La lune est haute dans le ciel, ce soir. Les étoiles sont de sortie aussi. Une nuit telle que tu les aimes. Ta cigarette dans la bouche, tu marches sans but précis à travers les rues de la capitale. Central est vraiment une ville hétéroclite. Tu passes des quartiers les plus défavorisés aux demeures des hauts-gradés en moins de cinq minutes seulement. Presque si les riches n’avaient pas sous leur nez le spectacle grotesque des bidonvilles ishbals. Mais les immenses jardins entourant les palaces les protègent de telles visions d’horreur. Tu les hais, rien que parce qu’ils osent se voiler la face en beauté. Crétins finis.
Manouchka, une vieille ridée tel un pruneau, te tends un panier de pommes. Son sourire édenté raconte à lui tout seul sa vie de misère, elle qui autrefois était une cantatrice et chantait les louanges de Ishbala. Mais les alchimistes sont passés par là et lui ont coupé la langue. Puis ils ont joué avec son corps avant de le laisser dans un état si pitoyable que personne ne la reconnaissait, même pas son mari. Des histoires comme ça courent les rues dans les abris de fortune des Ishbals. Tu en as écrite quelques unes et les as publiées, sous un nom d’auteur, bien sûr. Tu n’es pas fou au point de vouloir te faire tuer, tout de même.
Tu remercies Manouchka et l’embrasse avant de repartir. Discrètement, tu lui as glissé un billet dans sa poche. Elle déteste que tu lui donne de l’argent, c’est pourquoi tu es obligé d’user de tels subterfuges. Un sourire éclaire ton visage. Des techniques de gamin.
Ta ballade n’est pas finie. Tu n’as pas encore atteins ton but. Tu as confié l’une de tes armes à un trafiquant afin qu’il te la répare. Tu aurais pu passer par des moyens plus légaux mais il aurait fallu confier ton identité. Ce que tu te refuses à faire. Il te semble que bien trop de personnes connaissent ton nom, même si c’est un faux. Comme dit l’adage : « pour bien vivre, vivons caché. »
La planque se situe dans un recoin sombre. L’homme n’est pas encore là, mais tu es en avance. Tu t’assois sous le porche d’une maison noircie par le temps et entames ta deuxième cigarette. Il fait un peu froid, ce soir…

Encore une nuit pleines de promesses qui commence ! J avais rendez vous avec un type de l armée et une grande asperge aux cheveux oranges pour traiter d affaires on ne peux plus banales. Déjà la perspective de se rendez vous m ennuie. Les cheveux en batailles comme si je venait de sortir de mon lit ( ce qui est le cas soit dit en passant) je réprime un bâillement.

Je descend les escaliers de mon immeuble quatre à quatre, en surveillant que je n ai rien oublié. Le flingue blanc hérité de mon père, est à la bonne place à ma ceinture prêt à l emploi. Dans la rue, certain passant me suivent du regard, mais je n y prête pas attention, trop occupé à réfléchir à cette entrevue. D après ce que je sais, en plus du roux borgne dont l un de mes collègues m avait montre la photo, j aurais rendez vous avec un guignol de l armée en costume blanc. Le seul avantage à cette petite mission c est qu elle promet d être rapide. 

Le martèlement de mes new rocks sur l asphalte fait un boucan de tout les diables. Prenant le temps de regarder ou je suis, je lance un regard assassin aux passants s attardant un peu trop sur ma personne. Je suis enfin arrivé. Au moins l un des deux est déjà la. Et puis je n aurais pas perdu ma nuit avec des affaires qui m auraient mises dans le pétrin plus qu autre chose. Je me fend d un signe de tête en guise de salut.

-  J te ramène ton arme. J espère que t as de quoi payer le mal qu on s est donnés pour la réparer, sinon je te ferai regretter d être un jour venu au monde
 

[excusez moi si c est court mais je suis sur iPod et c est pas simple pour les rps]

Il faisait particulièrement froid ce soir. Une silhouette blanche se détachait du paysage monotone des rues, marchant d'un pas tranquille vers le lieu de son rendez-vous. Un œil attentif aurait pu déceler sur cet ensemble, quelques tâches de sang venant souiller l'habit de l'alchimiste, dont deux missions à la suite s’enchainaient, ne lui laissant pas le temps de s'habiller plus décemment. Et puis à vrai dire, sa réputation le précédant depuis longtemps, personne ne s'étonnerait de cela.
Il n'était plus loin à présent du lieu de rencontre. Il ne savait pas vraiment en quoi consistait son travail ce soir, l'officier qui l'avait envoyé ne lui ayant seulement fourni que deux photos et l'adresse du rendez-vous. Un roux borgne et un albinos. Cela lui changeait de d'habitude, même si les yeux rouges et cheveux blancs étaient, pour l'écarlate, de coutume dans son métier.

