Au paradis littéraire



 
Le forum va bientôt subir de grands changements ! Restez connectés ! /sbaff/
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez
 

 Au paradis littéraire

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Sadike
Le FullArmor Alchemist

Sadike


Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeLun 16 Déc - 16:20

L'armure géante croulait sous la chaleur. Non, pardon, elle faisait croire qu'elle croulait sous la chaleur de West City. Mais pourquoi ? Parce que ces derniers temps Alphonse se plaisait à reproduire quelques attitudes des gens ayant un corps. Il ne savait pas ce que cela lui apportait mais ça apportait un certain amusement dans sa vie fort monotone depuis peu. Même s'il était à préciser qu'il n'était pas ici pour faire du tourisme. A ça non, il ne se le permettrait pas. Quoi que...

Et qu'était-il en train de faire là ? Une cueillette de champignons en pleine ville ? Non, sûrement pas. Al, en faite, se promenait durant l'une de ces rares pauses. Ils étaient censé chercher un alchimiste de renommée avec Edward mais il se trouvait qu'après plusieurs recherches sans résultat, ils avaient décider de se reposer un peu. chose étrange venant de son frère qui était pourtant un acharné du travail.

Ils avaient néanmoins dégoté une piste intéressante mais avaient décidé d'aller la suivre plus tard. L'alchimiste résidait en faite dans une librairie, sûrement la seule de West City. Ils avaient, bien sûr, pour projet de se rendre dans ce sanctuaire des livres. A deux, pas un avant, ni un après. Le cadet Elric fut donc surprit lorsqu'il découvrit qu'en faite ses pas errant l'avaient mené devant cette même librairie qu'ils voulaient consulter.

Alphonse resta devant la vitrine un bon moment, pesant le pour et le contre. Devait-il entrer et alors faire le contraire de ce qu'ils avaient dit ou alors partir et rater une énorme chance de dépasser un peu son frère en matière d'informations. Ce n'est pas qu'il voulait être en compétition avec Ed mais il était avide de savoir. La grande armure prit finalement la mauvaise décision d'entrer dans ce bâtiment et ainsi de laisser en plan son aîné qui, s'il l'apprenait, se fâcherait sûrement. Mais il y avait tant de chose devant lesquels Ed se fâchait et des fois c'était juste purement puéril.

Non, Alphonse ne jugeait pas, de toute manière il ne jugeait jamais autrui et encore moins son frère adoré. La grande armure, amusée par son combat intellectuel, hausse les épaules et pousse la porte. Une petit clochette tinte tandis qu'il entre en étant obligé de se baisser, l'encadrement de la porte ne laissant pas passer des êtres de plus d'un mètre quatre-vingt-dix.

- Bonjour, dit-il ensuite de sa voix creuse mais douce à la personne qui devait sûrement réceptionner les clients.

Il leva la tête et aperçut un visage qui lui était familier. Mais il n'arrivait pas à se souvenir de qui était cette personne et de quand il l'avait vu. Il voyait tant de gens aussi... Le petit garçon resta ainsi un long moment, à dévisager de son casque in-émotionnel la jeune femme qui se tenait là. Alphonse essayait à s'en donner des migraines de se rappeler de ce visage, en vain. il soupira et laissa tomber pour se concentrer plutôt sur son affaire présente : quémander l'alchimiste de renommée Alfred.

- Excusez moi, mais est-ce que monsieur Alfred vit ici ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeLun 30 Déc - 0:07

Voilà déjà neuf mois qu’Emily était retournée à West City. Le froid de l’hiver était passé, emportant avec lui la tristesse et la mélancolie de notre jeune libraire. Elle avait revu son grand amour et rien que ça, lui avait redonné le sourire pour des mois. Il était en bonne santé et il semblait heureux. Qu’est-ce qu’elle pouvait espérer de plus ? Surtout qu’il s’était souvenu d’elle ! Bon d’accord... Tout n’était pas aussi parfait que ça en avait l’air. Elle aurait surtout aimé le retrouver dans d’autre circonstance que dans un braquage de banque. Heureusement qu’il avait été là pour la sauver.

Le mois de décembre était passé à toute vitesse, avec ces joies et ces peines. Roxane lui avait clairement dit qu’elle ne voulait plus la voir, trouvant que c’était tellement mieux de vivre chez sa grand-mère. En même temps, c’était compréhensible ! La dite grand-mère lui offrait tout ce dont elle désirait. Malheureusement, même avec la meilleure volonté du monde, Emily ne pourrait jamais faire ça. Elle n’avait pas les moyens... Et pourtant l’envie y était. Mais cette adolescente n’avait jamais été patiente avec elle et la jeune femme commençait à se lasser de faire des efforts pour ne rien obtenir en retour.

Après tout, elle avait accepté l’emploi de libraire, de vivre avec eux mais jamais il avait été mentionné dans le contrat qu’elle devait s’occuper de la fille du gérant. Elle avait promis de prendre soin d’elle dans la mesure du possible mais pas de se laisser marcher dessus non plus ! Les caprices de cette demoiselle n’était tout simplement pas réalisable ! Autant qu’elle reste avec son aïeul si cela lui faisait plaisir. Au fond, Emily ne voulait que le bonheur de cette petite. Si elle ne pouvait pas lui apporter, elle laissera sa véritable famille le faire à sa place.

Si elle avait dû passer Noël seule après « la fuite » de Roxane, il n’en fut rien. Emily avait préféré donner de son temps à la paroisse et aux pauvres gens en manque d’amour. Elle ne voulait surtout pas perdre espoir en l’humanité à cause d’une jeune fille trop gâtée. Heureusement qu’Azriel n’était pas là pour voir ce que devenait sa fille. Il aurait surement été déçu de ses réactions... Enfin peu importe, tant qu’elle pouvait rester dans l’appartement au-dessus de la boutique, la blonde se fichait pas mal du reste. Elle ne vivait pas pour une enfant qui n'était même pas la sienne...

Après Noël, vint ensuite le Nouvel An. Les cadeaux n’avaient pas été nombreux mais rien que de pouvoir lire un nouveau livre était un vrai plaisir. Déjà dans son enfance, Emily n’avait jamais vraiment connu le bonheur de Noël. Ses parents préféraient offrir des cadeaux à ses frères, quand ils en avaient les moyens. Le plus jeune de ses frères faisait toujours preuve d’une grande bonté. Il partageait ses jouets étend enfant puis, il avait enseigné à sa jeune sœur les bases de la vie. Mais ce n’était pas pour cela qu’elle s’en voulait de ne pas avoir pu le remercier : elle avait rencontré Jean grâce à lui.

En parlant ce jeune homme blond... Emily avait eu la très bonne surprise de le recevoir en mars. Il n’avait pas prévenu de sa venue mais cela n’entachait en rien le bonheur de la demoiselle. De toute façon, il n’allait pas trouver un appartement en désordre étant donné qu’elle était toujours préparée au pire. Les visites étaient peut-être rares mais il ne fallait pas les négliger pour autant ! Après cette gentille visite, elle n’eut presque aucun contact avec lui. Elle s’efforçait d’entretenir le lien en envoyant des lettres très souvent, préférant l’écriture à tout autre moyen de communication. C’était plus physique et au moins, elle pouvait relire ses écrits.

En ce jour d’été, Emily était plutôt joyeuse. Elle avait reçu une lettre quelques jours plus tôt et cela présageait une nouvelle rencontre avec son amoureux. Alors qu’elle rangeait une des étagères du haut, un client entra. La magnifique clochette tinta pour lui annoncer son arrivée et c’est avec un grand sourire qu’elle descendit de l’échelle. Sans même voir de qui il s’agissait, elle était heureuse d’accueillir de nouveau client. Puis, en remarquant que ce client n’était autre qu’Alphonse, un jeune garçon en armure qu’elle avait aidé à Central lors de son passage éclair avant son arrivée ici, elle sourit un peu plus.

« Alphonse » murmurait-elle tendrement en s’approchant de lui. Puis elle reprit plus fort. « Bonjour ! »

Avant même qu’elle n’ose poser toutes les questions qui lui passèrent en tête, il demandait à parler à Monsieur Alfred. Emily avait beau fouiller sa mémoire, elle ne trouvait personne de ce nom dans son esprit. Ce n’était pas un client... Ni une connaissance. Non c’était plus proche que cela. Puis un sourire rassuré s’installa doucement sur ses lèvres. Bien sûr, qu’elle le connaissait ! Ce cher monsieur était en fait Azriel Dunkan, l’homme qui l’avait accueilli. Il utilisait ce pseudonyme très souvent lors de ses rencontres « professionnelles » pour ne pas faire connaître sa vie de famille à tout le monde.

