Alphonse déambulait dans les rues de Central, songeur. Il avait eut envie de prendre un peu l'air. Rester enfermé toute une sainte journée n'était pas vraiment un problème en soit mais il commençait à avoir la bougeotte et s'il continuait à lire des livres pour trouver il ne savait quels indices inutiles, il allait sûrement exploser. Ce qui était, évidemment, très rare de sa part. Il avait donc prit congé au près de son frère, le laissant seul à ses recherches et avait tracé son chemin dans la grande cité.

Le soleil tapait fort, du moins, il le déduisait en voyant les gens comme écrasés par un poids. Ah, la chaleur du soleil de fin d'après-midi. L'armure soupire, rêveuse. Elle essayait de se rappeler, en vain, la douce chaleur de cet astre.

Le petit garçon marchait sans vraiment regarder où il allait, ses pieds décidaient pour lui. il ne faisait pas non plus attention aux passants qui s'écartaient sur son passage, comme si le petit garçon à l'âme innocente était menaçant. Un vrai contraste, en effet, entre son caractère et son corps tout de fer forgé. Alphonse, ces derniers temps, ne faisait que rêver, oh, pas qu'il ne le faisait jamais mais là c'était plus intense que d'ordinaire.

Il laissait même presque tomber les dures recherches qu'il menait avec son aîné sur la pierre philosophale. il fallait croire que cette fin d'automne le rendait joyeux et incapable de rester en place. Une chose, encore, qui pourrait prouver son humanité. Automne... Mais cela voulait donc dire qu'il faisait vraiment chaud pour la saison ? Le garçon rigole de sa bêtise avant de continuer sa route, étant déjà plus présent et plus conscient de ce qui l'entourait.

Soudainement, il aperçut une silhouette qu'il reconnu. Son frère. Mais que faisait-il là ? Et qui plus est en train de lire une carte de Central, la ville qu'il connaissait mieux que sa propre poche ! Intrigué, Alphonse se dirige vers cette personne.

- Edward ? Mais je croyais que tu étais...

Puis il se tait, perdu à nouveau dans ses réflexions. Le même visage, le même corps, la même expression. Cette personne était son grand-frère sans l'être réellement. Déjà, Ed ne porterait jamais ce genre de vêtement à moins d'y avoir été forcé par... non, même sous la torture il ne porterait pas ce genre d'habits trop féminins. De plus, les traits décontractés de ce visage étaient contraires à ceux stressés et presque énervé du jeune Fullmetal. Et puis il y avait cette sorte de ressentit, lorsqu'il était avec son frère, Alphonse avait la net impression qu'ils se comprenaient d'un seul regard, ce qui n'était pas du tout le cas de cette personne qui semblait surprise qui plus est.

Comprenant alors sa bêtise, celle d'avoir confondu son propre frère avec un parfait inconnu, Al s'incline.

- Excusez moi, je vous avais pris pour une autre personne.

Il se redresse ensuite et observe la carte dépliée. Elle avait l'air compliquée, heureusement que lui, à force de faire des allés et des venus dans Central, connaissait cette ville presque aussi bien que son armure.

- Vous êtes perdu ? demande-t-il alors, à tout va.

Sa générosité parlait. il ne pouvait décidément pas regarder une personne dans le besoin sans rien faire. L'armure devait sembler bien effrayante pour un simple passant, un étranger en plus ! Alphonse essaye donc tant bien que mal de rendre sa voix douce et moins creuse, agressive, selon lui, que d'ordinaire.

Ah qu'il voulait redevenir humains ne serait-ce que pour ne pas avoir l'air d'un psychopathe tout droit sortit d'un asile. En plus son visage figé commençait légèrement à l'énerver.

L'alchimiste regarde l'inconnu poser ses affaires avant de se lever et de boire. L'eau, il se demandait quel goût cela avait. Encore une chose qu'il devra goûter en retrouvant son corps. Certes, boire était le minimum avec manger et respirer pour survivre mais quand même. L'eau devait avoir un très bon goût pour que tous veuillent la boire.

Il était plongé dans ses pensées, si bien qu'il n'entendit qu'à moitié la présentation de l'inconnu ainsi que ses multiples questions. Alphonse, lorsqu'il revint complètement à lui, ne savait pas quoi répondre. Oui il était jeune mais les rues de Central n'étaient pas si dangereuses que ça tout de même ? Ou alors Scar faisait encore des siennes..

Alphonse soupira doucement, d'eux deux, c'était cet Edwin qui était le plus fragile. Le garçon voulut sourire au blond mais il ne pouvait pas. Sa condition de statue creuse de fer l'en empêchait. Lorsqu'il retrouvera son corps, il ne ferait que ça, sourire, il se le promettait. en attendant, il pouvait essayer de faire passer son sourire par sa voix, tâche ardue et presque impossible.

