Ses pensées la traversaient comme des vagues indolentes sur une mer calme et paisible avant une violente tempête alors que le train filait bonne vitesse vers Central. Devant ses yeux, qui fixaient le vide, défilait un paysage toujours de plus en plus verdoyant, ce qui contrastait de beaucoup avec sa région désertique. D’ailleurs, remarqua la jeune femme, plus ils s’approchaient de Central, plus la technologie était présente, comme les voitures, notamment. L’alchimiste avait rarement vue de ces engins roulant.
Dans son coin d’pays, ont utilisaient surtout les chevaux et les bœufs pour tirer la marchandise, les déplacements se faisaient généralement à pieds. Les gens s’éloignaient rarement très loin de chez eux. Le visage accoté paresseusement sur sa main, la femme nota tout ce qu’elle pouvait sur l’apparence des maisons, la technologie et l’environnement. Plus ils approchèrent du centre, plus le teint des gens étaient pâle, comme s’ils étaient malade !

D’abord éloignés, les bâtiments d’une ville se firent de plus en plus imposants et, bientôt, la vue fut coupée par un dôme sombre, signe qu’ils entraient en gare. Le train était-il déjà à Central City ? Une mélodie tinta à l’extérieur du train et une voix se fit entendre :

«Train en provenance d’East City arrive à Central en voie 4. Train en provena….»

La voix avait répondu à sa question et Ike l’en remercia intérieurement. D’une vitesse nonchalante, l’alchimiste se redressa de son banc, s’étira et saisit ses bagages avant de sortir du train. *Qu’est-ce que c’est éreintant voyager !* Hors du train, la femme fut ensevelit par la foule immense de la gare. Se déplaçant maladroitement, elle tenta tant bien que mal de s’orienté dans ce nouveau coin d’pays. À travers le chahut de la populace, entendit la voix d’un gamin :

«À la une de l’Écho, une jeune alchimiste aurait tentée une nouvelle approche de l’échange équivalent ! 0.20 tunes seulement !»

Inconsciemment, Ike haussa un sourcil, avait-elle bien entendue ? Ce devait être un journal où il se raconte des ragots et des potins sans grande valeur. Elle s’approcha tout de même du gamin avant de cesser son avancée : il ressemblait terriblement à Finn, le petit garçon que sa famille avait recueillit suite au suicide de ses parents. Comment est-ce qu’une ville dite «développer» pouvait faire travailler des enfants ainsi ? Certes, ils pouvaient travailler pour le compte de la famille, dans les champs ou dans un commerce, au moins, ils étaient avec leurs familles. Mais les faire travailler ici, dans une foule, loin des leurs et propice aux abus des gens ?

Choquée, la blonde tourna les talons et se frayant un peu plus agressivement un passage entre les gens, tenta de trouver une sortie – Une sortie qui la mènerait là où elle le souhaitait- La foule l’angoissait, elle avait chaud, besoin de prendre l’air. Cependant, trop petite et regardant ailleurs, Ike fonça de plein fouet sur une personne. Reprenant à temps son équilibre, la jeune femme replaça une mèche blonde :

-Par… Pardon ! J’aurais dû mieux regarder où j’allais !

Qu'est-ce qu'on se sens con quand on est pas chez soit !

Faire le trajet en voiture flottante n'était pas idéal, mais c’est tout de même mieux que la marche. Premièrement, être assit tout le long d'un trajet est beaucoup mieux que de marcher toute la journée. Deuxièmement sa va un peu plus vite et troisièmement on peut transporter plus de bagage qu'à pied ! Même qu’on n’a pas à les porter. Pour finir une banquette de voiture est beaucoup mieux pour dormir que le sol quand il n'y a pas de village proche.

