Al se retrouvait à la rue, encore une fois ! Non, ce n'était pas vrai, en faite, cette fois, il avait besoin de prendre du recul vis à vis de son frère. Pas qu'il le détestait mais... Recul. Une embrouille ? Sûrement, avec lui même. Ils avaient abordé un sujet qui fâchait et le cadet Elric était de plus en plus perdu quant aux agissements d'Edward. Certes, il n'essayait pas vraiment de le comprendre. D'une part, cette dispute était de sa faute... Mais il était têtu, moins que son frère, et refusait d'avoir tord !
En même temps, cela se comprenait, il était dans sa période de crise d'adolescence, et ce n'était pas le fait qu'il soit dans une armure qui changera ce changement de comportement, cette recherche de soit même. Parfois, les gens oubliaient qu'Alphonse n'était pas un adulte...

Quoi qu'il en soit, il était énervé, première fois depuis des lustres, et ne voulait parler à personne. La moindre petite étincelle et il exploserait. Non mais non ! De quel droit Edward osait-il parler de lui en temps que boite de conserve ?! Bon, il n'y avait pas été de main morte avec son frère non plus, les remarques sur sa taille avaient fusées mais tout de même ! Il n'était pas une boite de conserve ambulante ! La grande armure serre le poing et frappe dans un mur quelconque, faisant sûrement peur aux passants. De toute façon, un rien leur faisait peur à ces gens lambda !

- Crétin ! Tu n'avais pas le droit ! hurla-t-il, telle une furie.

Et puis pourquoi s'étaient-ils battus déjà ? Ah oui, une hypothèse. Une STUPIDE hypothèse ! Mais qui avait commencé les hostilités ? Hein ? Qui avait hurlé le premier et abattu son poing sur la table ? Hein ? QUI ?! Ah oui, c'était lui.... Bon, bon, il ne devait pas être dans une phase très sereine de sa vie, en effet, en ce moment, il avait tendance à s'énerver pour un rien... Lui, Alphonse Elric, réputé pour son calme olympien s'énervait à la moindre occasion...
La grande armure soupire et retire son poing du mur. On pouvait y voir une légère trace. Il avait de la force mine de rien.

Al continue sa route en trainant des pieds, en plus du son creux qu'il produisait à chaque pas, il y avait ce raclement assez pénible qui s'ajoutait. Cela ne faisait que remplir le vase du jeune garçon qui n'allait pas tarder à être plein. Voilà qu'il se trouvait dans une ruelle beaucoup moins fréquentée que la grand rue. Enfin, on ne pouvait pas dire qu'elle était vide puisqu'il y avait quand même beaucoup de passants. Mais ce n'était pas une marée humaine.
Le garçonnet joue un peu des coudes, pas qu'il en eut vraiment besoin, pour se frayer un passage vers un endroit plus calme et même à l'abri des regards.

Il pourrait, comme ça, se défouler sur un mur abandonné ou autre chose, même hurler à sa guise. L'endroit était si peu fréquenté, et surtout si mal fréquenté, que des gens normaux ne s'y aventuraient pas. En effet, on pouvait y croiser toute sortes de personnes louches, allant des dealer aux assassins et mercenaires divers et variés. Mais de sa grande carrure imposante, Alphonse n'avait pas trop de soucis à se faire quant aux agressions surprises. Même s'il n'était pas à l'abri de tueurs en séries ou autres psychopathes en liberté.

Voilà, il y est, dans cet endroit reculé du reste de la société et pourtant en plein milieu de la capitale d'Amestris. Le cadet Elric soupire encore puis il hurle, laissant échapper toute la colère en lui. Il trépigne, serre les poings et crie à l'injustice.

- Non ! Non ! Tu sais que j'ai raison ! Mais tu es plus têtu qu'une mule ! Et tu n'avais pas le droit nain de jardin !

Injures en secret ? De mieux en mieux Alphonse... Continue comme ça et tu vas décrocher une médaille de ton passage à l'âge des cons. Mais il avait quinze ans, et à quinze ans, si on ne l'avait pas faite avant, il y avait la crise d'adolescence. comme la crise de quarantaine... Enfin, Al énervé c'était voir une armure géante bouger dans tous les sens et hurler, un spectacle effrayant sur les bords... Mais Edward avait qu'à avouer que lui, petit frère jamais écouté, avait raison. Pour une fois, il fallait qu'il accepte d'avoir tord, et qu'il écoute son frère quoi ! Son frangin ! Un membre de sa famille !

Mais un bruit étrange dans cette rue malfamée vint couper court à ses hurlements et injures diverses et variées. La grande armure s'arrête net, telle une statue. Il est à l'écoute, il cherche à savoir ce que c'est. Comme il le pensait, il n'était pas à l'abri d'un dangereux criminel en cavale... Mais quelle poisse !
L'énorme masse de fer qu'il était se positionne doucement de façon à pouvoir répliquer à la moindre offensive. Sa colère bouillait toujours en lui mais il laissait à plus tard le soin de réfléchir et de râler, pour le moment présent, il se devait de se concentrer sur ce bruit.

Chaque son était une menace, même le sien de la colère. Il pouvait s'emporter tellement vite, étant donné qu'il avait le sang chaud à cause de cette engueulade fraternelle. Il fallait bien qu'il y en ai de temps à autre, sinon ça voulait dire qu'il se tramait un truc de pas normal dans leur relation fraternelle. Enfin bon, le sujet à débattre n'était pas l'entente au sein de la fraternité mais bien l'éventuel danger qui s'amenait ici.