- Je... commença-t-il.

Mais qu'allait-il répondre ? Que ferait son frère dans ces moments là ? Même s'il avait 14 ans, Alphonse était totalement perdu. Il n'avait pas vécu assez de situations similaires pour savoir quoi dire dans ces moments là. On pourrait dire qu'il n'était pas du tout autonome mais il fallait comprendre qu'il se séparait très peu de son frère et que c'était souvent ce dernier qui parlait pour deux. Lui se contentait de jouer les figurants, approuvant les dires du héros.

Bon, il fallait qu'il dise quelque chose sinon il allait passer pour étrange. Certes, il l'était déjà beaucoup mais il ne fallait pas en rajouter une couche tout de même. Il se remémora les différentes situations ou il avait eut à tenir une conversation seul. La plupart du temps c'était avec des gens qu'il connaissait, pas des inconnus !
Voilà, il ne savait pas s'il devait se présenter. Peut-être que ce jeune homme devant lui était un dangereux psychopathe, comme Scar. Ou alors Alphonse se faisait vraiment trop d'histoires.

Après une bonne minute à réfléchir, Edwin avait déjà débité un nombre conséquent de mots, le cadet Elric prit son courage à deux mains et se lança.

- Enchanté, je suis Alphonse.

Voilà, c'était court et c'en disait assez sur lui. Inutile de faire part à cet inconnu qu'il était le petit frère d'Edward. Cela pourrait apporter des ennuis à son grand frère.
Maintenant que l'étape de la présentation était passée, il sentait comme un poids quitter ses épaules. Il sentait qu'il pouvait parler plus librement, mais pas trop tout de même.

Cette personne, sosie du Fullmetal, l'intriguait grandement. Il ne savait pas s'il allait lui demander la raison de cette grande ressemblance ou s'il allait tout garder pour lui, comme d'habitude. Il se posait souvent intérieurement des questions sans jamais les dévoiler. Il n'obtenait que très rarement les réponses à ses questions non posées.

Il laissa toutes ses pensées de côté et daigna enfin considérer Edwin comme présent.

- D'accord mais je n'ai pas besoin que l'on me raccompagne, j'allais au QG de toute manière.

Cela n'était pas totalement faux mais pas totalement vrai non plus. En faite, Alphonse pensait prendre cette occasion pour retourner auprès d'Ed. Car s'il ne saisissait pas cette occasion, il savait qu'il allait errer encore très longtemps dans ses pensées et dans Central. Il pouvait même quitter la ville sans s'en rendre compte. Oui, ces derniers temps, l'armure était de plus en plus distraite.

Toujours en aimable personne, Alphonse laisse passer Edwin devant lui tout en lui indiquant la petite épicerie devant eux.

- Vous pouvez aller acheter de l'eau là bas. Je vous attendrais devant.

L'alchimiste attendit patiemment que l'inconnu ne revienne. Il se perdit encore une fois dans ses pensées qui devenaient de plus en plus moroses. Ce blondinet était le sosie d'Eward. Ils étaient identiques ! Comment cela était-il possible pour un étranger de ressembler autant à son grand frère ? A moins que... Alphonse poussa un cri de surprise à son hypothèse totalement folle. Un jumeau, cet Edwin devait être le jumeau de son propre frère.

Mais c'était impossible ! D'aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait pas eut de second frère. Ou alors il ne s'en souvenait plus du tout. Il chassa toutes ces pensées de sa tête creuse. Il ne voulait pas souffrir, pas encore une fois.

Le sosie du Fullmetal revenait apparemment content d'avoir trouvé de l'eau. Il faisait donc si chaud que ça pour ce mois d'Octobre ? Le monde ne devait plus tourner rond. Alphonse hausse les épaules. De toute manière, le monde avait cessé de tourné pour lui le jour où ils avaient voulut transmuter leur mère. Le blondinet se posa sur le banc et bu, il tapota ensuite le banc à ses côtés mais Alphonse demeura immobile, debout.

Cet Edwin avait raison. Parler de ses problèmes à quelqu'un l'aidera à se sortir de ses pensées. Mais il se méfiait de cet inconnu trop ressemblant à Ed pour être humain. Fallait-il jouer le jeu et la ruse ? Il réfléchit. Oui, il fallait jouer le jeu et raconter le dixième de ses pensées. Ses problèmes et ses états d'âmes.

Mais avant qu'il ne puisse répondre, un chat vint trouver refuge dans les bras d'Edwin. Un chien semblait le courser et la pauvre bête, qu'Alphonse regardait avec pitié, était toute tremblante. Il faillit bouger pour effrayer le sale cabot qui entrainait dans son sillage une petite fille qui devait être bien effrayée, mais jeune homme blond se chargea des remontrances à sa place.