L’alchimiste tenait à garder sa fille à l’écart de toutes représailles d’homme malfaisant. Certain était jaloux de son pouvoir ou de ses recherches et c’était mieux pour tout le monde que sa véritable identité soit secrète. Emily n’était pas censée savoir ce qu’il faisait dans son bureau, la nuit, mais elle avait découvert par mégarde en faisant un peu de ménage. Heureusement qu’il lui faisait confiance plus qu’à quiconque. Cela aurait pu très mal finir si une autre personne découvrait la vérité. Aujourd’hui, ce mystère n’avait plus lieu d’être. Elle observait Alphonse quelques secondes, le temps que son sourire disparaisse peu à peu puis elle dit :

« Tu arrives trop tard mon garçon, il est mort il y a quelques mois. » Dit-elle avec une moue triste.

Elle scrutait les moindres  gestes ou paroles du jeune homme avant de reprendre rapidement, en déposant une main rassurante sur l’un des bras de l’armure.

« Mais j’ai peut-être quelque chose pour toi ! Normalement Azriel ne confit aucun de ses secrets mais je veux bien faire une exception. Je te confis le carnet dans lequel il a retranscrit toutes ses recherches alchimiques en échange d’une après-midi avec toi. J’aimerais bien que tu me racontes tes aventures depuis notre rencontre à Central ! Et puis, comment va ton frère depuis ? Il s’est remis de ses blessures que j’ai tant bien que mal essayé de soigner ? »

Elle s’arrêta de parler d’un coup. La libraire se rendait compte que dans l’excitation des retrouvailles, elle n’avait même pas laissé le temps à son jeune ami de reprendre son souffle ! Il ne pouvait pas réfléchir à la proposition calmement ainsi. Bon, évidemment, Emily ne lui avait pas demandé la lune, sachant qu’il ne pourrait surement pas la lui donner. Une petite discussion ne pouvait pas lui faire de mal après tout ! Et puis, sans vraiment le connaître, elle l’aimait beaucoup ce « petit », elle cherchait juste à l’aider. Elle salua un passant, comme pour se calmer, avant de reporter son attention sur lui.

« Désolée, je me suis un peu emportée...  La proposition te convient ? »

Lors de leur première rencontre hasardeuse, Alphonse n’avait pas expliqué le pourquoi de cette bagarre ni qui avait infligé de telles blessures à son frère. Mais peu importe, elle n’avait surement pas besoin de le savoir. Il avait besoin d’aide et par chance, elle se trouvait dans la même auberge qu’eux. C’est ainsi qu’elle avait fait la connaissance des frères Elric. Il était tout deux très différents. L’un faisait preuve d’une gentillesse extrême, l’autre était un râleur invétéré. Cependant, on ne pouvait nier l’attachement de la jeune femme pour ces deux êtres qui avaient croisé sa route. Elles les aimaient tout deux comme des petits frères...


Spoiler:


Dernière édition par Emily Richards le Lun 30 Déc - 13:34, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Sadike
Le FullArmor Alchemist

Sadike


Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeLun 30 Déc - 9:10

Alphonse mit un temps avant de reconnaitre cette jeune femme qui venait à sa rencontre. Il ne s'en souvenait que très peu, sa mémoire étant parfois très sélective. Pourtant, il arrivait à se rappeler ces traits doux qu'il avait croisé en des circonstances peu... joyeuses. Soupirant doucement, il passa une main derrière son casque. Alors qu'il touchait peut-être au but, ce dernier prenait la fuite avec un grand rire narquois.

- C'est n'est.... mais il n'eut le temps de finir sa phrase que la jeune femme, qui semblait survoltée, se mit à débiter un flot incroyable de paroles.

La pauvre armure croulait sous les informations et les demandes. Bien qu'il soit intelligent, il avait un peu de mal en ce moment à se concentrer. Son esprit partait trop souvent à son goût et en ce moment même il avait décidé d'aller voir ailleurs si Al y était.

Le jeune homme attendit donc patiemment que cette charmante demoiselle ne termine ce qu'elle avait à dire avant d'y mettre son mot. Puis il analysa les paroles. Donner ? Comme ça ? Mais... Elle lui faisait confiance alors qu'il ne s'étaient vu qu'une seule fois ? Il aurait pu être une autre personne avec la même armure ! Emily était, à son goût, un peu trop confiante envers un étranger comme lui. Et même si cela lui faisait chaud au coeur, il avait un peu peur pour la jeune femme qui devait donner sa confiance trop facilement.

- Je... Merci bien, dit-il en essayant de sourire avec sa voix. Autant essayer de jouer du piano avec sa tête. Quoi que certaines personnes y arriveraient...

Il soupira encore. Il ne savait pas quoi répondre. Il avait envie de cette après-midi tranquille à discuter de tout et de rien mais en même temps, il ne pouvait pas accepter de recevoir ces notes aussi facilement ! Cet alchimiste n'aurait sûrement pas voulut les lui céder comme ça ! Qu'aurait fait son frère ? Ah, lui il aurait dit oui sans hésiter. Il profitait vraiment de la gentillesse des autres !
Mais même s'il était un râleur et crétin fini, il n'en demeurait pas moins un être dont la bonté pouvait parfois se montrer, même avec une extrême timidité.

- Retrouvons nous au parc alors, continua-t-il avec un peu d'entrain, mais êtes vous sûre qu'Alfred m'aurait cédé ses recherches aussi facilement ? Et si je n'avais pas été celui que vous croyez que je suis ?

Voilà qu'il donnait une morale à la jeune demoiselle presque inconnue. Il ne devrait pas. Le politesse voulait que la morale ne se fasse qu'à des gens que l'on connaissait. Il secoua sa tête de fer avant de rire doucement. Il réfléchissait trop et heureusement qu'il ne pouvait avoir de migraines.

Alphonse changea subitement de sujet pour répondre à la question d'Emily. Il avait au moins retenu son prénom même si ce n'était pas grand chose.

- Il va bien.

Même très bien voulut-il ajouter mais il le tut. Pourquoi ? Lui même ne savait pas mais apporter des précisions sur la santé de son frère pouvait le nuire si quelqu'un les écoutait. Quel parano faisait-il ! En faite, il ne devrait pas s'étendre sur le sujet de son frère. Tant de monde voudraient sa mort pour des raisons obscures et lui, Alphonse Elric, ange gardien autoproclamé, ne pouvait pas le surveiller tout le temps. Déjà parce qu'Edward était du genre "je pars dans mon coin tout seul", ensuite parce que l'armure qu'était Al était beaucoup moins forte sur le plan alchimie.
Un jour, il faudra qu'il apprenne à faire de l'alchimie sans cercle de transmutation, comme son frère et son maitre.

L'adolescent revint à lui et regarda Emily. Il s'excusa brièvement pour sa petite absence. Puis il se mit à feuilleter un livre qu'il venait de prendre. Il s'avérait que ce dernier traitait d'alchimie. Il ne pouvait donc pas tomber sur une chose traitant de recettes de cuisine ? comme tout le monde ? Il était enchaîné à l'alchimie et l'alchimie était enchainée à lui. Cela ne le dérangeait pas tellement mais il voulait être une personne normale pour une fois. Enfin, aussi normale qu'on puisse l'être de ses deux mètres dix de haut et de son corps de métal.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeLun 30 Déc - 18:29

Emily resta interdite quelques minutes. Son invité ne semblait pas satisfait de ce qu’elle proposait. C’était pourtant plus qu’honnête ! Elle se demandait alors si le problème ne venait pas d’elle. Avait-elle demandé trop ? Une après-midi en échange de toute une vie de recherches ne lui semblait pourtant pas être une demande exagérée. Il lui vint alors à l’esprit ceci : elle n’avait pas réclamé assez. C’était évident mais pour elle, ne serait-ce qu’un sourire c’était déjà beaucoup. Bon bien sûr, obtenir un sourire d’une armure c’était plutôt difficile mais quand même ! Il y avait bien une personne dans cette cuirasse, n’est-ce pas ?

Elle le regarda intensément puis recula, enlevant ainsi sa main du métal glacial qui recouvrait son bras. Il ne lui faisait quand même pas la morale ? Il n’oserait pas ? Et bien, il semblait que si. Comment pouvait-on reprocher la gentillesse d’une personne ? C’est comme ci on lui disait de ne plus être elle-même. Elle s’était peut-être trompée sur lui. Il n’était pas aussi sympathique que la dernière fois... A croire qu’en l’absence de Edward, le nabot rouge, comme il l’appelait pour le faire enrager, il n’était plus le même. La méfiance n’était pas une bonne chose pour entretenir une amitié naissante.

« Je croyais que ça te ferait plaisir... Je te demande pardon. » Dit-elle sans réfléchir.

