Le soleil. Il faisait beau. Pourtant, c'était la fin de l'année. Mais aujourd'hui, le soleil était au rendez-vous. Le marché bouillonnait de vie et grouillait de monde. Des hommes et des femmes criaient des offres sur leur marchandise, des mères, couraient après leurs enfants. Et dans cette foule, un homme. Tout en noir. Le regrad baissé. Sa cicatrice à l'arcade sourcilière qui rougissait. Des yeux pourpres qui parcouraient le sol. Dimitri était maussade en ce moment. Il en oubliait même de regarder passer les jeunes filles. Cela ne l'intéressait plus. Il passa un stand de légumes et s'assit près du comptoir d'une toute petite baraque ambulante de pommes, tenue par une vieille femme. Cette dernière regarda Dimitri sans rien dire. L'homonculus l'ignorait et regardait les gens, l'air renfrogné.
Pourquoi était-il venu à Central ? Il n'orait jamais du quitter son "second" lieu de naissance. Il soupira et alluma une cigarette. Mais la petite vendeuse replette tendit un doigt vers lui et fit non de la tête. L'homme ne comprit pas tout de suite et finalement, il jeta d'un geste énervé la cigarette sur le sol sableux qu'un homme eût tôt fait d'écraser. Il grogna et posa ses bras sur ses genoux. Vraiment, il ne comprenait pas ce qu'il faisait ici. Tous ces gens le dégoûtait. A lui, l'homme qui ne devait pas être là. Il repensait à sa création. Pourquoi avait-on choisi de lui redonner la vie ? Lui, qui justement, n'en voulait plus ? Enfin, c'est ce que se disait Jack en ce moment, au fond de l'âme de Dimitri. L'homonculus, lui, était plutôt satisfait de cette résurrection. Il n'avait pas fait ce qui lui plaisait dans sa vie antérieure. Mias là, ça allait être différent ; il allait se donner à fond, malgré la mélancolie mortelle de son alter-ego.

J'avais enfin eu congé. J'avais décidée d'aller faire un tour à Central City pour quelques jours. Peut-être allais-je rencontrer Ayame? Elle m'avait dit qu'elle habitait ici. J'avais un petit creux. J'ai donc décidé d'aller aux petits marchés. Où allais-je manger? Je vis au loin, à travers le foule énergique, un petit stand de légume.

-Tiens! Des légumes, je penses que je devrais en prendre... sa me feras sûrement du bien.

Je me faufilais à travers les personnes et les stands. J'avais enfin réussi à arriver au stand de légumes. Je m'assoyais sur un banc qui était juste en face et je saluais la vieille dame qui était en charge des légumes. Je lui passais ma commande et elle me l'a donna. Je vis du coin de l'oeil, un homme qui était assis à côté de moi. Je tournais ma tête pour mieux le regarder. Il 'avait pas l'air dans son assiette. Je voulais lui dire quelque, mais quoi? Je cherchais et cherchais....

-Hum... Bonjour... vous allez bien?

Depuis un moment, Dimitri regardait le sol, les mains sur la bouche comme pour s'obliger lui-même à garder le silence. Un papillon volait devant lui, au-dessus de ses genoux. Il était tout blanc. Un blanc presque pur. Il volait maladroitement. Il devait être vieux. Hacksaw le considérait sans rien dire.
Comment s'appelait-elle déjà, cette fille qui courait après les papillons ? C'était à l'époque où il devait bientôt se faire exécuter. L'époque où un homme inconnu lui rendait visite. Et ce vieillard était toujours accompagné de sa fille et parfois de son fils. Mais c'était bien la petite fille qui avait le plus attiré l'attention de Jack. Elle était toute chétive et ressemblait à un mort-vivant, il fallait l'avouer. Mias malgré cette apparence cadavérique, elle brûlait de vie et nourrissait une grande passion pour les papillons.
Dimitri reprit ses esprits. Le papillon s'était posé à ses pieds. Un léger coup de vent le fit tomber. L'homonculus le poussa du doigt pour le relever mais l'éphémère était déjà mort. Ainsi, c'était donc vrai. Les papillons ne vivaient vraiment pas longtemps ? Le jeune homme regarda une dernière fois la petite tache blanche quand une personne l'accosta. Il n'avait même pas remarqué son arrivée et se tourna vers la jeune fille, le regard vide.
Elle le salua, lui demanda comment il allait. Dimitri, qui eut un temps de réaction de quelques secondes, leva la main et répondit dans un semblant de sourire :