La façon dont il s'énervait était vraiment très similaire à celle d'Edward. Alphonse ne savait pas ce qui le retenait là. Il avait envie d'aller retrouver son frère pour parler de cette étrange personne. Peut-être était-ce le fait qu'il avait promit de conduire Edwin jusqu'au QG où il savait pertinemment qu'on entrait pas comme ça. Ou alors c'était le petit chat tigré posé sur les genoux du jeune homme qui l'ancrait sur place.

Alphonse sortit de ses pensées lorsque le blond reprit le sujet de conversation initial, c'est à dire ses problèmes à lui. L'armure bougea, mal à l'aise et fini par se poser à côté de cet inconnu. Al posa les coudes sur ses cuisses et regarda au loin la ville vivre.

- Bien sûr que je vais bien, je vais toujours bien, dit-il avec un certain trémolo dans la voix qui trahissait ses paroles.

Ne pas mentir. Il avait une drôle de façon de respecter son principe. Mais Alphonse était lancé et toute personne qui le connaissait un tant soit peu savait très bien qu'une fois lancé il était capable de dévoilé bien plus qu'il ne le voulait.

- Mais ces derniers temps j'ai l'impression que ma seule famille qu'il me reste cherche à s'éloigner de moi. C'est comme si me voir le dégoûtait. Après je ne peux pas juger sur un ressentit mais j'en aurais bien envie.

Et là, une pensée totalement anachronique vis à vis du petit garçon vint envahir ses pensées. Il avait envie, juste pour une fois, d'aller demander à son frère, d'aller lui demander pourquoi. il avait envie de s'énerver pour obtenir des réponses. Il voulait cogner.
Alphonse serra les poings et se releva brutalement.

- Mais excusez moi de parler ainsi de moi, dit-il de sa voix creuse et métallique, ma vie ne doit pas être intéressante et je pense que vous devez avoir très envie d'arriver jusqu'au QG ?

Le garçon tira sur la main de l'armure qui, par automatisme, se rassit. Il était perturbé, il ne se sentait pas bien. il ne luis restait que les émotions intellectuelles pour pallier au manque d'émotions physique. Le blondinet posa ensuite une mains dans le dos de l'armure qui tourna vivement la tête vers lui, surprise. Depuis qu'il était dans ce corps, personne, même pas son frère, ne lui avait fait ça.

Il sentait une chaleur qu fond de lui, il avait envie d'exploser, de laisser les larmes couler. Mais il ne pouvait pas pleureur, il devait se contenter de rester immobile, laissant ce flot d'émotion traverser son corps vide avant de s'en aller pour ne sans doute plus jamais revenir.

Alphonse avait une famille, mais une famille décomposée... Mamie Pinako, Winry, Edward, son père... Son père, Ed le haïssait. Un parent en moins puisqu'ils ne l'avaient plus revu depuis presque 11 ans. Leur mère était morte et ne reviendrait jamais, quant aux Rockbell, ils n'avaient de famille que le lien de coeur qu'ils entretenaient avec les Elrics. Alors certes, Al avait une famille, mais c'était une famille décomposée par les aléas de la vie et les drames.

Tout laisser sortir, ne rien garder pour lui. C'était peut-être, en effet, la chose à faire mais il se savait incapable d'un tel exploit. Il avait vécu toute sa vie dans la discrétion, gardant tout pour lui, se torturant l'esprit avec des questions sans réponse. L'armure bougea un peu, se redressant pour regarder au loin, dans le vide.

Edwin parlait, il monologuait, réconfortant ainsi le petit garçon en manque d'amour familial. Son frère était bien trop bourru pour lui montrer ne serait-ce qu'un dixième de ce que lui montrait l'inconnu. Puis il dit une chose qui interpella l'esprit torturé d'Alphonse. Le blondinet avait un frère ? Un frère ? Mais... Non, c'était impossible ! Alors ça confirmait sa première hypothèse ? Edward avait un jumeau complètement à l'opposé de lui...

Alphonse était plus que perturbé. Cette personne voulait voir Mustang ? Le Mustang tant aimé par la gente féminine ? Il n'était pas normal. Mais Al était en train de s'embrouiller. Il devait se remettre les idées en place, comprendre l'étrange personne qui s'était levée devant lui.

- Un nom ? Peut-être que je connais votre ami. Dites toujours.