Une chose le frappa rendu à Central City, si s’était bien Central City, car d'après les signalisations c'était bien ici, mais qui peut dire s’il n'y avait pas quelqu'un qui avait pas changé les pancartes pour faire leur malin? Une autre chose qu'Anrok avait oublié avant de partir de North City était de se procurer une carte de la capitale, n'ayant jamais mit les pieds dans cette ville avant aujourd'hui, l'alchimiste s'était déjà perdu dans toutes les rues et avec tous ces gens qui vont dans tout les sens. Mais ce n’est pas tout, le pire qui pouvait arriver est arrivé : Son ventre émit des borborygmes de faim ! Comment trouver de la nourriture dans ce labyrinthe ? Demander à quelqu'un demandait trop d'effort car pour ce faire il devait approcher une personne, faire paraitre qu'il était gentil et pas trop perdu et parler, donc pas une option. Il décida de suivre la plus grande foule qu'il vit en se disant que tous ces gens devaient se diriger vers de la nourriture, car c’est une des choses des plus importantes dans la vie, à part dormir, bien sûr ! Il partit donc d’un pas nonchalant en suivant tout le monde.

Marchant la tête baissée et les mains dans les poches, l’alchimiste ne voyait pas nécessairement où il allait et c’est de cette façon qu’il se retrouva à la gare de Central. De tous les endroits de la ville où il s’est rendu, il était à l’endroit où il y avait le plus de circulation. Mais, pire encore, pas de nourriture à l’horizon ! Un train venait d’arriver et tout le monde débarquait sur le quai comme un troupeau de vache bien dompté. Peut-être était-ce la faim qui lui fit avoir cette pensée ou seulement l’image de tout ce monde se dirigeant en groupe vers la même direction. Anrok en eu assez de ce spectacle inintéressant et il n’y avait aucune place pour acheter de la nourriture. Il n’eu pas le temps de se retourner que déjà quelqu’un du troupeau le percuta, ayant la tête baisser et la vue caché par le rebord de son chapeau l’alchimiste vit seulement une chevelure doré et entendit quelqu’un s’excuser :



-Par… Pardon ! J’aurais dû mieux regarder où j’allais !



Levant la tête et gardant les mains dans les poches, Anrok regarda la petite fille devant lui étonné. Étonné car sa voix n’avait rien d’enfantin mais pourtant sa grandeur pouvait le laisser croire qu’elle n’avait pas plus de 12 ans. N’ayant pas le choix de parler car il ne savait pas si elle était pour pleurer l’alchimiste ouvrit la bouche et voulut prononcer quelques mots du genre : «ce n’est pas grave» à la jeune fille mais son estomac à décidé de parler pour lui et fit des sons assez fort pour que tous ceux l’entourant l’entende.

Vêtu d’un costard sombre et arborant un cimeterre des plus curieux, Ike laissa quelques secondes ses excuses en suspend. Sa façon d’être et ses vêtements étaient très différent de la mode de Central. Un marginal ? Ce qui attirait le plus sont attention, était son large chapeau qui cachait son regard, le découvrant que sa chevelure mi-long, aussi foncé que son tuxedo. D’ailleurs, il n’y avait pas que ses vêtements qui semblait le rendre particulier, mais plutôt ce qu’il dégageait. Son temps de réaction était si lent et avec un tel manque de motivation qu’Ike se demanda si elle n’avait pas accrochée un mort-vivant ! Si c’n’était pour dire ! L’homme leva finalement la tête, dévoilant son regard foncé, dénudée de toute conviction. La femme crut cependant y apercevoir, l’espace d’une milliseconde, de la surprise. Pourquoi la fixait-il ainsi ? Ça la rendait légèrement mal à l’aise !

L’homme ouvrit enfin la bouche alors que son ventre émit un puissant borborygme. Probablement le plus fort que l’alchimiste n’eut jamais entendu de sa vie ! Bouchée, elle fixa l’homme devant elle, complètement incrédule et éclata d’un rire franc qui se répercuta partout dans la gare bondée.