On voyait à présent qu'il se remémorait la ville d'Ishbal à feu et à sang, son regard affichant une réelle excitation au souvenir du génocide. Vraiment, s'il y avait une chose qui lui manquait ces derniers temps, c'était un conflit comme celui-là, où il pouvait user à loisir de ses explosifs. Et au contraire de cela, la plupart de ses journées n'étaient pas riches en événements. Pourtant aujourd'hui, en début d'après-midi, un homme avait signalé à l'armée un groupe d'Ishbal s'étant réfugié dans un immeuble abandonné de Central. Une aubaine pour l'alchimiste écarlate, qui ne se l'était pas fait dire deux fois avant de se rendre sur les lieux.

Kimblee arriva en vue de la ruelle indiquée sur le papier et y pénétra pour y trouver deux hommes, correspondant parfaitement aux deux portraits qu'il en avait. Les saluant brièvement de la tête, le regard bleuté croisa immédiatement celui carmin de son comparse. C'était bien la première fois que l'écarlate voyait un albinos, et par la même occasion, des yeux rouges appartenant à une personne qu'il n'était pas en charge de tuer. Ces nuances rouges du regard de l'homme face à lui étaient, certes, légèrement différentes de celle d'un ishbal, mais malgré tout, ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire à la vue de cette couleur. C'était la couleur du sang. La couleur qui lui avait donné son surnom. La couleur résultante de ses explosions.
Sortant de ses pensées, l'écarlate attendit qu'un des deux hommes prennent la parole, jugeant que cela ne relevait pas de son rôle, sachant à peine ce qu'il venait faire ici.

Tu es attaqué par cet espèce d’albinos à peine celui-ci a-t-il montré le bout de son nez. Tu lui souris perversement.

« Je te paye en nature ou en chèque ? »

Puis, reprenant ton sérieux :

« Dans l’endroit convenu, tu sais. Les mandarines vont avec les oranges, ce sont des agrumes. »

Soit : sous le cageot de l’épicier du coin, la moitié sous les oranges et l’autre sous les mandarines. Comme convenu. Tu sais bien qu’il ne faut jamais plaisanter avec les gens de l’ombre, ton œil crevé est là pour attester de leur dangerosité. Tu t’apprêtes à lui dire autre chose lorsque vous êtes interrompu par l’arrivé de l’alchimiste écarlate. Tu sens déjà l’odeur de brûlé émané de ses paumes. Et, par la même occasion, tu sais que ça sent aussi le roussi pour toi.

« Bon et bien, si tu me donnais ma marchandise maintenant qu’on a plus rien à se dire, mm ? »

Tu lui murmures à l’oreille, ayant conscience d’être observé comme un gibier par le fou. La pègre te fait peur mais cet homme te tétanise. Tu sais toute son histoire, tu as même participé avec ton frère à la rédaction d’un article révélant ses pires crasses ainsi que celle de l’armée. Il a toutes les raisons du monde de t’exploser la cervelle sans autre forme de procès. Mais malheureusement pour lui, tu as besoin de vivre encore un peu pour pouvoir accomplir ton rêve
Tu te tournes vers l’albinos, prêt à lui forcer la main…

Tandis que Kimblee venait d’arriver, et après avoir étudié les deux hommes présents sur les lieux, l’écarlate remarqua la soudaine agitation du roux. Penchant la tête sur le côté et haussant un sourcil, signe de sa surprise devant la fébrilité du borgne, Solf tenta de comprendre ce qui le mettait dans cet état. Mais alors qu’il se redressait après avoir adressé une courte phrase à l’albinos, son regard bleuté croisa celui nerveux de l’homme. L’alchimiste sourit. Il n’oubliait jamais un visage, et se souvenait maintenant pleinement de celui-ci. Il s’agissait d’un homme qu’il lui avait été chargé par Bradley d’intercepter, mais non de manière officielle, uniquement s’il le croisait par hasard, n’ayant pas le temps d’engager de réelles recherches pour mettre la main dessus. En effet, l’écarlate se souvenait d’un article paru il y a quelques temps déjà, qui avait mis à mal la crédibilité de l’armée. Ainsi que sa propre crédibilité et réputation.
Enfin, en matière de crédibilité, la sienne n’était plus à refaire, et il ne s’en souciait plus vraiment depuis le temps. Confiance ou non, on se devait de lui obéir. C’était ni plus ni moins simple.

Et malheureusement pour le roux, Kimblee était dans un de ces bons jours où son excitation devant le meurtre atteignait un summum surhumain, dévoilant par-là l’alchimiste écarlate dans toute sa splendeur d’assassin, qui, impitoyable, n’aspire qu’à répandre la mort. La Mort. Celle qui dictait ses actions. Celle qui lui procurait le désir malsain de s’en rapprocher de plus en plus, de la frôler, la toucher, sans jamais lui céder. Etais-ce ce goût du risque qui le motivait ? Cette sensation exquise de la terreur dans les yeux de sa victime ? Dominer sa proie, cette dernière connaissant pertinemment son destin ? Ou encore faire naître en elle un faible espoir de s’en sortir, qu’il prend plaisir à anéantir subitement ?
Tout cela le temps d’un battement de cœur, d’une tentative de fuite inespérée, d’un tremblement, d’un hurlement.
Puis un giclement écarlate. Et enfin, cette fumée caractérisée par l’odeur de chair brûlée.

