait un bras abscond vers elle, la cigarette au bout des doigts.

-"T'as dit que j'étais quelqu'un de spécial, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui te fais dire ça ?"

Elle la désigna cette fois-ci dun signe du menton, son sourire s'agrandissant chaque seconde encore un peu plus. Aisya s'amusait du recul que l'inconnue prenait. Elle devait s'affoler de voir un militaire à quelques pas d'elle, prêt à l'arrêter pour savoir d'où venait ces étranges traces rouges sur ses bottes. Les années d'expérience militaire d'Aisya lui avait appris à remarquer chaque petits détails.

-"Tu t'y connais en alchimie, l'amie ?"

Elle leva l'une de ses mains gantées et la contempla dans tous ses angles.
*Jouons un peu* pensa-t-elle. Il ne fallait pas l'arrêter tout de suite, il fallait d'abord faire pression indirectement, histoire qu'elle s'affole un bon coup ou qu'elle joue le jeu de l'impassibilité, comme c'était "si bien" partie.

Je répondis à sa première question.

-Non, pas du tout. Je préfère rentrer avant que la pluie se mette à tomber.

Ça allait mal pour moi.. Je sentai que quelque chose allait se passer.Je gardai mon visage impassible comme à mon habitude. Mes émotions ne devais pas me trahir. Je répondis à sa seconde question.

-Eh bien, tu as l'air plutôt décontracté pour un militaire. De plus, tu semble prendre un malin plaisir à faire tomber la foudre.

Je lui lança un petit sourire. Elle pensai pouvoir me faire peur mais il n'y arrivera pas aussi facilement qu'elle le croit.

Puis, elle me posa une question sur l'alchimie et me montra sa main. En plus d'un militaire, fallait que ça soit un alchimiste! J'en avait de la chance moi...

-Je ne m'y connais pas vraiment mais je connais la base.

Je me sentais menacée, provoquée. Je crois que j'allais avoir bien du plaisir à jouer son jeu. Je ne me laisserai pas attrapée comme ça.

-"Héhéhé, bien bien bien ..."

Aisya ne rajouta rien de plus pour le moment, toujours en train d'inspecter et de sonder littéralement la jeune fille. Cette dernière semblait être perspicace, elle avait même réussi à défénir la spécialité alchimique du commandant, comme on définit la spécialité d'un restaurant italien. Mais la foudre qui était loin d'être des pâtes ou une pizza était toute-puissante et fourbe car elle ne prévenait jamais. Elle donnait des coups vicieux, comme Aisya les aimait. Elle se décida à se lever et écarta les bras d'un geste impérial.

-"En effet, je suis le commandant Jasdero le Thunder Alchemist ou l'Alchimiste survoltée !"

S'ensuivit directement un rire de cinglée. Elle frappa dans ses mains et la foudre s'empara de ses doigts. On ne pouvait distinguer au bout de ses bras que des ondes électriques qui vibraient comme des serpents. Cela fit peur aux derniers passants qui se précipitèrent dans leur demeure. Pourtant, la première intention de Jasdero n'était pas de l'attaquer, du moins pas encore. Mais on lui avait donné l'ordre d'arrêter toute personne qui paraissait suspecte. Et oui, le boulot, rien de plus. Elle tendit son bras droit et agita la main comme pour inviter l'inconnue à s'approcher :

-"Tu viens jouer avec moi ? demanda-t-elle d'une voix enfantine avec une pointe d'excitation.

Des éclairs hein? Si elle pense me faire peur avec ça... Mais je dois tout de même rester sur mes gardes

-Avec plaisir, répondis-je comme une gamine.

Je m'approchai d'elle. J'allai m'amuser... Ou peut-être que c'est elle qui allait s'amuser avec moi, nous le verrons bien.

Je l'observai attentivement. Si je pouvais lui trouver un point faible j'aurais un avantage. Comme je le pensais je ne trouvai rien qui puisse lui nuire. Je continuai de réfléchir, guettant le moindre mouvement de sa part.