«Bouger vous ! Vous bloqués le chemin !» Dit un vieillard pressé qui bouscula la jeune femme sur son passage «Non mais… s’pas croyable…»

L’alchimiste reprit abruptement son sérieux, *Ils ne savent pas rire ici !*, et redirigea son regard vers l’homme en costard avant de saisir sa main et de l’entrainer d’un pas rapide vers l’extérieur de la gare, où, déjà, la foule se faisait moins oppressante.

- Venez ! On m’a dit qu’il y a un bon restaurant part ici !

En fait, la femme espérait qu’en l’invitant diner, l’homme lui pardonnerait le petit accrochage. D’ailleurs, un peu de compagnie de faisait pas de tort ! Peut-être pourrait-il lui en dire un peu plus sur la ville ! Comme si elle avait toujours vécue à Central, Ike tira l’homme dans les méandres de la ville jusqu’au restaurant en question. Petit, coquet, il y avait quelques places de libre encore sur la terrasse. La blonde s’approcha d’une table et s’assied sur une chaise, elle commençait effectivement à avoir faim elle aussi ! Elle jeta un bref regard au menu, avant de tendre sa main à l’homme en noir :

-Encore pardon pour l’accro ! Je me présente, Ike d’Halvick !

Elle se tut, comme si elle hésitait un moment et puis se lança :

-Je vous paie le repas ! Ne vous gêné surtout pas à prendre ce que vous voulez !

Le rire de la jeune fille faisait contraste avec l’ambiance stressante de la gare. Son rire était contagieux aussi, cela fit presque sourire l’alchimiste au manteau noire. Ignorant la remarque du vieux grognon, Anrok eu juste le temps de sortir une main de sa poche que déjà elle la saisit et le tira comme un chien de poche dans la foule. Elle disait connaitre une place où ils servaient de la bonne nourriture dans ce coin, à la mention de nourriture l’alchimiste était prêt à se faire trainer où bon la blondinette voulait. Il allégea même son corps pour qu’il flotte à quelques centimètres du sol, de cette façon, il n’avait même pas à marcher ce qui était génial pour un affamé. L’alchimiste remarqua vaguement qu’il était déjà passé dans ce coin, mais il n’avait jamais vue cette place. Avoir sut qu’il y avait une place à manger, ici il n’aurait pas eu à se rendre à la gare et ça lui aurait fait sauver du temps.

La place était pas trop remplie, mais plus important encore les chaises semblaient confortable et il y avait de la nourriture. Toujours trainer par la jeune fille, ou enfant, il ne savait pas encore, ils arrivèrent à une table et elle lui lâcha finalement la main et s’assied sur une des deux chaises qui avaient à cette table. L’idée de s’assoir en quelque part d’autre lui tenta car il savait qu’elle était pour lui poser des questions, mais en même temps il y avait une chance qu’elle paie pour lui, ce qu’il espérait car il avait que très peu d’argent et devait la garder pour se payer une chambre. Reprenant son poids normal en utilisent le cercle de transmutation dans son dos, Anrok s’assied. En utilisant le cercle dans son dos la lumière causé par la transmutation était cachée par son manteau, ce qui était pratique pour ne pas attirer l’attention car c’est bien la dernière chose qu’il voulait faire !

S’asseyant donc devant la blonde, Anrok porta son attention sur le menu. Il eu le temps de lire seulement les deux premier choix, qui avait l’aire très bon, avant qu’elle ne prenne la parole tout en avancent sa main dans sa direction.



-Encore pardon pour l’accro ! Je me présente, Ike d’Halvick !



Elle s’en voulait vraiment de l’avoir accrochée àce qu’il entendait, pourquoi toutes ces excuses pour un si petit accrochage? Si cela aurai été que de lui il aurait seulement continué son chemin sans rien dire, elle sans fait beaucoup pour peu.



-Je vous paie le repas ! Ne vous gêné surtout pas à prendre ce que vous voulez !



Arrêtant sa main à quelques centimètres de celle de la jeune femme, l’alchimiste cligna des yeux de surprise. Tout payer son repas ? Elle ne savait pas dans quoi elle s’était embarquée c’est sûr. Tout sa, juste parce qu’elle lui avait foncé dedans? Et bien s’était sa chance et il ne la manquera pas. Continuant son geste en suspension Anrok prit finalement la parole d’une voix presque inaudible.



