Musique! http://soundcloud.com/propellerrecordings/a-bar-in-amsterdam

Un soir comme les autres à la folle Ivresse, un des bars les plus bancales du nord de Central, loin des beaux quartiers mais proche de la faculté de médecine entre autres, ce qui incita Tom Whateley, simple étudiant en médecine à y postuler comme serveur à temps partiel il y a de ça quelques mois maintenant.

Oui, Tom c'est moi, et il faut bien que je gagne ma vie à côté des études, du coup je me retrouve ici à servir des piliers de bar et autres soulards de la dernière heure. Heureusement le barman est sympa même s'il regrette un peu la serveuse qu'il y avait avant moi, paraît qu'elle était bien roulée d'après lui.
L'autre aspect qui m'a motivé à travailler ici, c'est qu'on peut croiser pas mal de joueurs clandestins qui veulent tenter leur chance dans l'arrière salle, et mes talents d'apprenti croupier ont nettement facilité mon embauche il est vrai. Le problème c'est quand les plumés refusent de payer, et pire quand ils sont alchimistes d'état ou militaires, mais heureusement je touche du bois, je n'ai pas encore eu affaire à ce genre de situation embarrassante merdique!
Et puis en parlant d'alchimistes, il y en a parfois qui fréquentent le coin en soirée, Phil (le barman) m'a même dit qu'un jour il y a croisé une paire d'alchimistes d'état d'une discrétion relative, sans doute venu négocier un contrat en douce ou quelque chose du genre...A l'époque je n'étais pas encore là mais j'espère croiser ce genre de personne un de ces soirs histoire d'en apprendre plus sur l'alchimie au détour de quelques verres bien tassés.

J'en étais à ces digressions personnelles lorsqu'un type albinos entra dans le bar (ce qui me rappela une blague vaseuse d'un type qui rentre dans un bar et fait plouf) portant un costume noir, visiblement armé le tout couronné d'une mine sérieuse...Le genre super héros venu noyer sa pénible fin de mission dans l'alcool qui sait? Dans tous les cas il ne fait pas partie du commun c'est certain, et il pourra peut être m'en apprendre plus sur les magouilles alchimiques qui ont lieu sur le continent en ce moment même... Sans plus attendre je l'accueille avec toute l'empathie dont je suis capable:

-"Dure soirée monsieur?
-..."

Puis j'enchaîne:

"-Whisky?
-Double. Avec glace."


Devant le manque de conversation de mon interlocuteur, je m'en retourne à d'autres tables ou des filles font abusivement boire un pauvre pigeon qui finira sûrement par se ruiner à une de mes tables de jeu en fin de soirée. J'envisage déjà le réveil pénible demain matin suivi des cours intensifs puis de la visite à l'hôpital où le Dr Montgommery va encore nous poser des colles invraisemblables sur les cas internés...

-"Hé garçon! Sers m'en un autre de suite! Hé garçon, mon Gin n'est pas encore arrivé! Hé garçon, hé garçon..."

Je retourne au bar chercher les commandes et en passer d'autres tout en m'attardant sur l'albin...Quoi? Il a de drôles de pupilles pour un albinos...Et puis quelque chose cloche physiquement parlant. Il capta mon regard insistant:

-"Quoi?
-un autre verre?
-il n'est pas encore vide.
-...Cadeau de la maison!"

Je m'empressais de le resservir, ce qui apaisa ses soupçons pour le moment. Serais-ce une chimère? Dans tous les cas je compte le faire boire toute la soirée, quitte à l'inviter à une de mes tables pour le garder à l’œil le plus longtemps possible.
Plus tard dans la soirée, je l'accostais au détour d'une commande et lui glissais discrètement à l'oreille:

-"tenté par un poker après le service?" et lui montrais d'un rapide coup d'oeil la porte menant à l'arrière salle, pour l'instant close, attendant sa réaction.

Einieme patron. Einieme deception. J vais finir par croire que j suis pas fait pour les boulots nets et ranges moi. Enfin faut dire qu ils y mettent pas du leur aussi ces connards. J leur avait dit que tout m aillait du moment qu on ne collait pas avec une femme et qu es ce qu ils ont fait bien sur ? Faire tout ce que j voulais pas. Serieux j aurais bien aime peter la gueule du boss sur son bureau mais j pense que l etat dans lequel il a retrouve sa petasse de comptable etait suffisement explicite pour en rajouter. Moi qui voulais pas faire de remous c est rate. Heuresement pour moi elle est pas morte mais on aurait dit qu on chien l avais salement agressee en la voyant. Et pas un caniche. Et j me suis fait vire, encore. Retour case depart. J ai rarement fait plus d une semaine depuis que la Red Corp est tombee en faillite. Deja j ai renonce aux boulots qui impliquaient un contact avec de la clientele. J aurais aisement pu me plonger dans les affaires crades et devenir tueur a gages mais a partir de la ce serai trop facile pour Father de me retrouver... Nan parce un mec qui se regzre quand il se prend une balle et qui defonce des types comme ca sans une egratignure ca fait parler de lui en general. J veux pas avoir de problemes avec mon statut d homonculus auquel j ai toujours du mal a m habituer. Bon okay ca se vois que j en suis un j aurais du le savoir depuis le debut mais je ne pouvait pas m en souvenir a cause des bidouillages que la vielle folle avait fait sur moi pour m effacer ce bout de mon passe de la cervelle.