Quel arme pourrais-je utiliser contre elle? Je ne devait pas, ou plutôt ne voulait pas la tuée. Mes armes à feu ne me seront utiles qu'en dernier recours alors. Un couteau? Non, pas contre elle. Les autres armes que je possédait étaient chez moi. Ce n'est pas pratique. Il faut dire que je n'avait pas penser qu'aujourd'hui je me battrai contre un militaire. Moi qui souhaitai tant auparavant faire parti de l'armée et qui encore espère pouvoir en faire parti un jour, même si c'est impossible. L'armée est présentement mon ennemi, que je le veuille ou non.

Je n'utiliserai aucune arme contre elle pour le moment. Je miserai sur mon intelligence, ma grande vitesse et mon agilité. Si je n'attaquai pas, je pourrais toujours éviter ses attaques.

-Alors, si on jouait au chat et à la souris? demandais-je amuser.

Maintenant, la partie allait commencer!

-"Muahaha !"

Elle se mit à courir, les bras balants et son corps penché vers l'avant. On aurait dit une anguille électrique. Elle zigzaga jusqu'à Ayame et, au lieu de la frapper, elle se mit à courir en rond autour d'elle. L'inconnue était prise dans un tourbillon électrique qui, au moindre contact, lui infligerait de plus ou moins graves brûlures.

-"Au chat et à la souris ? répéta-t-elle en criant, très bien, alors c'est moi le chat !"

Nouveau rire sadique. Le cercle que formait Aisya se rétrecissait, à mesure qu'elle tournait, tout en la regardant. Le militaire se demandait elle-même comment cette jeune fille, même pas alchimiste, allait pouvoir porter un coup à sa personne. La foudre était invincible, surtout par ce temps. D'ailleurs, l'orage éclata pour de bon. Aisya jeta un coup d'oeil rapide en hauteur. Bien, pour le moment, il ne pleuvait pas beaucoup, ça devrait le faire. Et les nuages noirs donnaient une ambiance encore plus sombre au combat. Ambiance qui ne faisait qu'augmenter l'enthousiasme de l'alchimiste.

Elle se mit à courir autour de moi. Une sorte de cercle électrique m'entoura et se rétrécissais peu à peu. Je devais réagir rapidement. Je regardai autour de moi. Je ne peux pas passer par en bas, ni sur les côtés. Par en haut peut-être? Je n'en était pas sûre. Je sautai en l'air assez haut pour pouvoir observer tout autour de moi. Rien à faire.

Je vais attendre qu'elle m'attaque. À ce moment, j'aurais toujours la possibilité, dans la mesure du possible, d'esquiver son attaque. Je n'affichait que de l'indifférence car je ne voulais pas qu'elle remarque que j'étais coincée pour le moment. Je mis les mains dans les poches de mon manteau comme si j'attendais calmement quelque chose.

Ainsi donc, elle ne se décidait pas à l'attaquer. Cela fit bien rire Aisya qui une fois de plus eu recours à son rire machiavélique qu'Ayame devait commencer à connaître. Le militaire se décida à lui porter un coup direct. Elle frappa dans ses mains et lui envoya une faible décharge électrique qui lui paralysa les jambes.

-"Tu ne pourras plus t'échapper comme ça hihihi ..!"

Elle allait lui donner le coup de grâce lorsque soudain :

-"Commandant !"

Un jeune soldat vêtu d'un imperméable par dessus son uniforme arriva en courant. Il posa ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle et regarda avec stupeur son supérieur courir sans s'arrêter. Jasdero, se tourna vers lui et lui adressa un regard des plus noir.

-"Qu'est-ce que tu veux, toi ? Tu oses déranger ton supérieur en plein travail ?!"

Elle lui crachait des flots de paroles malfaisantes qui mirent mal à l'aise le jeune soldat. Ce dernier jetait par à-coup des regards furtifs sur Ayame. Aisya le prit par le col, menaçante. Il s'empressa de retrouner le sujet de conversation et pointa un doigt tremblant vers la jeune prisonnière.