Intérieurement, elle lui en voulait vraiment. Elle qui croyait que ce jeune homme était son ami. Elle s’était surement trompée sur toute la ligne. De toute façon, à chaque fois qu’elle croyait avoir un ami, elle se rendait compte que ce n’était pas le cas. Elle avait eu la même déception quand son voisin était venu la voir tard le soir du nouvel an. Il voulait paraît-il lui souhaiter la bonne année mais en fait, il avait surtout essayé de la tripoter. Emily avait appris par la suite sa réputation de « Cochon de Resembool » autrement dit de pervers. Vive les voisins déjantés !

Vu l’énervement et la tristesse qui remplaçait peu à peu la joie, elle aurait pu facilement devenir aussi rouge que les piments de Xing... Mais non. Elle gardait son calme en essayant de ne pas montrer sa peine. Il n’avait pas besoin de savoir. Après tout, ce n’était pas de sa faute si Emily se faisait de fausses idées sur tout le monde. Elle l’avait simplement aidé une fois, il ne devait même pas se rappeler de son prénom vu que cela datait de deux ans. Peut-être que si elle tentait de lui remémorer ses souvenirs, il changerait de comportement vis-à-vis d’elle.

« Tu sais Al, je pensais que tu serais plus gentil avec moi après que j’ai sauvé ton frère d’une mort certaine. Ses blessures ne se seraient pas recousus toutes seules si je n’avais pas été là pour le faire. Mais soit, si tu veux être méfiant, libre à toi. »

Elle se retourna pour éviter qu’il ne remarque les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux violets. Heureusement qu’elle avait réussi à maintenir le timbre de sa voix aussi clair que possible. Il ne se douterait peut-être de rien dans ce cas. Elle fit mine de ranger une étagère pour rester dos à lui le plus longtemps possible, ne souhaitant pas lui montrer ses perles de chagrin. La dernière fois qu’elle avait pleuré c’était en lisant la lettre la plus récente de Jean et cette fois-ci, c’était de joie... Peut-être qu’à la prochaine, elle lui dirait « je t’aime » ?

D’un geste, elle essuya ses yeux et soupira. Elle avait tendance à se laisser submerger par ses émotions trop vite et elle détestait cette facette de sa personnalité. Si elle n’avait pas laissé sa haine prendre le dessus, son mari serait toujours en vie... Mais elle serait six pieds sous terre. Elle n’arrivait pas à être objective sur cette histoire. Pourtant c’était évidemment qu’elle avait agi pour son bien et tout naturellement pour sauver sa vie. Elle ne tuait pas par plaisir comme certain psychopathe. Jamais plus elle n’avait tué quelqu’un et ce n’était pas dans ses projets futurs. Elle voulait simplement vivre librement, on ne pouvait pas lui reprocher tout de même...
Elle se retourna et dit, avec la voix la plus assurée qu’elle puisse avoir :

« Et puis, je te signale que sans la présence de ton frère, j’ai évidemment aucun moyen de savoir que c’est vraiment toi puisque je n’ai pas vu la personne qui se cache dans cette armure. J’ai simplement reconnu ta voix... Mais si tu ne veux pas de ce livre et de mon amitié, tu peux toujours aller voir la fille de « Monsieur Alfred ». Elle ne sera surement pas aussi gentille que moi et elle t’enverra balader mais si ça te convient, je te donne son adresse tout de suite ! »

Emily se dirigeait dans le fond de sa boutique pour chercher de quoi noter. Plus jamais elle ne se laisserait avoir par quelqu’un qu’elle pensait être son ami. Plusieurs larmes se mirent de nouveau à couler le long de ses joies. Enervée, elle les écrasait rapidement mais rien à faire, d’autres venaient redessiner les anciens. Elle soupirait en notant l’adresse de son ancienne protégée au dos d’une de ses cartes de visite. Il n’avait pas donné son approbation mais elle s’en fichait. S’il voulait les recherches de « Monsieur Alfred » il allait falloir qu’il se rattrape auprès d’elle sinon il ne les obtiendrait jamais.

En ce moment, elle se sentait fragile. Elle était seule et avait besoin de compagnie... Elle aurait aimé que Jean soit là pour elle mais elle savait qu’il ne pouvait pas. Le travail avant tout, bien sûr. On ne pouvait pas demander ça à un « simple » ami. Pour que les choses évoluent entre eux, elle allait devoir vivre à Central, elle en avait conscience. Mais était-elle vraiment prête à tout abandonner une nouvelle fois ? La première fois c’était déjà la faute d’un homme... Elle qui s’était pourtant jurée de ne plus laisser les hommes guider sa vie, c’était raté.


Elle haussa les épaules, s’approcha de nouveau de lui et lui présenta le papier cartonné :

« Tiens... Et bonne chance pour qu’elle te le donne sans te demander la Lune... »


Dernière édition par Martine à la plage le Lun 30 Déc - 21:19, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Sadike
Le FullArmor Alchemist

Sadike


Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeLun 30 Déc - 19:06

Plaisir ? Mais bien sûr que cela lui faisait plaisir. Il n'arrivait juste pas à comprendre cette confiance qu'elle avait en lui. Alphonse y était peut-être allé un peu fort ? Mais c'était pour elle et non pour lui. Ah ! Voilà qu'il retombait encore une fois dans les méandres des complications et par sa faute cette fois-ci ! Il ne bougeait pas, laissant la belle demoiselle s'enfoncer dans sa tristesse causée par lui seul.

Oh comme il s'en voulait, terriblement. Il ne savait quoi répondre à cela. Il ne savais pas où se mettre. Il aurait voulu être une souris et aller se cacher dans un trou. Mais non, il était une armure vide de deux mètres dix sans cervelle !
Emily s'écarta de lui et il posa son livre un peu brusquement sous l'effet de l'émotion. Par sa faute, il pouvait l'entendre même si elle désirait le cacher, la jeune femme pleurait. Et il s'était juré de ne plus jamais faire pleurer qui que ce soit ! Alphonse serre les poings, il sentait la culpabilité monter en lui.

Il n'était pas méfiant. Il s'inquiétait de la trop grande naïveté de la demoiselle. comment pouvait-elle penser qu'il était méfiant vis à vis de celle qui avait sauvé son nabot de frère d'une mort certaine ? Comment ? Il commençait à ressentir une pointe d'énervement, non pas pour l'attitude incompréhensible d'Emily mais bien pour son propre comportement indigne d'un enfant polis.

S'il avait pu pleurer il aurait versé des torrents de larmes. Mais voilà, sa condition faisait qu'il ne pouvait verser une seule goutte d'eau et même si son corps allait exploser sous le coup de la tristesse, il ne pouvait pleurer pour évacuer ce flot. Pourtant, oui, pourtant, il n'arrivait pas à en vouloir à Edward, pas du tout.

L'armure baisse la tête sans pour autant desserrer les poings. Sa gorge se serre même s'il ne possède plus de corps physique. Il ressent l'émotion et les larmes illusoires monter. Il veut pleurer, il veut pleurer avec Emily. Suivre cette rivière de larmes étincelantes, déverser ses émotions contenues depuis si longtemps. Il veut trouver la chaleur d'un câlin.

- Je...

Mais la suite ne sort pas, bloquée par la tristesse grandissante. Il ne voulait pas qu'elle pleure même si cela était trop tard. Tout était de sa faute. Encore une fois, c'était de sa faute. C'était à cause de lui s'ils avaient fait cette transmutation, c'était à cause de lui si Edward avait dû se sacrifier tant de fois pour le sauver. Il se disait ange gardien mais il n'était rien d'autre qu'un poids, qu'un fardeau pour son frère, pour ce monde.

Il serra plus les poings. S'il avait eut un corps de chair, ses phalanges seraient blanches et il ressentirait la douleur. Mais là, rien. Son corps de métal tremblait. On pouvait assimiler cela à de la colère, mais il tremblait de tristesse. Il tremblait car il ne pouvait pas pleurer.

- Emily... dit-il en relevant sa tête dénuée de toute expression. Emily... Comment pourrais-je être méfiant envers vous ? dites le moi ? Comment pourrais-je me méfier de la femme qui a sauvé mon frère ? Comment ? fini-t-il dans un murmure.

Il était peut-être trop naïf...
Le silence passa tandis qu'elle continuait à déverser sur lui ses paroles avec colère. Mais il n'écoutait qu'à moitié, perdu dans la grisaille de ses propres sentiments et reproches. Oh qu'il se sentait coupable. Il se sentait coupable de vivre !

- Je...

Pouvait-il vraiment lui révéler son secret aux risques et périls de se faire tuer par son frère ? Pouvait-il vraiment le faire ? et ce pour une cause des plus banales ? Car oui, il ne voulait pas perdre cette amitié naissante avec la libraire, non, il ne le voulait pas. au diable les recherches, au diable les souvenirs. Il ne voulait pas ajouter cette demoiselle à son tableau d'ennemis. Oh non. Et puis si elle s'était énervée c'était de sa faute.

- Je n'ai plus de visage, dit-il dans un souffle.