-Merci pour le repas Ike d’Halvick, je me nomme Anrok



Retirent sa main il reprit donc le menue et attendit que quelqu’un vienne lui demander ce qu’il voulait pour manger. L’affamé espérait que la jeune fille avait assez d’argent sur elle pour lui remplir le ventre. Il espérait seulement qu’elle ne soit pas trop bavarde car il n’avait pas le goût de parler.

Ne sachant pas pourquoi, sa nature timide avait disparut avec l'apparition de cet homme drôlement vêtu. Peut-être était-ce les longues heures passées dans le train la menant vers Central et le manque de contacte avec les gens qui l'ont probablement poussée à agir ainsi. Il y avait aussi ce côté généreux de venir en aide aux autres. En quoi Anrok avait-il besoin d'aide ? Son ventre fut si bruyant qu'Ike ne pouvait le laisser mourir de faim ! Qui sait s'il aurait pu s'évanouir ou avoir un grand malaise !

- Tout le plaisir est pour moi, Anrok ! Répliqua-t-elle joyeusement

Silence.

Long silence.

Ike jeta alors un coup d'oeil au menu proposé par le restaurant. Elle ne fut pas longue à trouver ce qu'elle désirait et déposa rapidement le menu à sa droite avant de prendre une longue gorgée du verre d'eau qui se trouvait devant elle. *Décidément, il ne semble pas très très bavard !*

Léger malaise.

Devait-elle lui poser des questions. C'est vrai qu'ils ne se connaissaient pas vraiment. Pourquoi ne s'était-elle pas juste excusée et abandonnée à son triste sort de famine ? Ah oui ! Elle était farouchement contre l'individualisme et l'entraine était primordiale. S'était une valeur profondément encrée en elle, malgré son attitude parfois froide et désagréable. En y songeant bien, Ike était tout l'inverse de ce qu'elle était habituellement ! Parce qu'elle était dans un nouvel endroit peut-être ? Oui ! S'était probablement ça !

- Alors, hum... Anrok ! Vous venez ...

«Alors, vous avez choisit ? » Trancha une serveuse qui venait d'arrivée à leur table afin de prendre leur commande.

Soupirant silencieusement, Ike mentionna sa commande et, lorsqu'elle eut prit la commande de l'homme au costard, que l'alchimiste n'écouta pas, trop pensive, elle reprit la parole, son entrain quelque peu dissipée, comme si la gêne se réinstallait tranquillement en elle :

-Donc, je disais, hum, vous venez de Central Anrok ? Demanda-t-elle assez fort afin que juste lui l'entende. Comme s'ils étaient des espions en train de s'échanger des secrets nationaux.

-Tout le plaisir est pour moi, Anrok !



L’alchimiste était sûr qu’elle allait regretter son invitation et surtout le ‘‘Ne vous gêné surtout pas à prendre ce que vous voulez ‘‘. N’ayant rien mangé depuis la veille, Anrok était affamé. Trop concentré sur le menu pour penser à se forcer à dire quelque chose, l’alchimiste n’entendit pas non plus le début de conversation que la blonde venait de dire. Surtout que la serveuse venait d’arriver. L’affamé attendit patiemment que son hôte ait donnée sa commande et une fois fait, la serveuse tourna son regard vers lui.



-Je vais prendre tous les plats qui à dans la première page et j’aimerais avoir toutes les sauces que vous avez aussi S.V.P.



Il avait parlé sans lever les yeux du menu et avait levé les yeux que brièvement de son assiette quand il avait donné le menu à la serveuse pour voir l’expression de la jeune femme. La voyant perdu dans ses pensées, il fit de même en retournant à son exploration d’assiette et les mains dans les poches de son manteau. Le silence apaisant fut soudain troubler par d’autres paroles venues de la blondinette.