Kimblee n’avait jamais cherché à savoir pourquoi.
Il n’y avait qu’une seule et implacable vérité : il aimait tuer.

Un sourire au visage, une étincelle folle brûlant l’iris froid de ses yeux, un claquement de main. Un dernier regard vers l’albinos, qui n’avait jusque-là pas bougé. Mais Solf avait senti cette envie de meurtre tapie au fond de lui. Seulement le temps d’une seconde : c’était plus que suffisant.

-Bien…Jouons un peu, avant de commencer. Par une nuit si claire, il serait dommage de ne pas en profiter, n’est-ce pas ?

L'albinos te lance un sale regard. Il n'apprécie pas trop le stress et l'excitation montés en toi. Dommage, toi tu adores sentir l'adrénaline te parcourir l'échine. Frôler ta peau et jouer dessus, te faisant hérisser les poils des bras. En un mot: vivant. Tu es vivant, et cette électricité là, ton héroïne, te le prouve. Une grand goulée d'air avalée, bouffée d'oxygène plutôt que carbone. Tu n'écoutes même pas ton interlocuteur, trop occupé à fourrer dans ta poche le pistolet nouvellement procuré. Tu le tâtes à l'aveugle, repérant les fissures et les mécanismes. Les balles sont déjà dans ton autre main. En un geste, tu pourrais le charger, là, maintenant. Trop risqué, ça mettrait littéralement le feu au poudre avec l'autre taré. Vaut mieux être discret, dans le monde des ombres. Sinon...Il est si aisé d'avoir la cervelle explosée, n'est-ce pas? Certainement pas toi qui dirais le contraire.
En plus, voilà-t-il pas que l'Ecarlate te regardait. Te reluquait, plutôt. Allons bon, il était de ce bord? Tu pouffas, intérieurement bien sûr, de rire, t'imaginant les photos à faire avec un Kimblee et un Générallissime au pieu. Sûr, là ce serait du suicide. Mais un suicide par explosion de rire, ça valait mieux qu'une mort par balle dans une ruelle sombre telle que tu voyais la fin de ta vie. Non pas que tu t'en plaignes mais on cherchait tous un moyen de rendre ses derniers instants les plus paisibles, les plus mémorables. Surtout toi. Tu t'imaginais bien, une fois ton but accompli, chercher la mission la plus difficile et t'y atteler. Juste pour le fun. Et merde à Dieu en qui tu ne croyais de toute façon plus depuis l'âge des couches culottes.

Un coup d'oeil plus ne profondeur au porteur de catogan. Faudrait peut-être l'avertir que les cheveux longs, ça faisait vraiment...Vraiment gay.
Une lueur dans les yeux, une lueur de plaisir. Tu sais qu'avec lui, le plaisir est égal au meurtre. Fallait pas non plus être un génie pour le savoir. Tu déglutis. T'es mal barré, mon pauvre.

En un éclair, tu charges ton pistolet et le changes de poche. A peine si l'action a duré une poignée de seconde. Un vrai pro. Tu te souviens de ces années dans les usines de ton pays natal à manipuler des objets si petits qu'il fallait les distinguer de la poussière. De l'électronique de haute précision. Les coups qui pleuvaient sur tes épaules lorsque tu te trompais, ce qui n'était arrivé que deux fois. Et tu avais encore des cicatrices...Personne, pas même Kimblee, ne pouvait te faire plus de mal qu'avant. Personne ne pouvait te faire souffrir. Impossible, tu connaissais bien trop ce mot, cette...Ce cauchemar qu'est la souffrance pour en avoir encore peur. Au contraire, c'est une bonne amie. Même si c'est le genre d'amis dont on aimerait se débarrasser au plus vite, un peu trop collant pour qu'on les apprécie réellement. Maso, toi? Non. Juste sachant que le corps et l'esprit sont deux entités différentes et qu'il suffit de se convaincre qu'on ne souffre pas, qu'on a pas mal et que la blessure guérira au fil du temps pour ne pas la craindre.

Encore une longue bouffée d'oxygène. On s'aère les neurones, on tente de montrer qu'on a pas peur. On ne rentre surtout pas dans ce jeu sadique de l'autre fou et on sourit aimablement au monsieur qui aime exploser les autres. Oui, pas peur. Juste des retrouvailles avec un vieux pote qu'on a roulé dans la boue.
Il parle, l'animal. Alors comme ça, il est vraiment doué de parole... Impressionnant.

« Bonsoir bonsoir. J'ne vais pas vous gêner, j'ai c'qu'il m'faut. Pas besoin d'plus. Bref, à tchao byebye! »

Un signe de la main au revendeur et tu tournes les talons en diagonale, ton oeil toujours vissé sur le produit corrosif et hautement explosif qu'est l'alchimiste...