-"Ma ... madame, qui est-ce ? C'est quelqu'un de recherchée ? Il faut l'arrêter ??"

Il tremblait encore et encore, à chaque mot. Aisya pencha la tête vers Ayame. A vrai dire, elle l'avait presque oubliée. Elle lâcha le soldat et la pointa du pouce par-dessus son épaule.

-"Cette fille était suspecte. Regarde, elle a du sang sur les bottes. Emmène-la, Richard, on va voir ce qu'on va pouvoir en faire ..."

Le dénommé Richard la regarda avec stupeur et un début de sourire éclaira son visage blême. Alors, ce qu'on disait sur cette alchimiste était donc vrai ? Ainsi, la terrible Jasdero faisait attention au moindre soldat qu'lele croisait au point de se souvenir de son nom ? Car, à sa connaissance, Richard n'avait croisé l'alchimiste qu'une seule fois jusqu'à présent. Il se redressa, sorti son revolver et s'approcha d'Ayame, toujours sur ses gardes.

C'est pas vrai! Je ne peux plus bouger les jambes. Je suis au sol et il y a l'autre type qui me menace avec son arme. Si mon oncle apprend ça... je suis morte! je doit trouver une solution maintenant.

Je sais! Au risque d'être ridicule, je vais m'essayer. Je sortie rapidement mon arme et tira vers celui qui se nommait Richard. je ne le toucha pas. C'était mon but. Je ne voulais que le déstabiliser.

Ayant mon poids sur mes bras qui gardait mon corps à moitié redressé, je me donna une poussé. Et voilà! Je me tenait à la vertical sur mes mains. Quand je dit que je miserais sur mon agilité. Je m'éloignait en sautillant et en courant. J'avais sûrement l'air d'une cruche mais vaux mieux ça que de me faire arrêter. Je m'arrêtai une fois hors de son champs de vision, dans l'ombre d'une ruelle. Je me reposai un peu, essayant de pouvoir bouger mes jambes. Je les ressentaient peu à peu bouger. Je pouvait bouger les orteils ce qui était bien.

Puis, une voiture s'arrêta près de moi. Un homme, bien bâti, très imposant, en sorti et me pris avant de me jeter à l'arrière du véhicule. Je reconnaissait ses hommes.

-Attention, leur dis-je, plus loin il y a des militaire dont un alchimiste. Elle manipule la foudre.

Selon moi, elle ne tarderais pas à me retrouver. Elle devait déjà être à ma poursuite.

-"Et m**** !"

Aisya n'avait pas prévue ça. Ca lui apprendrait à ne faire que les choses à moitié. L'agilité de cette fille s'avérait impressionnante sans aucun doute et ça, Jasdero ne l'avait pas analysé. Elle partit à la poursuite de la fugitive suivi de près par Richard remis sur pieds. Les deux militaires, dans leur course, passèrent devant la ruelle sans s'arrêter et perdirent très vite la trace d'Ayame.

-"La garce !" pesta Aisya qui s'arrêta, essoufflée.

Elle s'était beaucoup trop déepnsée en courant autour d'elle et prit appui sur le jeune Richard qui la regarda une fois de plus interloqué. Elle agita la main en signe de retraite.

-"On laisse tomber. Cette fille nous a bien eu ..."

-"Madame, vous voulez dire que ...?"

-"Mais la prochaine, j'te promets qu'on la loupera pas !.."

Elle se redressa et rangea ses gants. Richard l'invita à rentrer au Quartier Général. Le commandant Jasdero fut bien obligée d'approuver. Mais en elle, elle bouillait de rage. Non, jusqu'à maintenant, personne n'avait réussi à lui échapper. Et ce n'était pas cette gamine qui allait faillir à la réputation de l'alchimiste.

[RP TERMINÉ]