-Donc, je disais, hum, vous venez de Central Anrok?



N’ayant rien d’autre à faire et sachant qu’il ne pourrait pas éviter la conversation l’alchimiste poussa donc un soupire de résignation et répondit à la question.



-Non, de North city.



Retournant à ses pensées, il tourna la tête pour regarder les passants. Son ventre lui faisait vraiment mal, il espérait que la nourriture arrive rapidement. Ils vont peut-être obliger de placer une table de plus à coté de la leur car la table où ils étaient assit n’était pas vraiment grande. Sortant sa mains droite de la poche de son mentaux, Anrok voulait prendre le vers d’eau mais il voulait l’alléger en même temps pour pas qu’il soit trop lourd. Il avait oublié qu’avec l’eau, son alchimie n’était pas fiable et quand il toucha son vers de son index, à la place d’alléger l’eau il la rendit aussi lourde que du mercure et son poids fit pencher la table, assez pour la faire tomber. Lui qui voulait pas attirer l’attention, rata son coup complètement. Le vacarme de la table qui tombe au sol et de la vaisselle cassée attira tous les regards sur le duo. Replaçant la main dans sa poche Anrok tourna son attention vers la rue et attendit que sa nourriture arrive.

North City ! Voilà bien ce qui expliquait son teint terriblement pâle ! Par ailleurs, le fait qu'il porte un large chapeau cachant son visage du doux soleil qui rayonnait en cette belle journée de printemps, n'aidait pas sa cause ! La jeune femme ouvrit la bouche pour en faire le commentaire, l'air taquin, lorsque la table chavira violemment sur le côté, la faisant levée de son siège de surprise.

-Mais ! Quéssé qu’çâ ! S'était-elle exclamée avec son patois maternel.

Trempé par son verre d'eau qui lui était tombé dessus, Ike observait déjà les serveurs s'affairer autour d'eux, afin de leur trouver une nouvelle table. Ces derniers exprimaient des excuses, mais malgré cela, la foule avait toujours leur regard fixé sur eux, ce qui gênait de plus en plus l'alchimiste. Ike se rassit, découragée, sur son siège : S'était toute une journée ! Et il n'était que midi ...

La blonde observa Anrok : L'air absent, mains dans les poches de son veston, il observait nonchalamment les gens qui marchaient dans la rue. Comment ne pouvait-il pas être choqué par la table défectueuse ? Ce dernier n'avait même pas réagit !

- Vous n'êtes pas une personne nerveuse Anrok ! Exprima-t-elle, intriguée. Elle aurait voulut lui dire qu'elle le trouvait un peu «mollasse» mais qui était-elle pour le juger aussi rapidement ? Ça ne faisait même pas une heure qu'ils étaient ensemble !

Les serveurs vinrent finalement remplacer la table et en posèrent une seconde à leur côté. Intriguée, Ike ne posa aucune question et observa plutôt de nouveau Anrok, lui adressant un sourire, elle prit de nouveau la parole :

- Je suis d'East City.

Cet homme semblait apprécier les réponses brèves. Autant faire de même !
Alors que l'alchimiste allait lui poser une seconde question, une dizaine de serveur arrivèrent avec divers plat qu'ils posèrent devant Anrok et sur la seconde table. Les yeux grand ouvert, bouche bée, Ike observa la nourriture se déposer près d'eux. *C'est une blague ? Non mais ... C'EST UNE BLAGUE ?*

Les serveurs posèrent finalement son assiette de crevette et les laissèrent tranquille, dans leur visage se lisait une étrange expression de méprise. Toujours immobile, les bras ballant, la femme n'avait pas quitté les assiettes des yeux :

-Vous allé manger tout ça ?! Mais... c'est impossible ! On vous a greffé l'estomac d'un éléphant ou quoi ?! Dit-elle d'un rire jaune.

Malgré la réaction mouvementée de la jeune femme et les serveuses qui remplaçaient la table et nettoyaient le dégât, Anrok avait toujours le regard tourné vers la rue et ne portait pas attention à ce qui se passait près de lui.
 