L'émotion était trop forte, même pour une armure immortelle. Il flanche, se rattrape au comptoir et se prend la tête dans une main. Pourquoi ? Pourquoi ? C'est la première fois qu'une telle chose lui arrive. Edward, Winry, quelqu'un ! Il voulait quelqu'un de sa famille pour l'aider à se relever. Ce poids était trop lourd pour ses frêles épaules, beaucoup trop lourd...

Il attrape machinalement le petit papier que lui tend Emily mais ne le regarde pas. Il lutte pour se redresser, il sent que quelque chose se détache en lui. Peut-être une partie de son âme qui s'envole ?

- Merci, dit-il de sa voix tremblante, merci de l'avoir sauvé. Je ne vous remercierais jamais assez pour cela. C'est à moi de demander pardon, à moi car par ma faute vous pleurez. Je suis désolé, tellement désolé.

Il venait de dire cela sans réfléchir. Pour une fois Alphonse ne réfléchissait pas ! Et c'est en suivant son coeur fantôme qu'il prit Emily dans ses bras de métal pour une étreinte qu'il voulait réconfortante. Mais il doutait vraiment que cela change quoi que ce soit. Sentir le froid alors que dans ces moments là on voudrait sentir la chaleur... Il faisait tout de travers, vraiment tout...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeLun 30 Déc - 23:48

La jeune femme le regarda sans comprendre. Il semblait se passer quelque chose qui n’était pas prévu... Alphonse tremblait, se tenait la tête et il manquait de s’effondrait devant elle. Avait-elle bien compris le sens de ses paroles ? Il n’avait plus de visage ? Mais dans quel sens devait-elle le prendre ? Avait-il été brûlé comme son agresseur à Central ? Peut-être que c’était la raison de cette armure. Il avait honte de sa peau brûlée. Mais dans ce cas, c’était terrible. Il se cachait sans cesse dans sa tombe illusoire en entendant la mort ? C’était tellement triste qu’Emily ne put même pas se résoudre à croire cela.

Il s’était excusé et malgré tout, elle n’avait pas contrôlé sa colère. Sa haine lui avait dictée des paroles horribles qu’elle regrettait à présent. Il ne méritait pas un tel traitement, jamais il ne mériterait cela. Ce jeune garçon avait un cœur d’or et elle avait fait preuve d’une méchanceté inhabituelle avec lui. Il avait bien le droit de garder ce qui concerne son frère pour lui. Lorsqu’il s’approcha d’elle, elle n’avait pas eu peur. Il semblait si malheureux, si sensible... Mais comment une armure pouvait montrer autant de sentiments en étant immuable ? Le regret éprit le cœur d’Emily encore plus profondément.

«  Al... »

« Je suis désolée » voilà ce qu’elle aurait voulu prononcer mais ses lèvres refusaient d’en dire plus. Elle gardait les yeux rivés sur lui sans pouvoir prononcer autre chose que le prénom de son jeune ami. Il l’a pris dans ses bras puissants pour ce qui semblait être un geste d’affection, plus précisément un câlin. Emily n’en avait pas beaucoup reçu dans sa vie mais elle adorait déjà cette sensation de réconfort. Le froid ne la gênait pas, bien au contraire. Elle appréciait la sensation glaciale sur sa joie. Tout son corps s’était détendu et si Al ne la maintenait pas contre lui, elle serait surement tombée au sol.

Toute la peine, toute la souffrance accumulée, tout cela semblait s’évanouir grâce au réconfort de cette étreinte. Elle fermait les yeux pour rester ainsi contre lui encore quelques minutes. Ses lèvres ne semblaient pas vouloir s’ouvrir de nouveau pour prononcer autre chose que « Al ». Elle usait de ce prénom plusieurs fois avant de reculer doucement en ouvrant les yeux, posant ses deux mains sur le poitrail de l’armure. Ses yeux fixaient ceux de la masse de métal. Les larmes continuaient de ruisseler le long de ses joies, sans aucun contrôle de la jeune femme. Elle priait intérieurement pour que personne ne vienne troubler le moment actuel.

Les méandres de la vie ne lui avaient pas permis de rester près de son grand frère mais l’amour qu’elle lui portait été toujours là. Elle avait projeté l’image d’Elliott, son frère adoré, sur cette armure sans visage. Al avait un peu pris la place de son aîné dans son cœur. Sachant qu’elle ne pourrait jamais revoir ses proches, elle se devait de créer de nouveaux liens familiaux, ne serait-ce que pour son bien-être intérieur. Ses yeux devaient être écarlates vu le flot de larmes qui ne cessaient de s’écouler. Peu importe, elle ne voulait pas s’intéresser à un tel détail si insignifiant.

Puis, sans un mot, elle décida d’aller fermer la porte de la boutique, de mettre le panneau « fermé » et d’emmener Al dans la pièce du fond. Elle prit la main de son jeune ami et le dirigea vers le bureau de son ancien employeur. Cette petite pièce était surement la plus poussiéreuse puisqu’Emily ne s’y rendait jamais, pas même pour passer un coup de chiffon. Elle détestait tout ce qui s’y trouvait. L’alchimie avait comme imprégnée les murs, semblable à de la crasse indélébile. Rien à faire, le souvenir d’Azriel y demeurait. Elle avait beau se mentir à elle-même, elle avait aimé son protecteur plus qu’elle ne le voulait.

Monsieur Dunkan, comme elle s’amusait à l’appeler, n’avait rien à envier aux autres. Il avait une famille, un emploi et un esprit bien remplit. Seul son physique semblait être un problème. Il détestait l’image qu’il donnait de lui avec une immonde cicatrice oblique qui lui séparait le visage en deux. Malgré cela, Emily le trouvait agréable à regarder, sans pour autant se douter des sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Pour elle, seul Jean avait eu grâce à ses yeux et pourtant... Pourtant elle avait été meurtrie lors de la mort d’Azriel. Il avait tenté de ramener à la vie sa femme perdue lors d’un accident de train sans réussite.

A cet échec s’ajoutait la perte d’une partie de ses organes lui ayant été retirés lors de la transmutation. A cette époque, Emily n’était pas encore chez eux. Elle l’avait rencontré au moment où il cherchait à créer la Pierre philosophale. Il n’avait bien sûr pas réussi et son corps malade lui empêchait de pousser plus loin ses recherches. Dans les derniers mois de sa vie, il s’était efforcé de tout noter dans un cahier bleu nuit. Ce dit cahier était au milieu du bureau, là où il l’avait laissé. La libraire n’y avait jamais touché mais elle savait ce qu’il dissimulait.

Les larmes avaient cessé de s’échapper, Emily avait peu à peu repris contrôle d’elle-même. Le souvenir avait duré trop longtemps à son goût. Elle n’aimait pas se rappeler de tout cela, préférant se tourner vers son futur. Sa main serra un peu plus celle d’Alphonse puis elle la lâcha. Ses lèvres semblaient pouvoir de nouveau exprimer ses pensées. Tout était de nouveau « normal ». Elle voulait être sûre d’avoir bien compris le sens des paroles du jeune homme. Peut-être qu’il ne résisterait pas si elle tentait de lui retirer son casque ? Elle avait déjà vu des blessures graves, elle savait ce que c’était.

« Est-ce que je peux... voir ? »

Sans plus attendre, elle se mit sur la pointe des pieds et essaya de soulever la tête de l’armure. Ce qu’elle découvrit lui fit perdre un battement de cœur. Alphonse n’avait pas de tête !! L’armure était vide ! Elle reposa le casque en reculant un peu, posant ses mains sur sa bouche pour ne pas crier. Elle ne s’attendait pas du tout à ça... Ce ne pouvait pas être une mauvaise blague ! Elle n’avait rêvé, le jeune garçon qu’elle appréciait tant n’existait pas ! Enfin, c’est ce qu’elle crut un instant, puis elle réfléchit. Elle avait entendu sa voix, il était réel !

« Mais comment est-ce possible ? » Premier silence. « Où es-tu ? » Second silence.

Les larmes se remirent à couler toutes seules...

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Sadike
Le FullArmor Alchemist

Sadike


Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeMar 31 Déc - 8:46

L'étreinte continua dans un silence presque parfait. Emily prononçait son prénom, ou plutôt le diminutif. Il ne disait rien, toujours perdu en lui. Il venait de révéler son secret, et même si cela était implicite, il ne fallait pas être bien malin pour comprendre. Mais que venait-il de faire ? Il n'avait pas réfléchit, pas du tout. Quel crétin qu'il était !

Puis l'étreinte se brise et sil se laisse porter par les gestes de la demoiselle. Il se laisse conduire dans ce qui devait être un bureau. Les murs de cet endroit étaient tapissés de cercles d'alchimie, des montagnes de livre s'élevaient de-ci, de-là. L'alchimie... Il était enchaîné à elle, elle était enchaînée à lui. Pourquoi ? Ne pouvait-il pas vivre normalement ? Juste un jour ? Il voulait, oui, il voulait voir le monde différemment qu'avec l'alchimie, il voulait oublier cette science, rien qu'un jour... Mais cela reviendrait à renier son frère. Que devait-il faire ?