-"M ... Oui, oui, tout baigne. Je vais bien ... Merci ..."

Il resta ensuite silencieux devant l'inconnue et eut une soudaine envie de fumer. D'ailleurs la marchande avait le dos tourné, c'était le moment. Il sortit son paquet, d'un geste habile prit un des batônnet qu'il coinça entre ses lèvres. Après l'avoir allumé, il tendit le paquet ouvert à la jeune fille.

-"Ca vous dérange pas que je fume ? Vous en voulez une, peut-être ?"

Pourquoi il se forçais à sourire? Même lui il n'avait pas l'air sûr d'aller bien, mais bon, je ne poserais pas de questions, il ne faut pas que je devienne encore plus curieuse. Ça m'attire trop d'ennui... Je continuais à manger et du coin de l'oeil je vis l'homme sortir un paquet de cigarettes. Il me demandait si cela me dérangeais.

-Huh? Non, non ça ne me dérange pas, dis-je avec un petit sourire, allez-y.

Il me tendit le paquet ouvert et me demanda pas la suite si j'en voulais une. Moi fumée? J'ai déjà essayer et sa n'a pas donner le meilleur des résultats... je vais passer les commentaires.

-Non merci monsieur, je ne fume pas.

Peu de temps après avoir refuser son offre, un homme s'assoyais à côté de moi. Il déposa son coude sur le comptoir et il ignorait les bienvenues de la vieille dame. Il se rapprocha de moi et commença à me parler. Il voulais que je le suive chez lui et qu'il allait me combler. Pfff, pour qui il me prend ce vieux pervers? Une prostituée? Il déposa sa main sur ma cuisse et commença à la frotter. Je mis ma main discrètement dans mon sac à main et j'en sorti une clé molette. Je le frappa à la tête tout en continuant de manger.

Je me tournais vers l'homme avec qui j'avais parler un peu plus tôt. Pourquoi il me regardait comme ça? Qu'est-ce que j'ai fais?

Dimitri regarda bouche bée le spectacle du pervers et de la jeune fille qui, d'après la présence d'une clé à molette dans son sac, témoignait de sa profession de mécanicienne. Mais il ne réagit pas plus que ça. Oui, en ce moment, plus rien ne l'intéressait. Il jeta néanmoins un regard noir à l'inconnu qui, sous le choc du coup, se leva en titubant et partit. L'homonculus tira une bouffée de sa cigarette et se cala dans le fond du banc.

-"Z'êtes mécanicienne ?"

-Ouais.

Il est perspicace celui-là. Ce n'était vraiment pas dure à savoir, une clé molette ou une clé anglaise et on le sait tout de suite que quelqu'un est mécanicien. Je lui souris. Voyant que la cendre de sa cigarette augmentais à vu d'œil, je lui tendis un cendrier.

-Tenez.

Il fallait quand même éviter de polluer cette magnifique ville. J'avais enfin terminer de manger. Je repoussa mon assiette en soupirant. On pense toujours mieux le ventre plein.

-Hum... qu'est-ce que vous faites dans la vie vous?

Question stupide. Je me m'attend à avoir un belle réponse stupide. Je me laissais tomber sur le comptoir et je déposa ma tête. Je la tournais en direction de l'homme pour mieux le voir.

