L’après midi venait de débuter, la belle brune à fort poitrine comme qui dirait se trouvait dans les rue de la grande capitale. C’était bien le lieu où elle préférait être, le nombre d’information qu’elle pouvait avoir ici en était presque impressionnant. L’armée et les alchimistes d’état étaient plus que présent dans cette ville, sans compter le nombre de personne o’combien intéressé pour lui vendre quelques information. L’apparence était l’atout le plus évident chez l’homonculus, elle faisait en un sens honneur au pécher qu’elle devait représenter. Trainant dans les rues, elle connaissait ce dédale par cœur, à force d’y vadrouiller seule ou avec son compagnon de la gourmandise. Quelques informations plus ou moins intéressantes lui revenaient, Lust savait où aller chercher ses renseignements, et qui pouvait lui indiquer de bonnes pistes pour le projet de Père. Du moins ses informateurs savaient à quoi s’attendre si les informations données étaient mauvaises. Cette fois ci elle avait entendu d’une alchimiste d’état qui tenait une pharmacie dans la capitale. Ne sachant trop quoi faire de sa journée, et ayant comme souvent carte blanche, Lust se décida à rendre une petite visite à cette alchimiste. Quoi ? Bien sûr que c’était pour un but amical voyons, n’a-t-elle pas une réputation d’une personne agréable ? Non ? Mince… après quelques indications sur le l’endroit où se trouvait cette pharmacie. Après allez, disons une petite heure de marche dans les rues de la ville, l’homonculus arriva à sa destination. Elle n’était pas vraiment pressée, et puis une femme courir sans raison apparente, ce n’était pas vraiment ce qu’il y avait de plus discret. L’homonculus s’arrêta un instant devant la boutique. Nous étions Dimanche, elle devait certainement être fermée. Cette déduction se vérifia lorsque la femme s’empara de la poignée de porte pour ouvrir et que celle-ci resta close.

Elle ne chercha pas bien longtemps une solution face à ce léger problème, ce n’était pas une porte de boutique qui aillait lui résister. Allongeant légèrement l’ongle de l’index, Lust finit par réussir à crocheter la serrure de la porte, comme quoi, ses ongles ne servaient pas qu’à tuer. Doucement la porte s’ouvrit, laissant la créature entrer. Ce n’était peut-être pas spécialement grand, mais on ne pouvait pas dire que c’était mal fournit, on pouvait y trouver tout ce qu’il fallait pour soigner toute sorte de blessure. Genre d’endroit totalement inutile pour les créatures de son espèce en somme. Le bruit de ses talons sur le sol était bien le seul bruit présent ici. Il n’y avait personne ? Dommage, Lust aurai aimé un peu plus d’action, tant pis, elle allait se contenter de refaire la décoration peut-être. Souriant légèrement, la belle brun fit le tour du magasin, puis allongea légèrement les ongles de sa main droite. S’apprêtant à faire des dégâts matériels, un léger grondement se fit entendre derrière elle. Lust se retourna et vit un chien. Tient, elle était pourtant persuadée d’être parfaitement seule. Si seulement son propriétaire pouvait être là. Peut-être qu’entendre les aboiements de son chien allait la faire venir ? Oh.. qu’importe, un sourire sadique s’étirant sur son visage, Lust s’approcha doucement de l’animal qui continuait de lui grogner dessus. Elle se mit à parler à l’animal, comme un avertissement, ou.. était-ce une forme de sadisme au choix.

- Brave bête. Que fais-tu ici tout seul ? Dommage que ton propriétaire ne puisse pas voir le spectacle. Si j’avais su je ne me serai pas déplacé pour simplement saccager cette boutique..

Confortablement installée devant le miroir chatoyant de sa commode, le médecin Laysawer s’initiait à une agréable séance d’esthétique, s’incorporant la chair de lait corporel fleuri, rougissant ses lèvres grâce à un baume repulpant, brossant soigneusement sa soyeuse chevelure fraîchement brushée qui cascadait langoureusement sur ses épaules nues, et enfin s’imprégnant le cou ainsi que le dos des oreilles, d’un entêtant parfum gourmand. Une nouvelle fois, Clothilde s’apprêtait à flâner dehors dans le but de rejoindre un récent prétendant qui l’avait courtisé à Central. De son point de vue, c’était relativement courant et sa réputation de dangereuse séductrice n’était plus à prouver. Elle n’eut jamais l’intention de s’en cacher, préférant laisser courir les mauvaises rumeurs, et de toute manière, malgré la pudeur dont elle faisait preuve au sujet de sa vie privée, il était fréquent que ses conquêtes n’aient pas la langue dans leur poche, certains aimant se féliciter de leurs précédentes nuits. Sans être dupe et abusée, elle consentait à offrir un peu de sa confiance à chaque amant, ou conjoint qu’elle ait pu coudoyer au fil de son existence. Oui, tout à fait, en dépit de sa notoriété peu glorieuse, il lui était arrivé d’avoir partagé un temps soit peu sa vie avec un homme stable, et ce durant quelques années. L’alchimiste s’était vêtue d’une robe échancrée à col, la nuque ornée d’une chaine en or affublée d’autres ornements d’art nouveau. Et pour sublimer le tout, de petits escarpins en cuir à bout pointus brodés d’un assortiment métallique doré. Elle opta pour une coiffe lâchée, puis s’égaya les lobes grâce à deux boucles d’oreille tombantes comme une pluie de minuscules joyaux.