Donc j me baladait dans les rues de Central, mon albinisme attirant les regard ce qui a un cote particulierement chiant. J arborais un costume noir pour changer de mes fringues de rebelle marginal style heros solitaire. On aurait presque dit que j etais un mec sans histoire qui rentre du boulot. Presque. Non parce que faut pas deconner, j suis tout sauf normal. Mes pas me conduisent vers un bar que je connais pour y avoir deja ete "La Folle Ivresse". J en ai garde un sale souvenir a causse de cette conasse a grande gueule qui tenait lieu de serveuse. Avec un peu de chance elle a ete viree. J entre, mon pas resonnant sur le plancher quand, a peine installer un serveur vient se jeter sur moi avec un sourire affable. Minable. Un pauvre humain qui se jete sur le client comme une hyene sur la charogne.

Je repond laconiquement a ses questions diverses, ne souhaitant pas me repandre en paroles. Je n ai pas pour habitude d etre loquace. Je bus beaucoup ce soir la ce qui eut comme seul effet d alleger mon porte monnaie n etant pas sensible a l alcool toujours servi par la meme face de sourire. Il ne cessait de me jeter des coup d oeil a la derobee, m etudiant du regard. Gay ? Non apres reflexion il semble plus intrigue par moi qu autre chose. Je chassais cet homme de mes pensees d un mouvement d epaules.

Il revint a la charge plus tard dans la soiree pour me proposer un jeu. Pourquoi pas ? Je ne suis pas tres bon aux cartes mais a la limite je n ai rien d autre a faire vu que Solf est parti en vacances. Je repondis a sa proposition d un air mi fatigue mi interesse.

- Ouais, pourquoi pas... Vous me previendrez, je reste de toute maniere, pour manger.

Je mis mes coudes sur le comptoir de sorte a faire un support pour ma tete. J agitais nonchalament mon verre de wisky, histoire de voir le liquide ambré tourner. J attendait non sans une certaines impatience le moment ou il me ferai signe...

"Génial, il avait mordu à l'hameçon!" Me dis-je non sans afficher un petit sourire de triomphe malgré moi. Il était rare que ma joie fût sincère, mais c'était le cas et Phil ne manqua pas de s'en apercevoir:
"-Alors comme ça on drague les clients maintenant?
-non, je fais juste mon boulot de croupier par intérim.
-ça ne te rend pas si jouasse d'ordinaire!
-Oh tu sais, c'est pas banal d'avoir des clients de cette qualité ces derniers temps, je me dis que le jeu pourrait être intéressant...
-fais attention à toi tout de même, ce type ne m'a pas l'air commode du tout." Puis il tapota sous le comptoir "Moi et Amédée on sera là en cas d'embrouilles dans tous les cas."

Je remerciais Phil d'une tape sur l'épaule puis continuais le service jusqu'à minuit. L'albinos resta au bar tournant pensivement son verre de scotch, commanda à manger, puis reprit quelques verres. Je sentais maintenant son regard rouge peser sur moi, visiblement impatient de commencer à jouer dans l'arrière salle. Pour éviter son départ, je lui annonçais (à l'oreille, toujours discrètement) que les tables commenceront dans une demie heure. Petit à petit la salle se vida, les joueurs, certains accompagnés de filles, entrèrent au compte-gouttes dans l'arrière salle, accueillis par quelques charmantes collègues "hôtesses" qui allaient les plumer littéralement au jeu.
Je nettoyais les dernières tables avec application, resté seuls avec Phil et l'albinos. Je pris tout mon temps pour enlever mon tablier et ranger le matériel mais il faut croire qu'il m'attendait pour l'accompagner aux tables, pas bête quand on veut éviter de se faire avoir... J'espère juste qu'il va me laisser préparer mes jeux en paix.

-"C'est par là." Lui dis-je. Il me suivit jusqu'à l'arrière salle à l'ambiance tamisée. On entendait le rire de quelques filles et les grognements satisfaits des joueurs qui pour l'instant étaient chanceux. Je me dirigeais vers un placard aménagé en vestiaire pour prendre un gilet et quelques affaires, mais au moment d'entrer dans la pièce je m'aperçus qu'il était toujours dans mon dos.
"-C'est privé monsieur, vous ne pouvez pas m'accompagner."