Alphonse resta immobile, comme l'armure qu'il était. Emily lui demanda la permission pour regarder. Mais regarder quoi ? Ah oui, peut-être voulait-elle ôter son casque ? Al ne dit rien, il se baissa juste un peu. Il était sûrement en train de commettre une grosse erreur, une très grosse erreur, mais au point où il en était...

Un marteau venait marteler son coeur meurtrit. Sa condition devenait, de jours en jours, un fardeau. Il était un fardeau pour ce monde. Et comme la bougie qui se consumait, son âme s'envolait de plus en plus haut. Ses pensées son brouillées, il veut l'étreinte d'un proche. Edward, Winry, aidez moi, aurait-il voulut crier. Mais le silence resta, même lorsque Emily fut choquée de trouver son armure vide.

Il avait tant l'habitude de ces traits surpris, même plus que surpris. Il ne dit rien, laissant le silence se faire. Dans ces moments là, ces moments douloureux, il se rappelait à quel point il n'était plus humain, à quel point il voulait retrouver son corps. Pauvre enfant capricieux. Alphonse devait faire un trait sur tout ça, accepter ce qu'il était. Il avait essayé, tant de fois lorsqu’il avait vu des gens mourir pour lui. Mais l'égoïsme de son jeune âge revenait sans cesse.

Les gens le disait adulte, mais il n'était qu'un petit gamin égoïste. Car s'il eut été adulte, il n'aurait voulut récupérer à tout prix son corps de chair.

- Nous avons tenté l'interdit, nous avons défié Dieu... Et voilà ce qu'il nous a prit...

Alphonse n'aimait pas parler de cela, pas du tout. Ça lui rappelait le sacrifice qu'avait fait Edward pour lui rendre son corps. Il était un boulet, un vrai boulet !

- Je ne sais pas où est mon corps... Tu as peur, n'est-ce pas ? Tu peux le dire que je suis un monstre. J'ai tellement l'habitude...

Voilà qu'il se morfondait ! Mais il ne devrait pas. il était en vie, il avait un frère, une famille, il n'était pas malheureux ! Pas du tout. Mais Alphonse réfléchissait trop, beaucoup trop.

- Je suis désolé, je ne devrais pas parler de cela. Edward va me tuer, dit-il ensuite en essayant de mettre une pointe d'humour dans ses paroles.

Échec total.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeMer 1 Jan - 0:31

Emily resta interdite quelques minutes. Elle le fixait, sans rien dire, sans bouger. Le silence devenait vraiment pesant mais elle n’avait pas la force de le briser. Malgré la chaleur ambiante, son cœur se glaçait. Elle avait froid, très froid. Puis, la chaleur s’empara d’elle. Si elle ne se retenait pas, elle aurait pu vomir les spaghettis du déjeuner. Sa découverte la chamboulait plus que de raison. Elle avait peur et elle ne savait pas comment reprendre ses esprits. Le pauvre enfant ! Il n’avait plus de corps ! Elle se frotta les yeux comme pour sortir de son rêve. Mais malheureusement, ce n’était pas un rêve...

Elle qui l’avait imaginé portant une chemise à carreaux et un pantalon de toile noir, les cheveux blonds comme les blés, identiques à ceux de son frère. C’était si loin de ce qu’elle avait voulu voir... Tellement irréel. Elle n’allait jamais pouvoir lui faire des véritables câlins ? Des bisous affectueux comme on en fait à ses frères et sœurs ? Quelle tristesse. Il ne pouvait plus recevoir d’affection ? Et comment faisait-il pour manger ? C’était surement impossible aussi... Elle avait de la peine pour lui. C’était encore plus horrible que ce qu’elle avait pensé : il vivait dans une prison sans issue.

Alphonse brisait le silence pour lui apporter la justification de son état. Il avait tenté l’impossible comme Azriel. Le pauvre, il avait perdu son corps entier dans une transmutation ratée. Elle essuyait ses larmes en baissant les yeux. Emily aurait tellement voulu contrôler ses réactions, ne pas lui montrer qu’elle avait eu peur. C’était certainement blessant de voir les gens à qui on se confiait réagir de cette façon. Elle s’en voulait pour son geste craintif qui l’avait forcé à reculer. Il lui avait accordé sa confiance, comment pouvait-elle lui demander pardon pour sa réaction regrettable ? Elle releva les yeux et s’approcha tout doucement de lui.

Il lui demandait si elle avait peur puis, Alphonse affirmait qu’elle pouvait le traiter de monstre et qu’il en avait l’habitude. Intérieurement, Emily trouvait que de qualifier quelqu’un de monstre était la pire chose que l’on puisse dire, encore plus quand c’était pour désigner Alphonse Elric. Il était loin d’être un psychopathe ou autre chose de bien inquiétant. Non, lui avait le cœur sur la main, bon nombre d’habitants de cette ville devraient prendre exemple sur lui. Si elle avait pu, elle aurait insulté toutes les personnes qui avaient osé le traiter de la sorte. Elle attrapa les mains de son ami et les serra doucement.

« Oh Alphonse jamais je ne pourrais te considérer comme un monstre ! Tu es la personne la plus humaine que je connaisse ! Tu as un cœur plus généreux que la plupart des gens que j’ai rencontrés dans ma vie. Si tu savais comme je suis triste pour toi... et pour ton frère. »

Très lentement elle le prit dans ses bras. Elle cherchait avant tout à le rassurer sur ses sentiments. Tout le monde aurait peur en découvrant le secret du jeune garçon mais ce n’était pas une raison pour changer d’avis sur lui. Il avait perdu son corps ? Soit. C’était plutôt étrange mais ce n’était pas la seule chose surprenante dans ce monde. L’alchimie était une science impressionnante mais également effrayante. C’était par peur qu’Emily ne s’était pas mise à étudier cette culture magique. Elle avait encore moins envie de s’y plonger après avoir pu constater les résultats ratés. Elle recula et repris les mains d’Al entre les siennes.

Elle sourit à la remarque du jeune garçon. Son frère n’était évidemment pas capable de le tuer. Jamais. Elle le savait bien. L’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre était si fort que rien au monde ne pourrait le briser. Quiconque avait passé un moment en leur compagnie pouvait en témoigner. C’était encore plus flagrant quand la vie d’un des frères était en jeu. Elle s’en était rendu compte quand, à 3 heures du matin, elle avait entendu Alphonse chercher de l’aide. Il semblait vraiment désespéré et prêt à tout pour le sauver. C’était touchant à voir... mais également inquiétant. Si l’un d’eux mourrait, que deviendrait l’autre ?

Elle prit doucement la tête d’Alphonse et déposa un baiser tendre sur la « joue » de l’armure avant de la replacer à sa place initiale.

« Désolée mais si tu n’étais pas aussi grand je pourrais te faire des bisous sans prendre ta tête. »

Elle rit puis se tourna vers le bureau, prit le cahier d’Azriel et le serra contre sa poitrine. Le trésor de son ami défunt valait bien le secret d’Alphonse. Elle le garda quelques secondes contre elle puis elle fit face au cadet des Elric et lui tendit. Tout ce qu’elle souhaitait c’est qu’il prenne soin de ce vieux calepin comme elle l’avait fait. Si le fruit des recherches de son ancien confident pouvait lui servir et qu’enfin ils retrouvent ce qu’ils avaient perdu, elle serait la plus heureuse du monde. Que demander de plus que le bonheur de ses amis ? Rien.

« Alphonse, je tiens à ce que tu saches que ton secret sera à jamais l’un des miens. Je n’ai pas pour habitude de révéler ceux que l’on me confie... Ni les miens d’ailleurs. Je te promets sur la vie de la personne la plus précieuse à mes yeux que je ne te trahirais jamais. »

Elle hésitait quelques instants avant de juger que c’était peut-être le temps de lui dire quelque chose d’intime sur elle. Un sourire timide se dessinait sur ses lèvres et une rougeur teintait doucement ses joues.

« Oh peut-être que je devrais te dire de qui il s’agit... J’aime Jean Havoc depuis un peu plus de sept ans... Mais il ne le sait pas encore. Je... J’ai trop peur qu’il me rejette... Enfin, je ne sais pas pourquoi je te dis ça. Tu ne dois même pas savoir de qui je parle. »

Son sourire se transforma en une moue désolée. Voilà qu’elle se mettait à raconter ses émois amoureux à un adolescent ! Tout aller bien dans le meilleur des mondes...

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Sadike
Le FullArmor Alchemist

Sadike


Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeMer 1 Jan - 8:42

- Vous me dites plus humain que quiconque, mais je ne suis qu'un égoïste et un enfant puéril, dit-il avant de laisser le silence s'imposer.