-Vous n'êtes pas une personne nerveuse Anrok !
 
Il tourna la tête pour répondre à la blonde mais avant même qu’il n’est eut le temps de penser à ce qu’il voulait dire la nouvelle table fût placée ainsi qu’une deuxième.
Il allait finalement dire quelque chose quand la petite blonde reprit la parole aussitôt.
 
-  Je suis d'East City.
 
D’East City ? Vraiment ? Elle avait l’air plutôt à connaitre Central pourtant ! Il avait cherché pendant 1h pour un resto ou un magazine de nourriture mais n’avait rien trouvé et elle, s’est rendu ici du premier coup. Elle visitait surement Central city souvent dans ce cas. Ce n’était pas à East City, justement, qu’il y avait un gros monastère ou église, un gros bâtiment religieux? Si c’est le cas, elle devait surement être croyante. Ce qui était une mauvaise chose selon Anrok, car elle suivait sûrement aveuglément ce que le dit ‘’représentent de Dieu’’ lui disait de faire. Il avait entendu parler d’une histoire dans lequel une des ‘’représentantes de Dieu’’ prenait soins des enfants abandonnés. Dans l’histoire il ne prenait pas seulement soins des enfants mais il les aimait tellement qu’ils dormaient tous avec lui dans le même lit. Cette histoire avait troublé Anrok et bien qu’il n’était pas croyant d’avance cette histoire le convainquit de son choix. Il espérait que la jeune fille ne se laisse pas emporter aveuglément ou bon le prêtre la veut.
 
L’arrivé des plats tirèrent l’alchimiste de ses réflexions troublantes et son ventre accueillit les plats d’un salut d’estomac qui a faim et qui est vide depuis un jour ou deux. Bouclant la serviette dans son cou Anrok se prépara à manger et ne retient aucunement la salive qui commençait à vouloir couler de sa bouche.
 
-Vous allé manger tout ça ?! Mais... c'est impossible ! On vous a greffé l'estomac d'un éléphant ou quoi ?!
 
  L’affamé prit seulement le temps de répondre, «bien sûr», et prit la première bouchée du plat qui était devant lui tout en aspergeant chaque plat de toutes les sauces qu’il pouvait trouver. Plus rien n’existait pour le moment que la nourriture. Plat après plat Anrok s’empiffra jusqu’à explosion de son estomac. Ne s’arrêtant que pour boire, il finit toute la nourriture en laissant  un désordre incroyable sur les deux tables et le plancher. Sans oublier sa figure qu’il nettoya à l’aide de la nappe de la table. Son costard resta intact grâce à la serviette, par chance pour lui, car il n’avait pas emporté aucun vêtement de rechange avec lui. Regardant finalement la jeune fille il n’avait pas vraiment le choix de la remercier alors il prit la parole.
 
-Merci pour ce repas. Auriez-vous une idée où je pourrais me trouver une chambre et où se trouve le quartier générale des Alchimistes d’État par hasard ?
 
Le fait de manger à satiété l’avait rendu assez énergique pour parler un peu, ce qui n’arrive pas souvent.

La bouche et les yeux grands ouvert, la fourchette en suspend dans les airs, l'alchimiste observa avec surprise son homologue manger SES repas avec TOUTES les foutues sauces du restaurant. Comment ne pas être aberré en assistant à ce spectacle des plus ragoûtants ? Déjà, des gens dégoutés avaient quittés des tables qui se trouvaient proche d'eux autre et c'est à peine si les passants dans la rue ne s'arrêtaient pas pour les observés comme des animaux de foires.
Finalement, Ike ne mangea pas toute son assiette, trop abasourdit par l'appétit d'Anrok. Ce dernier la remercia et elle ne put que balbutier des paroles incompréhensibles :

-Ah heuu ben..ça ...héhéhé... fait pleusir, heu ahahahah.

Malaise.
Très grand malaise.
La femme passa sa main dans les cheveux, comme pour replacer une mèche qui n'existait pas. Signe de nervosité peut-être.