Elle contempla en souriant le résultat final d’un travail aussi fastidieux, jusqu’à être interrompue par un bruit suspect faisant irruption dans le hall. En effet, sa pharmacie était aux heures closes et un individu entrait probablement par effraction. Ou alors, il s’agissait de Hitsu Brown qui aurait brisé quelque chose, habituée à sa maladresse. Néanmoins, des aboiements hargneux confirmèrent l’inverse, ce qui inquiéta vivement la jeune femme. Elle se saisit de l’une de ses deux carabines qu’elle rechargea d’un reflexe bien acquis, puis entreprit de doucement descendre les marches de l’escalier sans faire de bruit, le viseur parfaitement aligné à son œil droit. Bientôt, elle aperçut progressivement une silhouette féminine se démarquer de l’obscurité, habillée de tissu ébène et de bottes vernies. Sur le mur opposé grondait le jeune chiot Berger, couinant de temps en temps, l’arrière-train dressé, les babines retroussés et les oreilles aplatis de colère, voir de crainte. Clothilde jaugea du regard l’étrange cliente à l’attitude flegmatique mais sournoise à la fois, ce qui l’encouragea à redoubler de méfiance. Accoutrée également d’une tunique de la couleur des ténèbres, ses mains étaient gantelées, superposées d’une étrange marque rouge qui attisa l’attention de Clo. Les mains soudées solennellement au fusil, elle baissa néanmoins la garde de l’arme au niveau de ses clavicules avec une extrême vigilance, les sourcils froncés et le trait dur.

- « Qui êtes-vous ?... » Se mit-elle à articuler distinctement d’une voix raide et tendue, le visage serré.

Son adversaire ne parut pas le moins du monde interloqué de sa légitime défense, mais d’un autre coté, il était soit venu à sa rencontre pour une raison spécifique, soit avec pour intention de piller ses biens ou ses médicaments. Le médecin s’attarda sur le traite minois de la jeune femme ; des sourcils parfaitement dessinés, des yeux sévères dotés de longs cils de biche recourbés, un nez agréablement fin et droit, une large bouche délicate noircie de rouge à lèvre, et afin d’ennoblir le tout, une masse de cheveux ondulés coulissaient le long de son dos, encadrant avec élégance la forme triangulaire de son menton. Brusquement, l’alchimiste immobilisa son regard pétrifié sur les griffes anormalement longues de la créature, qui reluisaient grâce un faisceau de lumière transperçant depuis une vitre. Ces ongles prenaient une dangereuse direction en menaçant de leur pointe le petit gabarit du chiot tassé dans un coin de la pièce.
Clothilde visa subitement le front de l’inconnu, tout en effectuant un repli de cartouche qui émit un claquement métallique, avant de lui tirer la balle en pleine tête, sans aucun état d’âme. Le corps de son opposante s’affaissa en arrière dans une sourde chute tel un pantin désarticulé, tandis que Clo serrait de son index la gâchette froidement pressée. Celle-ci haussa plus vivement la voix afin de se faire bien entendre, craignant malgré tout d’avoir commis une bavure en l’abattant.

- « Je répète ; QUI êtes-vous ! Et ne vous approchez pas de moi, et encore moins de mon animal !... »

Seul le silence répondit à sa provocation, ce qui eut pour effet de l'alarmer davantage. Peut-être avait-elle eu tort... Enfin, elle n’aurait pas été la seule à paniquer face à un être aussi étrange, déjà que récemment, le dernier cas social rencontré fut un homonculus, gentil soit, mais une créature quand même. Avec prudence, elle abaissa la carabine contre sa hanche, puis s’approcha avec retenue, cherchant à identifier de plus près l’aspect de la morte. Sa tenue était tout de même abstraite, voir simple, Clothilde l’aurait estimée comme tout à fait ordinaire si ses ongles n’étaient pas aussi sordides. En se penchant, ils donnaient l’impression d’être rasants et incroyablement fins, tels des lames affutées de katana. L’infirmière se redressa en se frottant la lèvre inférieure d’un doigt, plongée dans ses réflexions en implorant de ne pas avoir commis une faute qui lui rappellerait les échecs commises durant son parcours professionnel.