Devant sa mine renfrognée je m'empressais de prendre mes effets puis lui proposais plusieurs tables, il me répondit qu'il voulait jouer sur la mienne de ce fait nous nous installâmes à la table de poker. Trois autres joueurs étaient déjà assis, un jeune ouvrier bègue accro au jeu, une grosse femme bourgeoise mal fagotée mais habituée à mes tables et redoutable joueuse, ainsi qu'un homme à l'allure séduisante accompagné de Lola et Niki, deux hôtesses que je connaissais et qui m'aideraient certainement ce soir. Lorsque l'albinos arriva, la table fût silencieuse. Il s'installa à côté de l'ouvrier et fut salué respectueusement par le jeune homme, et fait intéressant, il semblait mal à l'aise à la vue des filles. Je m'installais à mon tour, saluais poliment tout le monde puis distribuais les jetons, ensuite les cartes puis m'attribuais le blind pour commencer la partie.
Durant le premier tour le jeu se déroula normalement. Je constatais que le jeune homme déclarait souvent "overblind" et misait donc plus gros, encouragé par les filles. L'ouvrier semblait anxieux mais concentré sur son jeu, et la grosse dame affichait un petit sourire de triomphe. L'albinos quant à lui semblait perdu, pourtant il ne sait pas encore qu'il va gagner cette partie...
Les manches se succédèrent, les jetons se localisèrent d'abord du côté de la bourgeoise, puis vers l'albinos, qui avait une bonne main. De mon côté je me contentais garder ma mise de départ, très faible comparée à celle du jeune homme qui souriait de moins en moins à la vue de ses jetons qui disparaissaient. Ce fut le premier à quitter la table, les filles me faisant bien comprendre d'un regard que je devrais récupérer les gains de l'albinos plus tard dans la soirée. Puis l'ouvrier partit pour être remplacé par un vieux barbu en costume élimé, ainsi que sa femme sèche et autoritaire. La partie semblait s'éterniser, de plus je ne pouvais toujours pas discuter tranquillement avec l'albinos...

Je finis par lancer d'un air détaché:
"-Et sinon, permettez-moi cette question mais que faites-vous quand vous n'occupez pas vos soirées au jeu monsieur? Vous travaillez dans l'administration?"

Je n aurais pas su dire pourquoi je n arrivais pas a aprecier ce type, ses manieres, son attitude, et pourtant j etais presse de jouer, de lui rabattre le caquet. Je voulais voir la peine sur sa figure, son ego se decomposer et partir en miettes, la souffrance morale prendre possession de de son esprit. Mon regard le suivais pour bien lui signifier qu il n avais pas intention a me rouler. Sous l effet de l impatience je faillis briser un verre dans ma main. Il vint enfin pour me signifier que la partie aller bientot debuter. Bientot ! Faillis je rugir. Mais je me contint. Cela faisait deja longtemps que j attendais. Je n avais pas beaucoup d argent a jouer deja a la base et cette somme s amenuisait au fil de mes consommations. Je n arriver rien d aitre q faire que mastiquer la viande tiede qu on me servit, pensif. Je sortit un journal couvert de petites annonces dont beacoup barrees. Malheuresement je ne pouvais bosser dans des boulots demandant de la qualification, n etant jamais alle a l ecole. Ce que me tenait lieu de famille, un ramassis de gamins trouves dans les rues de Dublith et une scientifique folle bossant pour le compte de Father ne m avais jamais autorise a m y rendre. Je savais lire neamoins, un peu ecrire et un peu calculer mais ca s arretais la. Je soupirais et rangeais ma revue pour ne pas etre surpris a chercher un autre boulot de merde.

Il finit par me conduire dans cette piece ou se deroulaient les jeux d argents, ceux qui ruinnent l ame d un humain. Moi ca ne me derange pas de plus ai je une ame ? Au fur et a mesure que l heure avancee mon antipathie pour mon hote s etait muee en une forme de fascination intriguee . Cet etre avait pique au vif ma curiosite. Faisant honneur au dicton "Heureux au jeu, malheureux en amour" je fixait d un air agressif les quelques femelles de notre table tout en me preparant a passer une bonne partie. Deja mes premieres cartes furent providentielles, la chance me souriait. Je n en montras rien, etant plus trouble qu autre chose par cette atmosphere tamisee et cette assemblee heteroclite qui me faisait face. J avancais des mises timides, puis je jouais plus gros dissuadant intimant silencieusement aux autres de se plier de mon air reveche. Je n avais aucune stategie, n ayant que fort peu jouer, mais cette imprevisibilite me valut plus de gains que je ne l aurais pense avant de commencer. Les joueurs se succedaient et je n y pretais pas attention, happe par la folie du jeu. Le croupier qui etait mon serveur quelques heures plutot me posa une question simple, cordiale. Absorbe je ne cherchais pas a choisir mes mots, repondant le plus naturellement du monde :

- He bien... Je suis colocataire d un alchimiste d etat... Disons que ca cree de l animation...

Je me mordit la levre inferieure devant ma maldresse. Pour pas mal de gens "alchimiste d etat" est un mot magique synonyme d une longue conversation riche en questions. Je levas la tete un instant pour constater cette lueur d interet dans les yeux de mon hote qui ne me lacherais surement pas jusqu au petit matin. Je pestais interieurement. Je savais que si la conversation allait durer je ne pourrais surement pas cpntenir mes pulsions trop longtemps et la si je m attaque a ce pauvre type, Father me mettrais immediatement la main dessus. Quelle ironie. J ai ete concu pour tuer et repandre la souffrance mais je ne dois pas le faire si je ne veux pas perdre ma liberte, mon independance. Cela fait tellement longtemps que je contiens cela en moi. Cela sortira surement unjour mais je ne prefere pas y penser. Le jeu revint accaparer mon esprit chassant de nouveau la brume de mon esprit pour s imposer a na concentration...

