Tout allait bien jusque là. Elle avait réussit à passer assez inaperçue pour qu'on lui fiche une paix royale haaaa! Cachée dans son laboratoire, elle avait commencé à organiser tout avec soin, mais le destin fut bien plus cruel pour elle. On frappa à sa porte, et là, devant sa face qui se décomposait lentement, on lui avait annoncé qu'on avait besoin d'elle pour remplacer le médecin qui avait choppé on ne sait quel mal... elle avait essayé d'argumenter, mais visiblement, on lui avait refilé la patate chaude et elle finit par trainer sa carcasse jusqu'à l'infirmerie.

Pourquoi elle? c'était trop injuste, pourquoi?
Bref, elle grommela tout au long du trajet, traînant ses chaussons en forme de tête de lapins roses, attirant à elle des regards amusés.

BAM!
Elle poussa la porte de l'infirmerie du pieds sans grâce aucune, présentant aux personnes présentes sa mise étrange.

"Bon alors... qui est amoché ici?"

Lya pouvait se révéler particulièrement polie, mais lorsu'elle était contrariée, les choses changeaient.
Sans regarder les gens présents, elle avança vers la table et mis la blouse blanche qui était là.

"Bon aller, aller, on va faire ça vite, j'ai du travail qui m'attend hum?"

Face aux visages décomposés, elle resta d'une neutralité folle alors qu'elle se retournait enfin, dardant ses prunelles étranges sur ses "patients" , alors qu'elle enfilait des gants en latex dans un "clac" sinistre.

Bon sang de bon soir. Aujourd'hui, ce n'est vraiment pas ma journée. J'aurais dû rester sous la couette comme me l'avait conseillé mon instinct. Mais non, mon envie de me rendre utile est bien trop fort pour que je reste à lambiner dans mon coin. Tout de même, si c'est à chaque fois pour finir dans le même état que maintenant, je devrais y réfléchir à deux fois avant de me lancer dans un travail comme celui que je viens de faire. Et puis zut, on aurait pu me prévenir que ma cible était si expérimentée. Si cela avait été le cas, jamais je me serais prise des balles si facilement. Enfoirés de militaires qui ne disent pas tout. Comment ils veulent qu'après on arrive à rentrer indem de nos missions? C'est tout simplement impossible. Bon il est vrai que parfois, en fonction de mes blessures, je ne vais pas toujours me faire soigner, préférant faire cela tout seule. Mais j'avoue que cette fois-ci, difficile d'y faire. Malheureusement je ne suis pas une experte en médecine et encore moins pour retirer des balles de mon corps. Bon, il est vrai qu'aussi j'aurais bien aimé me les retirer par moi même si j'en avais eu l'occasion. Le hic, c'est qu'il est bien difficile à convaincre deux "camarades" que l'on va très bien quand on perd la moitié de son sang. Et la seule chose qui leurs viennent en tête est de m'amener à l'hosto ou à l'infirmerie de l'armée. Heureusement pour moi qu'ils ont opté pour la seconde solution. Enfin c'est que je me suis dit.

A peine entrée à l'infirmerie, épaulé par l'un des deux soldats, l'autre étant parti faire son rapport au supérieur, je n'en crus pas mes yeux : c'était blindé ! Non mais à croire que quelqu'un avait donné rendez-vous à tout le monde ici. Et le clou du spectacle, c'est que mon médecin attitré n'était pas là. Non mais c'est pas possible ! A la place, il y avait une scientifique qui avait un regard sadique qui disait "Vous allez morfler mes petits pour m'avoir fait venir jusqu'ici." Rien de bien rassurant pour moi. Mais bon dieu, qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? Et puis, j'imaginais même pas la tête qu'elle allait fait en voyant mon corps.
Je ne voulais qu'une seule chose à ce moment là, faire demis tour et quitter cet endroit. Mais à peine ai-je fis un pas pour faire marche arrière que mon compagnon m'attira un peu plus dans la pièce bondée, en plus de crier haut et fort. Il aurait eu un mégaphone, cela aurait été la même chose :

-J'ai besoin de quelqu'un de tout urgence ici ! Y a une fille qui perd tout son sang !

"Connard, cris plus fort, on t'a pas assez entendit dans le quartier voisin !" Voila ce que j'aurais voulu dire. Malheureusement la douleur était telle qu'elle m'empêcher de construire des phrases audibles. Vivement qu'on me retire ces bouts de métal du corps.
Il y eu tout de même une bonne chose à cette annonce, c'est que je fus vite installée sur un lit. Mais combien de temps allais-je y rester ? Je n'en savais rien. La seule chose que je faisais et que je n'avais cessé de faire jusqu'ici, ce fut de garder ma main droite plaquée sur mon flan gauche pour faire en sorte de perdre le moins possible de sang.

Quelqu'un l'interpela, mais vu sa taille plutôt rase-motte, elle n'avait pas vu qu'il y avait une fille qui se vidait de son sang. Lya se fraya un chemin parmis les blessé présents, les poussant tant bien que mal.

"On se pousse, on se pousse, mettez vous en ordre de gravité oui? non vous, vous n'avez que mal au ventre parce que vous êtes ivre, derrière..." Elle ne manquait pas d'air, dardait ses yeux étranges sur les gros malabars sans aucune retenue, sans aucune gpene, puis continuait son chemin pour arriver vers la fille en question.

"hum.." Un rapide coup d'oeil lui suffit pour juger de l'état de la patiente, elle fit signe aux soldats de la suivre vers la partie auscultation, laissant les autres personnes à leur sort.

"Posez la là s'il vous plait... vous, vous restez, vous, vous allez répertorier les patients de l'autre côté, les plus graves, vous les mettez devant, les moins graves derrière, et non, une cuite n'est pas grave sauf s'il est dans le coma entendu? " Et sans attendre la réponse, elle le poussa de l'autre côté de la pièce. Un peu d 'aide n'était pas de refus, car sa hiérarchie semblait penser qu'elle avait découvert le moyen de se dédoubler apparemment.

"A nous..." Son visage de poupée était figé dans une expression de neutralité étrange, ses yeux quant à eux remuaient rapidement, analysant le corps de la jeune personne devant elle.
"hum..." Avec sa pince, elle commença par retirer une plume qu'elle fourra dans un petit sac et écrivit rapidement quelque chose dessus, puis, elle attrapa une seringue qu'elle planta dans le bras d'Agnès.
"Pas joli, vous avez fait quoi pour vous retrouver dans cet état?" Obligée d'éviter que ses patients ne souffrent trop... pfff, quelle bande de chochottes. Elle continuait à parler comme si de rien n'était alors qu'elle fourrait avec une précision étonnante dans la plaie.
"Profond..." Un soupire, elle retira la pince, et la balle qu'elle fourra à son tour dans un petit sac qu'elle tendit à Agnès.
"Souvenir."
Puis, elle recommença à observer la plaie avec attention, puis fébrilement, attrapa du fil et une aiguille. Il y avait quelque chose d'étrange dans ses gestes, ses mains tremblaient nerveusement, mais ses gestes étaient précis, et la raison arriva bien vite:

"Vous là, au lieu de blanchir comme une fillette, allez me chercher un café...." Il allait partir lorsqu'elle le retient un court instant "Ho! et faites taire l'idiot ivre qui hurle, un coup derrière la nuque suffira."

Lya se tourna vers Agnès:
"Bon, un café et j'entame la suite, prête?"