Lust pensait se contenter d’un simple massacre de boutique. Mais apparemment ce n’était pas aussi simple que ça, alors qu’elle allait se débarrasser du spectateur imprévu, un choc violant la propulsa en arrière. La jeune femme tomba de tous son long sur le sont long sur le sol de la pharmacie. La question qu’on aurait pu se poser est, qu’est ce qui avait pu faire tomber cette femme en arrière si soudainement. Et bien, la détonation et le se sang coulant le long de son front suffisait à comprendre rapidement. L’homonculus venait tout bêtement de se prendre une balle en pleine tête. Un coup fatal dont personne ne se remettrait. La personne ne voit même pas la mort arriver, elle est morte avant même de toucher le sol. Déjà pâle par nature, la femme avait tout d’un cadavre étalé sur le sol. Immobile, elle était déjà parée de la bonne couleur pour son deuil, le noir. Du moins, c’est ce qui aurait dû se passer si elle était humaine. Heureusement pour elle, et malheureusement pour la personne qui venait de tirer, la jeune femme allait pouvoir se relever. Un léger grésillement se fit entendre dans la pièce qui était devenu subitement silencieuse suite au coup de feu. Suivie de quelques éclaires qui apparaissaient et disparaissaient de façon irrégulière autour de la plaie de Lust. Lentement mais sûrement, le trou béant sur son front provoqué par la balle se referma, tout en repoussant le corps étranger hors du corps de celle-ci. C’était comme qui dirait un processus de régénération plus qu’efficace. Tandis que ce processus continuait de s’effectuer, comme un pantin que l’on tire pour le remettre debout, elle se releva. Ayant dans un premier temps la tête penchée encore en arrière, encore sous l’effet de la guérison rapide. Sans dire un mot, d’un geste saccadé, elle pencha sa tête en avant, faisant tomber la balle extraite de son corps dans la paume de sa main gantée. Quelques éclairs passagers continuaient de fermer le trou lentement…

Un large sourire s’étirant sur son visage toujours aussi pâle, à croire que la mort ne l’avait pas quitté, Lust posa son regard violet sur la jeune femme qui se trouvait en face d’elle. Voilà une demoiselle qui savait se défendre, un peu comme la fille toujours collée à Roy… Prenant la balle entre deux doigts de manière à bien lui montrer, elle la jeta à ses pieds. D’un naturel sadique et joueur, la Luxure avait pour habitude de se prélasser pendant les combats, aimant montrer sa supériorité. Après tout elle était immortelle, elle ne pouvait pas craindre grand-chose. Peut-importe les coups, elle pouvait toujours se relever. Rétractant légèrement les ongles de manière à être plus libres de ses mouvements, elle restait tout de même en alerte. Après tout, cette femme lui avait déjà tiré en pleine tête sans hésiter, pourquoi ne recommencerait-elle pas ? Il n’est pas agréable de se prendre une balle même lorsqu’on est immortel. Quitte à ne pas gâcher quelques secondes de régénération… Elle prit la parole sur un ton moqueur. Oh elle aurait très bien pu se contenter de lui rentrer dans le lard pour se venger du coup précédent. Mais après tout autant ne pas rendre ce déplacement inutile.

- Je vous rends ce qui vous appartient. Par ailleurs, n’est-il pas idiot de poser une question à quelqu’un que l’on vient d’abattre de sang froid ?

Lust laissa échapper un léger rire suite à ses paroles. La phrase était véridique, même si dans le cas présent elle n’était pas vraiment d’actualité. Laissant une petite pause après sa phrase, l’homonculus enchaina. Bien sûr, elle n’avait qu’un seul but. Déjà savoir si c’était bel et bien cette personne qu’elle était venue voir à la base. La faire chier, histoire de… Et bien sûr éventuellement l’éliminer si elle est inutile.

- Et puis. On ne vous a jamais appris à vous présenter avant de poser la question ? Ah.. ce n’est plus d’actualité la politesse de nos jours. Dis-moi qui tu es et j’en ferais de même.

Son sourire devint légèrement plus large. Il était clair qu’elle n’inspirait pas confiance. Mais c’était dans sa nature… En gros, elle demandait tout simplement de façon indirecte qu’elle se présente. Au moins elle serait fixé sur la première question qu’elle se posait si elle répondait.