"- Hé bien... Je suis colocataire d'un alchimiste d'état... Disons que ça crée de l'animation..."

Bingo! Il faut croire que mon petit sourire fût capté par l'albinos puisqu'il me fixa de son air mauvais pour me dissuader d'ouvrir le débat sur les alchimistes d'état. Je peux le comprendre vu que nous sommes entourés d'autres joueurs... Il semble extrêmement tendu, comme si il cherchait à taire une pulsion...Ma théorie de la chimère avance bien, d'autant plus qu'elle justifierait aussi cette histoire de collocation avec un alchimiste d'état... Serais-ce un cobaye humain?

"-Pour ça que vous êtes venu trouver un peu de calme dans cette salle de jeux?"

Je continuais la discussion avec une certaine courtoisie afin de ne pas en perdre le fil, et je constatais par la même occasion que l'albinos n'avait toujours pas remarqué que j'avais truqué le jeu en sa faveur. En attendant, les autres joueurs commençaient à perdre gros et il était temps pour lui de se coucher, ayant déjà quadruplé sa mise...Sauf qu'il ne le fit pas. "tant pis, il va falloir que je le fasse pour lui" me dis-je en incorporant à son jeu deux numérales dont une couleur. "Après tout Anna doit bientôt prendre ma relève sur cette table alors autant ne pas faire dans la dentelle" C'est à ce moment que je sentis un regard peser lourdement sur ma nuque.

"- C'est bien ce que je pensais...Tricheur!" S'exclama la bourgeoise mal fagotée du début de partie. Ayant quitté la table, je n'avais pas remarqué qu'elle m'observait discrètement depuis le comptoir d'à côté. Furieuse, elle me prit par le bras et me tira de ma chaise avant de compter les 6 atouts et les deux rois de coeur dans la main que j'étais en train de truquer. Elle balança le jeu sur le comptoir, que s'empressèrent de regarder d'autres joueurs.
-"Sale voleur! Rends-moi ma mise!"
L'ouvrier, le vieux en costume élimé, ainsi qu'un type aussi haut que large s'étaient à présent rassemblés autour de moi. L'ouvrier au regard psychotique prit une chaise et, acculé à la table de poker sur laquelle je commençais à m'étaler je voyais le lynchage se profiler..."Phil, ramène-toi avec Amédée maintenant!" me dis-je en lançant un regard désespéré vers la porte menant au bar. J'étais à moitié assis sur la table, le coeur battant à 200 et la peur de ce moment fatidique me tétanisait. Voyant l'assemblée d'escroqués se resserrer sur moi, les deux vigiles présents de ce côté de la salle s'avancèrent discrètement mais des joueurs mécontents leur barraient la route. La bourgeoise, de toute évidence très mauvaise joueuse s'avança, brisa un verre sur le bord de la table et le brandit au dessus d'elle dans l'intention de me défigurer.
"-Je vais ravager ta sale petite gueule d'ange!"

Je me protégeais avec mon avant-bras, espérant pousser la grosse femme hystérique ensuite et prendre la fuite. Au diable cet albinos et ces histoires d'alchimie, il faut que je sorte d'ici vivant, et vite!

Je me contenta de lever un sourcil a ses remarques. Pas envie de me repandre en paroles une fois de plus. Puis j avais fini par constater que j avais un jeu bien trop bon pour que ce soit naturel. Une femme s apercut egalement de la supercherie. Les chients venaient menacer mon hote qui etait reelement un escroc si il avantageait un de ses clients tel que moi. Cela me plaisait. Il avait mise gros en me faisant confiance de la sorte. De toutes les tables les clients venaient, belliqueux, en une horde grouillante, aussi terrifiante que dangereuse. C etait ca qus j appellais de l animation ! A la vue de ces pauvres perdants je n avais qu un regard de pitie et un frisson malsain courut le long de mon echine. J etais bien plus dans mon element dans cet atmosphere pesante, bien loin de la tranquille partie. Bien loin du calme du bar. Une atmosphere hostile et crade comme je les aimait car c est de la d ou je viens.

Je me levais et personne ne me remarquat. Sauf l ouvrier qui m avais salue bien poliment tout a l heure qui z present m etait hostile. Il me pointa agressif.

- Regardez son acolyte essaie de se faire la malle avec notre argent !

J eus un sourire et j avancais lentement vers lui pour lui pointer un couteau a cran d arret sous la gorge. Le sang perla. Il tremblait comme une feuille le pauvre bougre. Mon sourire s elargit de plus en plus pendant qu il me balbutiait des excuses que je n entendais pas. Je me contenta de lui donner un violent coup de manche sur la tempe. La main libre sur la crosse de mon Mauser je me frayais un chemin a travers la foule qui s ecartait de peur de subir le sort de l ouvrier. Ils etaient en colere mais pas fous. Ils avaient bien vu que j etais arme et qu apres avoir frappe leur copain j avais un air extatique peu semblable a mon premier abord. J arrivais facilement a la hauteur du coupier dont la peur se lisait sur ses traits. Je m adressais avec lui avec une expression des plus carnassieres. Le meme sourire qu un predateur adresserais a une proie acculee.