Il n'avait pas envie qu'on le flatte, pas maintenant qu'il venait de toucher le fond. Cela ne ferait que l'aspirer.
la grande armure resta immobile, encore, toujours. Elle ne savait faire que cela. Alphonse, au lieu de bouger comme s'il était un humain, devrait rester immobile, seul, dans le noir d'une salle de musée, à regarder les visiteurs de son visage inexpressif. Il soupire légèrement.

- Il ne faut pas être triste, du moins, pas pour moi. J'ai péché, j'ai obligé mon frère à sacrifier son bras pour me ramener d'entre les morts. De nous deux, je suis le plus fautif dans cette histoire. Alors, s'il vous plait, si vous tenez un tant soit peu à ma raison, ne soyez pas triste, ne compatissez pas. Haïssez moi, cela sera beaucoup moins douloureux.

Il laisse un temps passer avant de reprendre ses paroles moroses et dénuées de couleurs. Oui, de toutes couleurs. Le temps des mots roses fluo était révolu, le temps des paroles anodines et innocentes aussi. Maintenant, chaque mot, chaque phrase était teintée d'un double sens, d'une noirceur et d'une peine incomparable. Mais il ne fallait pas plaindre Alphonse, oh que non, il était en vie.

- Je ne mérite pas le réconfort d'une personne. Même si je le souhaite au plus profond de moi. J'ai tué une deuxième fois ma mère et j'ai ôté à mon frère son bras de chair. Il est condamné à vivre avec un membre bionique, par ma faute. Alors ne soyez pas triste, haïssez moi, j'aurais moins mal...

Emily pris ensuite la tête d'Alphonse et y fit un baiser sur sa joue de métal. Comment y arrivait-elle ? Nombre de gens seraient dégoûté par l'absence de corps, nombre de gens auraient peur de ce qu'il est devenu. Alphonse au grand coeur, Alphonse l'égoïste, le monstre oui !

S'il avait eut un aussi grand coeur que l'on disait, il ne serait pas revenu de derrière la porte, il n'aurait pas arraché un bras à son frère. Ô Edward, pardonne moi, pensa-t-il, pardonne le mal que je t'ai fais, pardonne ma bêtise, pardonne ma faiblesse.
Il avait beau proférer des excuses intérieurement, il n'arrivait pas à le dire en face de son frère, il avait peur, peur d'un rejet. Il avait peur de perdre son unique famille, encore une fois.

Puis des bisous on passa à l'étreinte qui se voulait chaleureuse mais qui ne procurait rien au corps de métal. Il ne sentait rien, plus rien. La douleur, la faim, la soif, en soit, cela pouvait être bien, mais Al était privé de tous plaisirs comme dormir, rêver, manger... Pourtant, cela n'était rien comparé à ce qu'avait enduré Edward, la souffrance, le désespoir. Par sa faute. Il mériterait de brûler par mille fois.

Soudainement, l'étreinte se brise. Alphonse est toujours immobile, toujours de marbre. Emily s'approche et lui tend un petit carnet bleu nuit. Les recherches de l'alchimiste. Il hésite, une seconde, deux secondes, trois secondes, puis il tend la main et saisit le recueille de recherches.
Tant de gentillesse envers lui... S'il avait pu, il aurait pleuré, tout comme Emily.

Mais dans tous ces méandres sombres, dans tous ces souvenirs noirs, se cachaient des lueurs joyeuses, comme cet instant de voyage à travers le désert où il avait pu monter sur un chameau. Que de rigolades, que de joie ! S'il avait pu sourire, ce dernier fendrait sûrement tout son visage, l'illuminant ainsi de gaieté. Mais non, il restait impassible, visage figé.

- Merci, souffla-t-il avant de ranger le carnet.

la conversation, qui avait un goût de déprime, prend soudain une tournure beaucoup plus légère, presque amusante. Il remerciait intérieurement Emily pour lui avoir révélé ce secret ô combien anodin mais salvateur. Sa santé mentale ne pouvait aller que mieux après cela.

- Jean Havoc ? Il travaille sous les ordres du colonel Mustang, et croyez moi, je le croise bien plus souvent que je ne le voudrais. Si je puis me permettre de vous donner un conseil, n'hésitez pas. Dites lui "je t'aime". Et même si vos sentiments ne sont pas partagés, vous l'aurez su. Que de rester dans l'ignorance ne fera qu'augmenter vos doutes et peut-être même votre tristesse.

Conseiller matrimonial, lui ? Alphonse était décidément bien plus que le supposé ange gardien d'Edward Elric.
Tout allait bien dans le meilleur des mondes...


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeJeu 2 Jan - 0:09

Emily préférait ignorer les remarques d’Alphonse. Il était visiblement très déprimé... Evidemment, c’était compréhensible mais elle ne savait pas comment le réconforter. Peut-être que si elle parlait de ses « problèmes » ça lui changerait les idées ? Elle n’aimait pas vraiment porter l’attention sur elle, et encore moins quand il s’agissait d’exposer sa vie au grand jour. Enfin, le grand jour... Aux yeux du jeune homme déjà. Parler d’elle était toujours très compliqué. Elle avait peur d’en dire trop sur son passé mais surtout d’annoncer son meurtre par mégarde. C’était surement pour cela qu’elle n’avait pas beaucoup d’amis... Elle était trop secrète pour eux.

Alphonse ne cessait de lui demander de le haïr. Emily ne pouvait pas, elle ne pourrait jamais... La seule personne qu’elle avait détesté c’était son mari. Le jeune Elric ne lui avait jamais rien fait. Et puis, elle l’aimait beaucoup plus qu’il ne le croyait. Comment détester quelqu’un que l’on considère comme un petit frère de cœur ? C’était clairement impossible et même avec la meilleure volonté du monde, elle n’y arriverait pas. Un soupire de soulagement s’échappa de ses lèvres quand il prit le cahier. Il allait peut-être arrêter de déprimer ? Du moins elle l’espérait du fond du cœur.

Puis, le jeune alchimiste lui parla un peu de Jean. Il le connaissait alors ? Oups... Elle avait peut-être gaffé en lui avouant son amour. Bien sûr, elle faisait confiance à son ami mais parfois les choses nous échappent sans le vouloir. Il avait raison, elle devait lui dire. Il avait le droit de savoir après tout. C’était tout de même le premier concerné ! Si lui n’était pas au courant, personne d’autre n’aurait dû le savoir... Tant pis, Alphonse ne le dirait surement pas de lui-même au militaire, il ne se mêlerait pas de ses affaires de cette façon.

Emily était toujours pessimiste le concernant. Elle l’avait toujours été. Pour elle, il était beaucoup trop bien pour s'intéresser ne serait-ce qu'un peu à sa personne. Dés que son frère lui avait présenté, elle s’était sentie bien avec lui même si elle n’osait pas vraiment lui adresser la parole. Peut-être que c’était à cause de la différence d’âge ? En tout cas, si Jean l’aimait en retour un jour, elle allait sabrer le champagne immédiatement... Même si elle ne possédait pas une telle arme à l’heure actuelle. Elle en trouverait bien une pour l’occasion non ? Bref, cesse de plaisanterie. Rien n’était encore gagné dans cette histoire, malheureusement.

« Oui, tu as raison, je devrais lui dire. J’ai déjà attendu sept ans pour lui en parler, il a le droit de savoir. »

Elle soupira une nouvelle fois puis se dirigea vers la sortie du bureau. L’ambiance était trop pesante pour elle. L’alchimie commençait à lui ronger les sangs et elle détestait cette sensation. Sans réfléchir plus longtemps elle murmura : « Suit moi s’il te plaît » en direction d’Alphonse avant de monter l’escalier, tout de suite à gauche en sortant. C’était le seul moyen de se rendre chez elle puisqu’elle habitait au-dessus. Elle déverrouilla la porte puis donna un grand coup dedans, cette dernière faisant souvent preuve d’une résistance non souhaitée en hiver... mais également en été. Son petit appartement s’enfermait de lui-même... Bizarre autant qu’étrange !

Elle n’aimait plus son « chez soit » depuis qu’elle y avait retrouvé Azriel mort quelques mois plus tôt. En fait, ça n’avait jamais vraiment été sa maison. Trop de souvenirs lourds y étaient encrés. Emily n’arrivait plus à trouver le réconfort dans un tel lieu. La liberté qu’elle recherchait tant en venant dans cette ville s’était évaporée avec la disparition de l’alchimiste. C’était en quelque sorte sa prison à elle. Elle voulait vivre à Central, au plus près de l’être aimé. Ouvrir un café ou un orphelinat et vivre heureuse là-bas. Mais comme la vie est cruelle, on ne fait pas toujours ce que l’on souhaite.