Puis il se tut et laissa échapper un cri de surprise lorsque Edwin prononça la phrase. Cette phrase qui était d'Edward, enfin, il ne connaissait personne d'autre qui l'avait prononcée.
Il se lève avec précipitation et regarde Edwin avec un regarde de plus en plus surprit. Mais qui était ce jeune homme qui était le sosie de son frère et qui en plus avait les même citations ?!

- Di... Dites moi... Comment connaissez vous cette phrase, réussit-il à articuler malgré la surprise qui grandissait.

- Oh mon ami s'appelle Rolando Balkman. C'est un haut gradé. Il a dit qu'il m'aiderait à trouver cet alchimiste d'état. On me prend parfois pour lui d'ailleurs...

Alphonse était incapable de mettre plus de deux idées bout à bout. Rolando Balkman... Non, même s'il était sûrement officier au QG, Alphonse n'avait jamais entendu ce prénom. Le petit garçon essayait de réfléchir, de mettre une réponse sur ses questions. Bien difficile au vu de l'état de choc dans le quel il était. Il avait même effrayé la pauvre bête qu'était ce petit chat innocent.

Edwin sortit ensuite une photo d'Edward. Alors comme ça cet inconnu cherchait son frère. Mais pourquoi donc ? L'armure était pensive. Elle se demandait... Non, elle émettait des hypothèses sur ce que pouvait bien vouloir ce blondinet à son grand frère. Oh, il ne devrait pas tant s'inquiéter pour le Fullmetal, il était solide mais pas autant que lui. En plus s'il s’avérait que cette personne était ce qu'Al pensait qu'il était alors Ed, même avec toute la bonne volonté du monde, aurait du mal à le battre.

Alphonse se ferma un peu. Il était méfiant, mais surtout il était près à se battre.

- Je ne sais pas où se trouve mon frère, dit-il en insistant sur le mot frère, confirmant ainsi le peu de possessivité qu'il avait pour les membres de sa famille.

Même s'il n'était pas égoïste, il avait du mal à partager son frère avec des étrangers. Dit comme cela pouvait paraitre étrange mais il fallait comprendre l'armure : Ed était la seule vraie famille qu'il lui restait.

Puis Edwin expliqua, ou plutôt donna une excuse sur le faite qu'il connaissait la phrase d'une lecture. Soit, Alphonse l'avouait, cette citation devait être connue dans le genre littéraire. Mais même s'il avait dévoré beaucoup de livres, et la plupart traitaient sur l'alchimie, il n'avait jamais lu une phrase y ressemblant même de loin.

- Votre passé ? Vous êtes donc amnésique ?

Il comprenais. Oh que oui, il ne pouvait que comprendre cette personne. Lui même avait perdu une part de son passé et cela l'attristait et le faisait souffrir au plus haut point. Sa condition d'âme attachée à une armure le faisait vraiment souffrir. Mais qui était-il pour se plaindre alors que le monde avait bien plus mal que sa petit personne ?

Alphonse soupira doucement. Soulagé, enfin pas totalement, par le fait que cette personne était amnésique et donc ne savait sûrement rien de sa vraie condition. Peut-être que cet être frêle savait se battre mais il espérait bien que non sinon ce sera comme avec Lust ou Gluttony : Un vrai désastre...

Puis Edwin commença à râler. Lui ? il avait crié sur l'inconnu ? Non... Non, il ne ferrait jamais une chose pareille ! Alphonse était bien trop poli, au contraire de son frère, pour faire cela ! Et puis de quelle remarque parlait-il ? Alphonse n'avait jamais soulevé le sujet qui traitait du faite que cette personne était le sosie parfait d'Edward, alors ça non !

Mais elle devait délirer... Al leva doucement les mains, comme pour apaiser les tensions. Son visage demeurait neutre, parfaitement neutre, il n'y avait que sa voix et ses geste qui parlaient pour lui. aussi faisait-il le maximum pour ne pas paraitre agressif car un quiproquo était si vite venu, comme ne cet instant.

- Mais non, vous vous trompez. J'ai dis que j'allais vous aider à trouver votre ami et je tiens toujours parole.

Il s'avança, d'un pas lent et lourd à cause de son armure et du fait qu'il voulait calmer la personne en face de lui. Alphonse ne voulait pas mourir tout de suite, sa vie il la réservait à Edward, il la réservait au probable sacrifice qu'il aurait à faire pour rendre son corps à son frère.

- Nous devrions nous mettre en route, ajouta-t-il ensuite d'une voix toujours aussi creuse et métallique, la nuit tombe vite par ici les les soldats sont plus difficiles à convaincre de nuit. Il est vrai que depuis les récents évènements tout le monde est plus ou moins tendu.

Mais pourquoi il racontait ça lui ? Peut-être était-ce pour changer de sujet et calmer la colère de l'homonculus qui se tenait non loin de lui.