- Tu as mise gros en me faisant confiance... Laisse moi t annoncer que tu as gagne.

Je degainais mon Mauser avec un mouvement expert, poli par l habitude. Je posais le canon froid contre ma tete et dis l air de reflechir.

- Mnmnh qui je tue en premier ? Oh toi la bourgeoise tu me semble parfaite !

Je tirais en l atteignant a l epaule. J avais fait expres de ne pas viser ses endroits vitaux, je pendais seulement mettre les belliqueux en fuite. La bougeoise essaye de me lancer son verre a la figure, sans succes. J ai ete forme au meurtre, ce n est pas verre qui me ferais peur. Je l explosais en vol d une balle. Cepandant un eclat vint se ficher dans la peau de ma main et je l enlevais d un geste nonchalant. Je n avais pas prevu que le serveur, juste a cote de moi verrais aisement ma peau se refermer sur la blessure qui aurait disparu comme si elle n avais jamais existe. Je n avais pas le droit a l erreur. Pas le droit de tuer. La foule etait tetanisee ne sachant trop quoi faire. J attrapais mon hote par le col, mon expression serieuse etait revenue comme si les evenements precedents n etaient qu un reve. Je lui murmurais, presse par les circonstances :

- Y a t il un endroit ou nous pourrions discuter tranquillement ? Ou eux n ont pas acces ?

Je designais la foule du menton.

Les événements se bousculèrent devant mes yeux sans que je puisse bouger ne serais-ce qu'un muscle pour tenter de m'échapper. J'ai fermé les yeux au moment ou la grosse femme allait s'abattre sur moi avec son tesson de verre, mais le choc ne s'est pas produit. J'ai cillé et là j'ai vu l'albinos faire son show, littéralement. Il est armé, dangereux et impulsif, et devant ce spectacle j'ai alors compris que j'avais fait soit la plus monumentale des erreurs ou le meilleur des choix, mais que dans tous les cas il me fallait ce type dans mon camp!
Il s'adressa à moi avec un rictus sadique mais mes oreilles refusaient de fonctionner, il m'attrapa ensuite par le col et me secoua, ce qui eut pour effet de me sortir de ma torpeur. J'étais debout au milieu d'une scène figée par l'effroi, la petite rondouillarde se tenait l'épaule gauche en gémissant et sa robe avait rougi. Je sentis son souffle près de ma tempe, sa voix semblait pressante:

"- Y a t il un endroit ou nous pourrions discuter tranquillement ? Ou eux n'ont pas acces ?"

Comme si le temps reprenait alors subitement son cours, Phil se précipita dans la foule, arma Amédée et tira une rafale de plomb dans la poitrine de mon sauveur avant même que je ne puisse m'interposer. Ce dernier n'en parût pas affecté le moins du monde, ne subissant qu'un léger recul.

"-Non Phil, il est avec moi!"

On entendit alors le cliquetis des plombs tombant au sol. L'albinos en parut gêné, attrapa mon bras et m'entraîna au dehors sans que personne ne réagisse. J'attrapais mon manteau et ma besace au vol et c'est à ce moment que je me rendis compte que j'avais pris un plomb dans le bras. Sans dire mot j’entraînais l'albinos avec moi, l'arrachant à l'ambiance pesante du bar. Je lançais un regard désolé à Phil puis je quittais mon lieu de travail, qui n'est sans doute plus désormais.

Il faisait nuit noire mais je connaissais la route par coeur pour rentrer jusque chez moi. L'albinos resta silencieux, il devait se douter vu l'heure tardive qu'il n'y avait plus d'autres choix que mon domicile pour discuter tranquillement, notamment à propos de choses que je viens de voir et que j'aimerais éclaircir. Je marchais d'un pas décidé et mon attitude renfrognée et froide avait rompu le masque de bonhomie que je porte d'ordinaire. Je ne sais pas si mon compagnon d'infortune le remarqua, mais dans tous les cas il allait sûrement avoir une démo du vrai Tom en arrivant chez moi, de toute façon je n'ai pas à me cacher d'un type qui vient de me sauver la vie.

Les lattes du plancher précaire grinçaient sous nos pas d'une discrétion relative, je refermais la porte de la mansarde derrière moi et le priait ensuite de prendre un siège, qu'il choisit bien sûr le plus confortable. Je vis à sa mine dépitée qu'il n'aimait pas la vétusté du logement, mais à vrai dire j'avais d'autres soucis plus importants à gérer pour le moment. D'un ton monocorde je lui lançais:

"- Si ça ne te dérange pas de te retourner quelques instants, je dois extraire le plomb qui s'est fiché dans mon bras droit. Tiens, et passe-moi les bandes de gaze qui sont dans l'armoire de la salle de bains tu veux bien."

J'enlevais ma chemise à la hâte pour examiner la blessure à la lumière glauque du plafonnier.

"- Je ne sais pas qui tu es ni ce que tu es, mais en tout cas je te félicite, à peine quelques heures et je suis sans emploi, sans argent et blessé. Et pour cela tu me dois quelques explications..."