Dimitri s'empara du cendrier et marmonna un "merci" avant d'écraser le bout de sa cigarette dans le bol. Il regardait toujours dans le vide, sans daigner poser ses yeux sur la jeune fille. Pourtant, celle-ci continua de lui parler. Elle y tenait vraiment ? Ce n'était pas que Dimitri ne l'aimait pas, mais côté conversation, il y avait mieux comme compagnon. Un pigeon aurait été plus intéressant que l'homonculus.
Que faisait-il dans la vie ? Ah, question piège. Dimitri baissa la tête. Que faisait-il dans la vie ? Dans cette vie ? Aucune idée. Ou plutôt, rien.
Il secoua ses cheveux d'ébènes et répondit machinalement :

-"J'ai été militaire il y a longtemps ..."

Il préférait éviter la question, pour un homonculus, elle retsait sans réponse.

-"Au fait, vous vous appelez comment ?"

Un homme galant se serait présenté avant de poser cette question. Mais Dimitri ne connaissait pas cette règle de la galanterie ...

Un militaire? C'était génial. Mais qu'est-ce qu'il veut dire par «il y a longtemps»? Il n'avait pas l'air d'être si vieux que ça. Je ne posa aucune questions.

-C'est génial militaire! dis-je avec un sourire.

Je me tournais vers la vieille dame qui semblait plutôt occupée. Je pris une grande respiration et je la relâcha. Le vent était si frais. Une journée parfaite quoi. Je fermais les yeux pour mieux sentir le vent frôler ma peau. Et c'est à ce moment qu'il me demanda mon prénom. J'ouvris lentement les yeux et je me tourna vers lui.

-Taiga Utsunomiya et vous?

-"Ja ... Dimitri Hacksaw ..."

Il voulut lui tendre la main mais stoppa son geste. Non, il se rappelait, ce n'était pas aux jeunes filles qu'on faisait ça. Ah, il avait vraiment tout oublier de la vie et de la société humaine. Etant humain, il était un homme simple d'esprit mais ayant les bases du savoir-vivre. En renaissant, c'était comme si un trou noir et béant lui hantait sans relâche l'esprit. Et il se perdait par moment dans ce trou. Il tombait encore. Sans trouver de prises. Il s'enfonçait. Toujours.
Pourquoi ? Homonculus noir. Il ne devait pas être là. Homonculus blanc. Il voulait partir. Un papillon arriva. Encore. Et Dimitri le regarda voleter. Il voulait s'envoler comme cet animal. Etre libre. Homonculus mort.

-"C'est fou le nombre de papillons que l'on peut croiser en cette saison. Il y en a beaucoup plus que les années précédentes, vous en trouvez pas ?"

Dimitri acquiesca en silence puis dit ces quelques mots :

-"Oui, ils sont les créatures les plus chanceuses de la Terre. Et pourtant, ils sont si éphémères. Tous ceux que nous voyons en ce moment ...

Il désigna d'un geste vague les papillons qui volaient alentour.

-...Dans quelques jours ils ne seront plus. Mais, eux, ils profitent de la vie. Alors que les humains perdent leur temps à des choses si futiles ..."

A ce moment-là, ce n'était pas Dimitri Hacksaw l'homonculus qui parlait, mais bel et bien Jack, l'humain. L'Homme mort et renaît. Le revenant. Celui qui ne devait pas être là se taisait, au fond de la pierre philosophale. Car l'homonculus avait appris à laisser de temps en temps l'humain parlé. Il s'amusait de le voir si ingénu et si stupide. Toute cette scène des plus niaise le faisait bien rire intérieurement.

Je le regardais toute étonnée. Il avait raison. Il me faisait réaliser que je perdais mon temps à travailler et tout le tralala, mais j'ai tellement besoin de cet argent.

-Vous avez raison, dis-je d'une voix un peu triste.

Je me leva et je pris mon sac à main lentement. Comment profiter de la vie quand on est fauchée. Il faut de l'argent maintenant pour pouvoir faire quelque chose. Sans sa, on est limité. Je me tournais et je fis un sourire à Dimitri.

-Bien heureuse de vous avoir rencontré.