Elle écouta ce qu'Anrok avait à ajouté, s'était la première phrase complète qu'elle entendait depuis maintenant une heure ! Ce n'était pas le temps de perdre un si beau moment ! Aussi, Ike retrouva son sourire, sortie une carte d'une escarcelle et lui répondit :

- Ici, dit-elle en pointant un endroit sur la carte, il y a un hôtel pas trop cher. C'est là que je séjourne justement. Cependant, comme je viens d'arrivée, je ne sais pas à quoi ça ressemble. Le quartier générale des Alchimistes d'États est par ici je crois, ajouta-elle en pointa un nouvelle endroit sur la carte, à quelques kilomètres de l'hôtel en question. L'alchimiste releva la tête vers l'homme : Cependant, on ne peut y accéder en tant que civil...ne vous faites pas trop d'illusion, ils vont vous bloquer le passage probablement. À moins que vous soyez accompagné d'un Alchimiste d'État, mais ceux-ci sont plutôt rare...

La femme rangea la carte, ayant déjà mémorisé les endroits où ils devaient se rendre et sourit à Anrok :

- Je suis toute aussi curieuse que vous de voir ce QG...

Elle sortit une carte qu'elle avait sur elle et lui montra les points auxquels ils s'intéressaient.

La jeune femme parlait comme si elle connaissait déjà Central City mais en fait, s'était la première fois qu'elle y mettait les pieds, selon ses dires. Anrok ne pu faire autre chose que d'applaudir ses connaissances et se féliciter de l'avoir rencontrée, car lui, contrairement à elle, n'avait étudié aucune carte ou fait aucun arrangement avant de partir de chez lui.

-Je suis toute aussi curieuse que vous de voire ce QG.

Cela sonnait comme une invitation à ses oreilles, quelle bonne idée que d'aller au QG avec elle, car comme cela il n'aura pas besoin de parler ou de penser à où aller, car elle parlera au garde et le guiderait. Et aussi, Ike pourrait bien le conduire à l'hôtel comme cela il pourra se louer une chambre et n'aurait pas à la chercher loin le lendemain matin pour la visite. Et justement, bien qu'il était encore tôt dans l'après midi, il irait bien se coucher après avoir autant mangé. Cela lui ferait du bien et pourra enfin relaxer à son aise, pas comme ici avec tous ces gens qui parlent et qui bouge. Levant son regard de la carte et le fixant dans les yeux de la blonde, pour ensuite regarder la rue, il prit la parole :



-On ira à ce QG ensemble demain après le diner dans ce cas, mais avant pouvez-vous me montrer l'endroit ou vous dormez? Car j'aimerai bien me prendre une chambre aussi.



Il n'avait jamais été bon pour les conversations et de toute façon, parler nécessitait beaucoup d'énergie et souvent, cela ne servait à rien donc il l'évitait autant qu'il pouvait. Mais il espéra tout de même qu'Ike accepte son offre car sinon la journée de demain allait être longue et fatigante sans guide pour lui montrer le chemin. Et en trouver un autre était hors de question, en plus elle lui avait payée le repas donc il devait bien trouver quelque chose pour compenser.

L'homme se tint silencieux un long moment, la rendant légèrement mal à l'aise. Avait-elle été indiscrète. Peut-être voulait-il avoir la paix après tout ? Ike lui avait payée le repas de mastodonte et ce dernier ne désirait peut-être pas plus. Plus les longues secondes passèrent, plus l'alchimiste se fit à l'idée qu'elle poursuivrait peut-être son chemin. Seule. Elle allait se lever de son siège afin de payer l'addition -onéreuse- mais Anrok ouvrit la bouche et ce qu'il en découla la laissa plus que ravit ! Soulagée, la jeune femme afficha son plus beau sourire :

- Je serais heureuse de vous guidé à travers Central. J'ai longtemps étudiée la carte de la ville avant d'arrivée ici. Ayant une bonne mémoire visuelle, il ne m'est pas compliqué de me repérer dans des endroits que je ne connais point.