Mon ton était cynique et faussement enjoué à présent, son silence m'excédait et j'attendais des réponses. Quand soudain, je réalisais:

-"Mais au fait, quel est ton nom?"

Un merdier improbable style bordel des bas fonds en plein quartier moyen. C etait l atmosphere que je me sentais plus ou moins coupable d avoir provoque. Pas hyper volontairement. Je pense regretter legerement de m etre laisse aller a mes pulsions. C est jamais beau a voir mais la c etait plutot maitrise donc ca allait. Un des copains du couillon a qui j avais surement sauve la mise m agressa et je me recut une violente rafale de plomb. Merde. Ils allaient tous voir mon cote "immortel". Les plombs retomberent dans un bruit sourd sous les yeux ebahis du public. Trop nombreux. Je ne pourrais pas tous les eliminer avant que les forces de l ordre ne deboulent. Je soupirais quand il finit par m entrainer a l exterieur jusqu a sa piaule de misere. La lumiere chiche du plafonier ne suffisait a eclairer la piece insalubre. Je considerais l ensemble d un regard critique pensant que sans les bons soins de mon ami alchimiste d etat je serai surement dans le meme merdier. A la base c etait plus lui qui squattais chez moi mais a la perte de mon job la situation s etait bien renversee.


Je m etais mis dans un fauteuul plutot confortable que j avais choisi par pur hasard. Cela n avais pas l air de lui plaire car il s adressa a moi d un ton plutot acide. Je notais qu il avais pris la liberte de me tutoyer que je saluais d un discret mouvement d epaule signe que ca me laissais indifferent. Je le laissais finir sa tirade a laquelle je meditais quand il rencherit par des accusations steriles pour enfin me demander mon nom. Mon nom c etais la partie la plus facile. Plus que le reste en tout cas. Et pour le moment je n avais pas tres envie de m enerver.

- Ian. C est mon prenom. Je suis Ian Lloyd. Et toi ?

Simple politesse. Je me foutais de connaitre son identitee a vrai dire. Et par precaution j avais mentionne uniquement mon nom humain. D autant qu il fut un temps ou j etais humain. Je choisit de repondre pele mele a ses autres remarques sans lui laisser le temps de m apprendre qui il etait. Le ton froid et plus menacant que je ne l aurais souhaite je lui dit :

- Drole de maniere de me remercier de t avoir sauve la vie. Et arretes de te plaindre c est pas comme ca que tu m inciteras a etre gentil... Je te previens que j aime pas trop qu on me fasse des remarques de ce genre. T es autant en faute que moi, j t ai jamais demande de tricher pour mon compte. Neanmoins...

Je jetais sur une table l importante liasse qui constituait mes gains de ce soir.

-... Ca te permettra de vivre le temps d avoir retrouve un autre job je pense. Bon. Le reste tiens du confidentiel et je ne suis pas sur de vouloir t expliquer pourquoi je suis... Comme ca.

"Comment a t'il pu récupérer l'argent sans être passé par la cais...Oh et puis qu'importe!" Me dis-je, interrompant l'examen de ma blessure qui elle ne se cicatriserait pas par magie. Espérant de tout coeur avoir nettoyé avant de partir, j'allumais une lampe d'appoint au dessus de mon plan de travail constitué d'une planche et de deux tréteaux casés entre l'armoire et la mansarde, et je n'aimais pas ce que j'y trouvais. L'odeur du désinfectant couvrait celle, plus ténue des restes d'un pigeon que j'avais disséqué pour en étudier les nerfs. L'animal était bien sûr mort depuis longtemps, mais j'avais maintenu le coeur en état avec un système de pompe électrique qui continuait de drainer du sang dans un circuit fermé.
Je prenais les instruments dont j'avais besoin pour me soigner et fermais la lumière à la hâte, mais mon invité se permit de venir voir derrière mon épaule et eut un sourire sarcastique.

"-On joue les Dr. Frankenstein à ce que je vois..."

Je plantais mon regard comme un poignard dans ses orbites rouges, excédé par son chapelet de remarques. Mais j'avais besoin de lui, enfin je pense. Je faisais mine de l'ignorer, pris ma chemise et alla m'asseoir sur le lit avec le plateau d'instruments propres et la gaze.

"-Merci pour l'argent, mais ce n'est pas pour ça que je t'ai avantagé au jeu. C'est juste une technique d'arnaque qui consiste à engraisser le pigeon, puis le plumer à la table suivante. Tu n'étais qu'à la première étape voilà tout."

En réalité je ne voulais pas le plumer ensuite, sans doute une faiblesse de ma part, mais je n'avais pas envie d'être gentil envers lui actuellement.

"- Mais trêve de bavardages. Tu es certainement une chimère ou une expérience des alchimistes d'état de Central, et tes pouvoirs ainsi que tes relations m'intéressent...Passe-moi la bouteille de whisky sur le bureau."