Elle allait rapidement dans sa chambre cherchait le livre qu’elle lisait en ce moment puis elle revint dans l’entrée. Son marque-page n’était autre qu’une photographie de Jean. Le papier glacé était vieilli par le temps mais le jeune homme blond était encore reconnaissable. La libraire effleura le visage de son amoureux puis elle sourit tristement. C’était son trésor, son bien le plus précieux, la seule chose qu’elle avait récupéré en s’enfuyant de sa maison en flamme. Par chance, cette photographie était cachée dans son porte-feuille... Elle n’avait pas eu besoin de la chercher trop loin. Aujourd’hui, elle la gardait toujours coincé entre les pages de sa lecture du moment.

Elle déposa délicatement ses lèvres sur son trésor avant de le montrer à Alphonse.

« Tu vois, il est toujours avec moi... C’est mon ange gardien... »

Puis elle sourit, sincèrement, comme elle aurait pu le faire si Jean était en face d’elle. Toute cet amour lui tiraillait le cœur, mais lui permettait également de vivre. Si elle lui avouait, tout son rêve allait être détruit, son cœur brisé... Elle ne s’en remettrait surement jamais. Mais Alphonse avait raison, le silence n’était pas la solution. Elle ferma les yeux quelques instants puis les rouvrit. Sa décision était prise, elle allait raconter son passé au jeune garçon. Il serait le premier et le dernier à le savoir. Enfin, à ce moment précis, elle ne se voyait pas conter son histoire à Jean par exemple.

« Allons nous asseoir sur le canapé, tu veux bien ? Je vais te raconter une histoire... Mon histoire. »

Elle prit une grande inspiration en se laissant tomber sur le fauteuil moelleux, serrant contre son cœur la vieille photographie.

« Le plus dur c’est toujours de commencer... Je crois. Je suis née dans une famille très tournée vers la religion. Nous étions six enfants : trois garçons et trois filles. J’ai très vite compris que mes frères étaient plus précieux aux yeux de mes parents. J’ai donc appris à vivre par moi-même avec l’aide d’Elliott, mon frère préféré. Il m’a appris à lire, à écrire... Et beaucoup d’autres choses. C’est aussi grâce à lui que j’ai rencontré Jean à l’âge de 17 ans. Un an plus tard j’étais mariée à un autre... Ma famille ne m’ayant pas laissé le choix. »

Elle s’arrêta net, coupant court au fil de son histoire. Comment lui expliquer qu’elle avait tué son mari ? C’était impossible... A moins qu’elle ne détourne la chose, comme lui l’avait fait pour exprimer son secret. Cependant, allait-elle réellement y arriver ?

« Alphonse... Tu sais c’est dur pour moi de te parler de tout ça. Mais je dois continuer, je ne peux pas m’arrêter maintenant. Donc je disais, je fus mariée avec un autre homme. Je ne l’aimais pas... Mais lui non plus ne me portait aucune affection. Il me battait souvent. Plus souvent que tu ne peux l’imaginer. Alors quand un soir, il a essayé de me tuer, je me suis défendue. J’ai brulé notre maison et après cela je me suis enfuie pour venir vivre ici, à West City. Azriel Dunkan m’a recueilli. J’ai vécu avec lui et sa fille pendant quatre ans jusqu’à son décès il y a quelques mois. Depuis décembre, je vis seule puisque sa fille a décidé de partir vivre chez sa grand-mère... Voilà, tu sais tout. »

Elle soupira en faisant disparaître la larme qui coulait sur sa joue. Sa crainte de le perdre à jamais était si vive... Son cœur lui mitraillait la poitrine... Elle s’attendait à ce qu’il parte pour ne plus jamais revenir. Emily se disait qu’elle l’avait surement bien mérité...

C’était terminé...

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Sadike
Le FullArmor Alchemist

Sadike


Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeJeu 2 Jan - 8:52

Alphonse suivit Emily. Il dû se baisser pour entrer dans l'appartement de la jeune femme après que celle-ci ait littéralement défoncé la porte à coup de pied. S'il s'y connaissait un peu plus, il aurait pu voir ce qui clochait, mais Al n'était un connaisseur qu'en la matière des chats et de se mettre dans de sacrées situations.

La grande armure regarda Emily s'agiter pour retrouver un livre, qu'elle devait sûrement lire ce qu'elle confirma par la suite. Elle en sortit une photo du militaire, grandement abîmée par le temps. La façon dont elle regardait cette photo témoignait tout l'amour qu'elle possédait envers Jean. Si beau sentiment, l'amour. Il l'enviait en faite. Car elle possédait un but dans la vie, un vrai but.

Mais il chassa ces pensées de sa tête. Il n'avait pas lutté si durement pour sortir de l'abîme de ses sentiments pour s'y replonger en si peu de temps ! Déprime, fait place à la joie, se disait-il.
Son ange gardien. S'il avait pu sourire, Alphonse aurait le visage illuminé par ce dernier tant ce que disait la jeune femme était beau. Il l'aurait regardée avec bienveillance, mais il ne pouvait que la fixer de son regard vide de toute émotion, il ne pouvait que se jurer qu'il ne la laisserait pas tomber.

Elle l'invita ensuite à venir s'assoir sur le canapé, ce qu'il fit. Cependant, il prit plus de la moitié de ce dernier et s'excusa pour son imposante carrure. Il voyait qu'Emily se battait avec elle même, en témoignait les mimiques sur son jolie visage. Il la regarda, impuissant car il ne savait pas ce qui la tracassait.
Puis elle parla. Elle allait lui dévoilé un lourd secret, cela s'entendait dans sa voix.

- Ne te sens pas obligée de me parler d'une chose qui te fais mal, dit-il pour essayer de la soulager un peu.

Peine perdue, elle était lancée. Il écouta alors la tragique histoire de sa vie. Tragique, plus que la sienne. Née dans une famille croyante, obligée d'épouser un mari violent... Obligée de commettre un crime pour son salut. Ô comme il la comprenait, vraiment.
Peut-être s'attendait-elle à ce qu'il parte, à ce qu'il l'abandonne ? Mais Alphonse n'était pas comme ça, pas du tout. Il aidait, il comprenait, ou du moins, essayait.

Le jeune homme posa ses mains sur les épaules d'Emily en un geste qui se voulait réconfortant. Il laissa un silence se faire avant de le briser de sa voix creuse mais douce.

- Le pardon... Pourrons nous l'obtenir un jour ? Nous avons été tentés par le péché capital le crime. Nous n'avons pas suivit le bon chemin, nous avons été stupide. Mais ne nous laissons pas abattre. Le passé est fini, le présent s'écrit et le futur reste à venir.

Il fit une pause, laissant ses mots s'imprégner dans les esprits, car ce qu'il disait était vraiment valable pour lui aussi.

- Nous subissons parfois des abus de la vie, des abus cruels. J'ai perdus mon corps et tu as perdu ton statut d'innocente. Peut-être finirons nous en enfer, mais dans ce cas là, il faut vivre le présent sans penser au passé, juste au futur qui n'est pas encore écrit.

Encore un silence.

- C'est pour cela qu'il existe, pour qu'on l'écrive.

Mais qui était-il pour parler ainsi ? Il n'était ni un sage ni une personne pure. Il n'était qu'Alphonse Elric, petit idiot de première. Comment osait-il parler comme s'il savait ? Bien que ses paroles soient espoir...
L'espoir, il voulait qu'elle le ressente, il voulait qu'elle oublie ce passé. Ne pas se laisser abattre, ne pas se diriger vers la facilité, c'était cela vivre.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeSam 4 Jan - 23:37

Emily fixa quelques minutes la photographie sans se soucier de savoir si Alphonse était encore à côté d’elle. De toute façon, pour elle, il n’est plus là, elle l’avait perdu à tout jamais en racontant son histoire. Qui voudrait rester assis sagement à côté d’un assassin ? Personne. Enfin c’est ce qu’elle pensait. Elle soupira et ferma les yeux le temps de réfléchir. Jean n’accepterait surement pas l’amour d’une tueuse, elle en avait la certitude. Un militaire ne peut pas aimer l’une des personnes qu’il cherche à arrêter. Peut-être qu’elle devrait aller voir l’armée et se dénoncer ? Ce serait une idée plus que convenable non ?

Puis, elle ouvrit de nouveau les yeux et remarqua la présence réconfortante du jeune homme. Il n’était pas parti alors ? Il la prit par les épaules sans rien dire et le silence commençait à devenir pesant. Pour seul réflexe, Emily regardait intensément Alphonse. Elle n’essayera pas de se défendre s’il voulait la broyer en deux... Après tout, elle le méritait surement un peu. Et puis, elle préférait mourir de ses mains que de celle d’un militaire sans vergogne. Il serait peut-être plus doux... et rapide. Elle priait intérieurement pour qu’il se dépêche d’agir. Plus vite ce serait fait, plus vite elle pourrait aller en enfer rejoindre son mari.