Ce qui était bien en fait, c'est qu'elle n'agissait pas comme une touriste, évitant ainsi d'attirer l'attention des voleurs et des êtres aux sombres desseins. S'était un truc qu'elle avait développé, adolescente. L'alchimiste sortie alors des Tunes -une belle sommes !- de son portefeuille et se leva de table. Au passage, sa montre en argent glissa de sa poche. Cependant, aussi vite qu'elle fut tombée, la Montre d'argent retourna à sa place, sans qu'Ike la touche. Ce fut rapide.
Furtif.
Même un œil expert n'aurait peut-être rien remarqué.
Poussant un silencieux soupir, La jeune adulte sourit de nouveau à son homologue et l'invita à le suivre.

- L'hôtel n'est pas très loin, une dizaine de minute de marche tout au plus...

*Pourquoi veut-il se rendre au QG ? Il n'a rien d'un soldat, ni d'une recrue... il dégage tant d'énergie ! * Pensa-t-elle avec une pointe de sarcasme. Cependant, un moment vint la frapper : La table qui s'était cassé un peu plutôt au restaurant... serait-ce lui ? Fugace, elle lui lança un regard et se risqua à lui poser la question qui lui taraudait l'esprit :

- Pardonnez ma curiosité, Anorok, mais...

Un gamin pré-pubère la bouscula, comme si elle n'avait été qu'un simple fantôme, s'excusa en marmonnant quelques paroles à peine audible et détala comme un lapin fuit devant un ours.

- Non mais ! Quel culot ! Ils ne savent pas vivre ici !

Elle soupira bruyamment et mit les mains dans ses poches :

-Donc, je disais, reprit-elle, exacerbée, Êtes-vous celui qui... Hey !!!

Elle s'arrêta de marcher. Soudainement alerte. Son regard, affolé passait d'Anrok au passant multiple dans l'avenue principale de cette chaude après-midi. S'était une katastrophe. Une pure catastrophe !

- Ce petit garnement m'a volé ! Il a volé ma...

*...Montre* Conclut-elle en partant à courir par le chemin où elle avait fut le jeune adolescent s'enfuir.

Ils n’avaient pas fait dix pas hors du restaurant que la jeune blonde lui posa déjà une autre question :



-Pardonnez ma curiosité, Anrok, mais…



Elle ne put finir sa phrase car un gamin lui avait foncé dedans à pleine vitesse. Anrok vit un reflet argenté dans les mains du petit qui courait déjà dans la foule. L’alchimiste ne se posa pas de question et se retourna vers son guide mais il remarqua qu’elle n’avait plus son expression enjouée mais une autre expression qu’il n’avait pas vue encore. Il l’entendit dire quelque chose à propos de l’enfant mais n’entendit pas clairement ce qu’elle avait dit car les passants parlaient entre eux et cela faisait une cacophonie d’enfer qui lui donnait mal à la tête. N’étant pas habitué à tout cette action et être entouré d’autant de gens, Anrok se sentait désorienté et mal à l’aise, il ne pensait plus qu’à sa chambre d’hôtel pour enfin être en paix. Il remarqua que la jeune femme n’avait pas perdu son expression et son regard tournais vers lui et vers l’endroit où le garçon était partit. Ne comprenant pas ce qui ce passait dans la tête de la femme, normalement enjouée, l’alchimiste se décida de finalement lui demander si tout allait bien. Cherchant en lui l’énergie suffisante nécessaire à la conversation il parla finalement.



-Est-ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas Ike?



Espèrent qu’elle réponde oui et qu’ils se remettrent finalement en route, Anrok en profita pour s’alléger juste assez pour que ses pieds flottent à 1 pouce du sol pour qu’il puisse ainsi flotter où ce qu’il veut. Il remit les mains dans ses poches et regarda le sol pendant qu’Ike répondait à sa question tout en ce préparant à repartir.