Il me la donna et je bus de larges gorgées à même la bouteille, ensuite j'arrosais la plaie ce qui me fit grincer de douleur. Je me concentrais, fit un bâillon avec ma chemise puis glissais la pince dans la plaie dans un léger bruit de succion pour en déloger le plomb. Je me suis retenu d'hurler comme j'ai pu, déposais le plomb coagulé dans le plateau puis je pris le désinfectant et la gaze pour me faire un bandage. Cela semblait beaucoup amuser l'albinos nommé Ian, qui n'avait pas perdu une miette de la scène. Je sortis péniblement de sous mon lit un épais classeur de recherches et ouvrit une page au hasard, découvrant nombre de coupures et notes sur l'occulte et l'alchimie.

"- Sais-tu ce que c'est qu'un Léviathan? Une créature marine qui annonce la fin des temps, mais ça c'est pour les religieux et les gogos... J'ai fait des recherches à ce sujet, en alchimie, et il se trouve que cette charmante bestiole est apparentée à une porte, un symbole transitoire qui mènerait jusqu'à cette fameuse entité vue par les alchimistes qui ont tenté des transmutations interdites... J'aimerais approfondir cette thèse, mais malheureusement cette dimension inconnue reste un tabou même pour les alchimistes d'état. Il y en a qui tiennent moins bien l'alcool que toi, mais je n'ai jamais réussi à avoir d'informations sur d'éventuelles expériences menées à Central...Jusqu'à ce soir, ou j'en ai rencontré la preuve vivante et viable."

Je le fixais alors avec beaucoup d'intérêt.

"-J'ai formé un petit groupe à la fac de médecine qui partage mon intérêt. Je parle de voir le gardien des portes. Bien sûr j'ai enrobé ça avec des références occultes, dont le léviathan est le principal symbole. Nos réunions consistent à "sacrifier" l'un des nôtres puis le ranimer en combinant médecine et alchimie. Plusieurs des participants ont témoigné avoir entraperçu des portes, des images ainsi qu'une voix, mais ce n'est pas suffisant. Il me faut un surhomme capable de survivre à une mort artificielle. Et avec tes compétences tu serais le sujet idéal!"

L'alcool et l'adrénaline me tournaient la tête sévèrement et je crains d'avoir trop parlé au sujet du culte que j'avais fondé il y a de cela quelques années à la faculté de médecine...Quand je pense que je viens de me révéler à un parfait inconnu alors que d'ordinaire personne, ni même les membres ne savent qui en est le chef! Mais qu'est ce qui m'arrive ce soir...
Afin de ne pas me laisser aller à ce désespoir inhabituel je triturais le pendentif en forme d'étoile que je porte au cou, le portais à ma bouche puis levais les yeux vers mon interlocuteur dans l'espoir qu'il réponde positivement.

N.B:

J avais fait preuve de sarcasme a son egard. Pour une fois que je me conduisait de la sorte avec quelqu un. Je m etonnais moi meme. J executait ses demandes neamoins. Je me demandais pourquoi je restait avec ce type. Pas agreable en plus. Je le trouvait trop extreme. Soit trop gentil soit trop agressif. Fallait qu il se calme. Il m explica par un charabia de charlatan pseudo scientifique qu il etait dans une secte d illumines qui cherchaient a voir le gardien des portes ou je ne sais quoi. Solf m en avait vaguement parle mais je n etais pas tres attentif. Toujours est il qu il me prenait pour une simple chimere et ca ne me plaisait pas vraiment. Pour ne pas dire pas du tout. De plus d apres ce qu il a dit il voudrait me tuer puis me reanimer par alchimie d apres ce que j ai compris. Enfin fallait quand meme lui expliquer deux trois choses relatives a cela, le peu que j en savais du moins. Bien sur ma reponse ne pouvait qu etre negative. Je ne voulais plus etre le cobaye de personne. Je le fixais de mes yeux rouges terriblement serieux et peu avenants.

- Je ne suis pas une chimere. On peut dire que je suis... une autre sorte de monstre. Et je refuse de participer a votre experience. C est voue a l echec de toute maniere. Il est futile d esperer que vous reussisiez la ou de nombreux alchimistes de talent ont echoue. Il est impossible de creer la vie de maniere synthetique sans pierre philosophale.

J avais mesure mes paroles. Je savais que certaines informatipms etaient un tant soit peu confidentielles. Comme l existence de ma race par exemple. Mais je ne m etais pas trop etendu dans les details. Je ne doutait pas que mes paroles apportaient plus de questions que de reponses mais tant pis. Il savais a peu pres tout ce que je savais hormis ce qui traitait des homonculus. Cela je ne voulais pas vraiment qu il le sache. Il pourrait toujours trouver Father et le prevenir de ma presence a Central en echange de n importe quoi. Les humains sont cupides ils ne pensent qu a leur plaisir personnel avant tout malgré leurs belles paroles et celui ci me semblait du lot. Je desirais partir, j etouffais dans ce petit espace insalubre. Je me detournais de mon hote pour ajouter :

- Je prend conge. Je te remercie pour ton hospitalite et tout mais je ne desire aucunement rester. Peut etre nos routes se recroiserons t elles mais pour le moment je ne desire pas discuter plus avec toi.