Mais il ne lui fit aucun mal. Il voulait ENCORE la rassurer. Qu’avait-elle fait à Dieu pour qu’il lui offre la compagnie d’un jeune homme aussi compréhensif ? Elle ne s’était pas trompée sur le caractère de son ami. Il ne l’avait pas rejeté même en apprenant le plus terrible de ses secrets.  Il lui fit comprendre que le passé était derrière elle et qu’elle devait continuer d’avancer sans se retourner. C’était un bon conseil à appliquer à sa vie actuelle. Mais ce n’était pas aussi simple pour elle. Elle avait passé quatre ans de son existence à se morfondre, elle n’allait pas pouvoir arrêter du jour au lendemain.

Elle hocha la tête en cherchant quoi répondre. Il ne cessait de se considérer comme le tuer de leur mère mais si elle avait bien compris, Edward était dans le coup également. La transmutation, ils l’avaient faite à deux et si son frère aîné avait sacrifié une partie de lui-même ce n’était pas de sa faute. Ed avait agi de son propre chef, tout simplement parce qu’il ne voulait pas perdre Alphonse. Enfin, elle supposait. Si elle s’y connaissait un tant soit peu en alchimie, c’est ce qu’elle aurait fait : ramener son petit frère pour ne pas être seule. Malheureusement, Al ne semblait pas le comprendre comme ça...

« Merci... » Murmurait-elle.

Ses paroles avaient réussi à apaiser son cœur et elle ne pouvait que le remercier de son investissement dans cette histoire. Sans lui, elle aurait surement sombré dans une dépression. Après son départ, elle allait assurément retomber dans sa tristesse profonde mais peu importe, en ce moment elle était heureuse. Oui, c’était exactement le mot. Elle était heureuse d’avoir trouvé quelqu’un qui la comprenne un minimum. C’était si rare de rencontrer des gens aussi bienveillants. Il n’avait peut-être pas de cœur à proprement dit mais elle pouvait le sentir battre dans son armure dès qu’elle était en sa compagnie. Etrange comme impression...

Elle se recula et se remit précipitamment sur ses pieds. Ses lèvres laissèrent apparaître un sourire. La photo de Jean retrouva sa place dans le livre puis elle fixa Al un instant avant de dire :

« Toi et moi on va aller se promener dans le parc comme c’était prévu initialement, d’accord ? Ca nous changera les idées ! »

Emily attrapa la main de métal d’Al et elle tira doucement dessus pour le forcer à se relever. Une fois que ce fut chose faite, elle sortait de son appartement en attrapant ses clefs au passage. La porte se claqua derrière eux et elle dévala l’escalier toujours en gardant la main d’Al dans la sienne. Il fallait qu’elle profite du temps qu’il lui restait avec lui. Une fois la boutique fermée à double tour, elle leva les yeux. Le ciel devenait peu à peu écarlate... Le coucher du soleil était imminent et elle savait qu’à l’arrivée de la lune, il partirait.

« En tout cas Alphonse, merci de m’avoir redonné espoir. Je crois que sans toi je n’aurais jamais pu ouvrir les yeux sur certains aspects de ma vie... »

Elle se dirigea lentement vers le parc, en ne disant rien, savourant la tiédeur de l’été. La jeune libraire restait trop souvent enfermée dans sa boutique... Elle ne profitait jamais du soleil et la blancheur de sa peau pouvait en témoigner. Pourtant, elle appréciait l'astre solaire, sa douce chaleur réconfortante, ses rayons qui doraient la peau des humains d’une jolie couleur caramel... Elle s’asseyait sur le premier banc libre qu’elle trouva et un soupire d’aise s’échappa de ses lèvres. Elle hésitait encore à exposer son point de vue sur la situation des deux frères. Il ne lui avait pas demandé son avis... Mais elle pouvait toujours essayer n’est-ce pas ?

« Je pense que si ton frère a sacrifié son bras pour te ramener c’est parce qu’il t’aime avant tout. Il ne se voyait pas vivre sans toi comme toi tu ne peux pas vivre sans lui. J’ai d’ailleurs été très surprise de ne pas te voir en sa compagnie. Vous êtes inséparable comme... Comme les deux doigts d’une main. Tu sais, ça aurait pu être lui que la Porte avale lors de la Transmutation. A mon avis, il ne t’en veut pas. Il doit surtout s’en vouloir à lui-même. »

Elle donna un léger coup dans l’armure et sourit.

« Vous êtes des idiots tous les deux ! Vous  devriez en discuter à cœur ouvert comme tu l’as fait avec moi. Ca ne fera que renforcer votre lien. J’en suis persuadée. »

La blonde se rapprocha de l’armure pour déposa sa tête contre son bras. Elle voulait un câlin... Une de ses étreintes dont il avait le secret. Après quelques minutes de silence, à observer les papillons et les passants, elle reprit :

« Promet-moi que tu reviendras me voir rapidement... S’il te plait. »

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Sadike
Le FullArmor Alchemist

Sadike


Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitimeDim 5 Jan - 10:49

Il y avait des jours comme ça où l'on ne souhaitait qu'une seule chose c'était de disparaitre de ce monde. Parfois ce n'était que pas pure folie, d'autre fois c'était à cause de culpabilité. Mais voilà, on restait ici, bien présent sur cette terre.
Alphonse ne savait plus quoi faire. Emily semblait changer d'humeur assez rapidement. En effet, il y avait même pas de cela 5 min, elle racontait avec difficulté son passé et maintenant, elle proposait à l'armure d'aller se promener comme si de rien n'y était.

Figé dans son éternelle réflexion, Alphonse, encore une fois, ne fit que suivre Emily passivement. Ils sortirent dans l'après-midi d'été de West City. Le soleil avait quelque peu décliné et cela rendait le ciel orangé, magnifique. D’ailleurs, l'astre majestueux semblait chauffer un peu moins l'atmosphère.
La demoiselle le remercia. Il ne savait pas quoi dire, mais peut-être ne fallait-il rien dire ? Laisser le silence faire son travail ?

Les deux jeunes gens se dirigèrent vers un parc où l'on pouvait voir une sorte de mare. Des canard y pataugeaient joyeusement. Au moins eux ne connaissaient pas la souffrance du sacrifice, la souffrance de la vie. Ils vivaient le jour au jour, sans penser au lendemain. Emily s'assit sur un banc mais Alphonse ne la suivit pas. Il voulait rester debout.
Néanmoins, il se décala légèrement pour ne pas cacher le soleil à la libraire qu'il trouvait beaucoup trop pâle maintenant qu'elle était exposée à la lumière du soleil.

Puis la jeune femme commença à parler, à parler sur ce qu'il avait fait à son frère. Il serra les poings, à défaut de pouvoir verser des larmes. Peut-être... Mais pourquoi ne jamais le lui avoir dit ? On se disait tout entre frères, non ? Alors pourquoi Edward n'a jamais fait part de cela à Al ?

- Je... il baisse la tête, il me l'aurait dit, non ? Il ne me dit jamais rien, en tout cas, concernant sa petite personne. Discuter ouvertement tu dis ? J'aimerais, oh que oui. Mais à chaque fois que je commence à débattre là dessus il change de sujet.

Il y avait des troubles dans l'esprit d'Alphonse, la confiance aveugle qu'il avait en son frère commençait à diminuer. Il ne savait plus, il était perdu. Pourtant, il ne dit rien, préférant garder cela pour lui. Peut-être était-ce de sa faute aussi ? Qu'il ne parlait pas assez avec son frère ? Pour l'amour du ciel, pourquoi fallait-il qu'il soit aussi renfermé sur lui ?! Pourquoi ? Il voulait pourtant discuter, ouvrir son coeur à ses proches, mais non, Alphonse gardait tout pour lui, comme s'il pouvait contenir indéfiniment ses problèmes.
Quel idiot, elle faisait bien de le dire, Emily.

Puis l'armure releva la tête et posa un regard doux sur la jeune femme, du moins aussi doux qu'on pouvait le faire avec deux orbes rouges à la place des yeux. Il y eut encore une étreinte réconfortante qui devait faire du bien aux deux âmes tourmentées. Elle dura un certain temps, au calme, juste avec la mélodie du vent qui murmurait aux oreilles.

Et le silence fut brisé par la douce voix de la libraire qui demandait qu'Alphonse revienne vite. Il aurait voulu promettre mais hélas, à cause de leur voyage il ne savait jamais quand il pouvait revenir...

- Je ne peux rien te promettre mais j'essayerais de revenir très vite, dit-il de sa voix creuse qui n'exprimait aucune émotion.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Au paradis littéraire Empty
MessageSujet: Re: Au paradis littéraire   Au paradis littéraire Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Au paradis littéraire

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Fullmetal Alchemist RPG :: STAFF :: Les Archives :: Anciens RPs-