Le melange du tutoiement et du langage soutenu sonnait etrange. Je n avais pas l habitude de m exprimer ainsi, plus habitue au language des brutes des bas fonds, mais, recemment introduit dans le monde du travail administratif et de bureau j avais acquis une meilleur elocution qui me permettait de mieux passer dans les rencontres avec des gens issus de plus hautes conditions. D ailleurs cela me servira sans doute pour le prochain emploi auquel j allais postuler : reporter pour l echo du chien. D apres l annonce ils prenaient les gens en free lamce du moment qu ils pondaient de bons articles. J allais ouvrir la porte quant il repondit a mon annonce de depart. Pretant oreille a ses paroles je stationais devant la porte en bois usee.

Au moment ou il me répondit négativement j'essayais d'argumenter:

"-Il ne s'agit pas de recréer la vie mais de voir le gardien des portes! Je ne suis pas f..."

Son regard de tueur me dissuada de continuer ma tirade. Je pouvais comprendre, chimère ou non qu'il serait difficile pour lui de retourner sur le billard après toutes les manipulations qu'il a dû subir...Il était cependant très calme et me répondit sur un ton poli et courtois, comme si il voulait mettre de la distance pour éviter d'aborder son état physique actuel. Il se  dirigea ensuite d'un air détaché vers la porte et ce prononça les paroles que je craignais le plus:

- Je prend conge. Je te remercie pour ton hospitalite et tout mais je ne desire aucunement rester. Peut etre nos routes se recroiserons t elles mais pour le moment je ne desire pas discuter plus avec toi.

Laisser filer un aussi beau spécimen? Hors de question! De plus je crois bien que j'avais fini par me prendre d'affection pour ce type... Je me jetais contre la porte d'entrée afin de lui barrer la route, l'alcool et le stress m'ayant mis dans un état hystérique dont je n'avais pas coutume. Malgré sa stature et sa détermination j'étais prêt à lui tenir tête.

"- Tu as pris tous ces risques ce soir pour au final rentrer chez toi et reprendre ta routine? D'ailleurs, pourquoi les avoir pris si c'est pour ensuite me planter là sans même accepter mon offre!"

D'un mouvement vif je sortis alors une seringue de derrière mon dos pour tenter de la lui planter dans la cuisse.

Il se jeta vivement pour me barrer la sortie. Cela m agacait au plus haut point. J estimais avoir ete assez gentil et patient avec lui. Je doutais de pouvoir rester plus en sa presence sans compromettre sa sante. Sante qui me semblait d ailleurs pas etre tres presente chez cet etre, au niveau mental. Il essaya de me planter quelque chose dans le corps. Rompu a la dure vie des ghettos j etais sur mes gardes et quand il m attaqua de front de maniere temeraire, j eus un regard legerement hautain a son egard. Pauvre fou. D un mouvement fluide et inhumainement rapide j evitais l arme pour ensuite le pousser brutalement de la sortie et enfoncer la porte qui ceda facilement.

En blessant la femme et l homme au bar j avais senti leur douleur m emplir d une energie nouvelle. Je savais que ce boost de mes capacites physique ne serai que temporaire, aussi je me depechais de rentrer a la maison. Ces pouvoirs d homonculus je les decouvrais a peine et j avais du mal a realiser qu ils ont toujours ete en moi. Il ne me fallut pas longtemps pour rejoindre mon appartement au 36 bis rue des Peupliers. Mes vetements etaient dechires en plusieurs endroits autant par la rafale de balles que les eclats de la bouteille. En rentrant je me lava et me changea vite. Il me faudrais un peu de temps pour balayer cet homme de mon esprit. Mais j imagine qu une fois Solf rentre il saura aisement me distraire...

La suite des événements, je ne m'en souviens que par bribes: J'ai essayé de planter cette seringue pour injecter un sédatif à Ian, puis il m'a poussé. J'étais en train de calculer comment l'assommer en tapant sur sa carotide d'un coup sec quand je tombais. Je m'aperçus trop tard que la seringue avait pénétré dans mon bras lorsqu'il m'avait éjecté pour pouvoir sortir. Du sol je le vis défoncer ma porte puis partir en trombe sans mot dire. Ce fut mon dernier souvenir avant de sombrer dans un sommeil comateux dont je me réveillais une douzaine d'heures plus tard.


Suite au tapage nocturne, la propriétaire vint et me demanda de rembourser les dégâts faits la nuit dernière. Je lui donnais l'argent que Ian m'avait laissé la veille et compris à son regard qu'elle me prenait pour un prostitué. Qu'importe, la journée était déjà bien entamée et j'avais raté la plupart de mes cours...Je ne sais même pas si je recroiserais ce type un jour d'ailleurs.

Je me dirigeais vers l'armoire dans laquelle était enfermé un pigeon encore vivant, contrairement à son compagnon d'infortune qui gisait sur mon bureau. J'ouvris la cage, le pris dans mes mains et l'envoya voler par la fenêtre. "En tout cas, cette histoire m'a appris une chose. On ne tente pas le diable avec un simple pigeon, maintenant il me faut des spécimens beaucoup plus gros."
Je pris ma veste, rangeais mon trousseau médical puis je partis me noyer dans la masse de Central, là ou personne ne remarquera mes agissements futurs.

Fin.