Face contre terre, l'esprit en vrac et les yeux à demi-clos fixant un point imaginaire, la jeune fille venait d'ouvrir, à moitié, ses yeux. Seulement, elle les referma aussitôt par manque de volonté, laissant ainsi ses pensées et son esprit vagabondé.

Le souvenir qui lui revint en mémoire n'était pas des plus plaisants. En effet, l'odeur nauséabonde qui régnait en ce lieu stimulé ses méninges, de telle façon qu'un épisode, qu'elle ne se rappelait pas avoir vécu, venait de ressurgir. Apparement, lorsqu'elle était petite, elle était déjà tombée dans les égoûts... Comme quoi, elle était déjà tête-en-l'air. On ne se refait pas.

Cela s'était passé durant une journée pluvieuse. Armée de son petit parapluie rose bonbon, sa petite main dans celle de sa mère elle s'amusait à claquer ses pieds sur le sol mouillé. N'y voyant aucun mal, sa mère relâcha sa main afin de lui laisser une plus grande liberté de mouvement. L'enfant ne se fit pas prier. Sans hésitation, elle se mit à courir tout en laissant, au passage, tomber son parapluie. Elle sauta dans un petit, puis un autre et dans un dernier... qui n'en était pas vraiment un. Inévitablement, la petite brune retomba sur les fesses. Elle passa du rire aux larmes en un temps record. Sa mère, prise de panique, se précipita au dessus de la bouche d'égoût pourvoir son enfant qui pleurait toutes les larmes de son cœur. La rassurant du mieux qu'elle pût, la mère se mit à courir pour chercher du secours. Une dizaine de minutes plus tard, Harune fût enfin sauvée et sortit de son trou par un homme encapuchoné. Effctivement, ce n'était pas un pompier, mis un passant qui avait gentiment décidé d'aider la mère en détresse. Sur un sourire, l'inconnu tourna les talons et Haruna sauta sans attendre dans les bras réconfortants de sa génitrice.

Encore à moitié dans les vappes, la jeune fille ne perçut qu'un éclat de voix, avant d'en entedre un prononcer, à ce qu'il lui semblait, dans son oreille. Elle se releva brusquement, haletante. La première qu'elle fit, après avoir retrouvé ses esprits, fut de cligner des yeux. Oui, elle ne reconaissait pas l'endroit où elle était. Oui, cet endroit lui disait vaguemment quelque chose. Oui, elle observa le mur à côté d'elle en commençant à paniqué. Oui, elle hurla en appercevant une forme -qui n'était autre que Salem- bouger à côté d'elle. Non, elle h'était pas un animal et sa vue ne s'habituait pas facilement à l'obscurité. Son seul réflexe fut de fuir à toutes jambes. Notre amie venait simplement de se mettre en tête que la chimère -qu'elle n'avait absolument pas reconnu- était là pour la dévorer. Elle prit donc ses jmbes à son cou et détala sans demander son reste.

"Tap,tap,tap,tap..."

Cette série de sons ne cessait de se répéter depuis tout à l'heure. Enfin, depuis qu'elle avait fuie, plus précisement. Personnellement, elle ne voyait pas ce qu'elle aurait pu faire d'autre. C'est vrai, quoi ! Qui, mais qui serait rester près de cette... forme noire ? Elle ne savait même pas ce qui avait bien pu l'agresser ! Parce que oui, notre jeune amie ne voyait pas ce que cela aurait pu être d'autre.

"Tap,tap,tap,tap..."

Décidemment, ces égouts -elle avait tout de même reconnu où elle était tombée- n'en finissait pas. Tous les couloirs se ressemblaient. La sortie... mais OU pouvait bien être cette fichue sortie ?!

"Tap, tap,tap... tap...tap."

Haletante, le souffle court, la petite brune reprenait doucement son souffle. Comme si elle n'avait pas déjà assez courue ! Après une courte pause, mais suffisante pour retrouver un souffle correct, et la remise en place de quelques mèches châtain, Haruna se remit en marche. parce que oui, même si elle n'en avait pas envie, elle devait bien continuer "d'explorer" ce lieu crasseux et puant. mais jute pour trouver la sortie, n'allez pas vous imaginer n'importe quoi !

Le bruits de ses pas semblait en déranger plus d'un : les rats, peureux comme pas un, détalaient à toute vitesse au moindre bruit étranger à leur quotidien monotone. Mais aussi, bien plus surprenant, une espèce de... bête ? Un frisson désagréable lui remonta le long de l'échine. Elle fit demi-tour. Croisant ses bras sur sa poitrine, elle se mit à les frictionner. Elle avait froid.

Maintenant, elle se retrouvait seule. Enfin... Si les ordures telles que les peaux de bananes comptent, les égouts étaient bien peuplés... Attentive au moindre bruit suspect, au moindre grognement, notre danseuse ne faisait pas attention à où elle posait ses pieds. c'est ainsi qu'elle arriva, ne me demandé pas comment, sur un petit ponton de bois qui devait sûrement servir à amarrer les bateaux, il y a longtemps. Très longtemps. Trop longtemps... Et ce qui devait arriver arriva. En un craquement sinistre, le bois pourri se brisa. La jeune fille n'eut même pas le temps de crier qu'elle se retrouvait dans l'eau croupie, de couleur verte, remplie de cochonneries et en aucun cas potable.

Etant tombée, d'une hauteur moyenne dirais-je, son fessier heurta le fond de la "petite-rivière-où-l'on-n'a-aucune-envie-de-se-baigner" selon le charmant surnom qu'elle lui avait donné. Prenant appuie sur ses pieds, elle remonta à la surface, et grimpa sur la berge. S'en suivit un "POUAH !", plusieurs jurons prononcés en différentes langues, puis vint le temps des plaintes... Au bout de plusieurs minutes qui consistaient à enlever un maximum d'ordures de sa chevelure et de s'essuyer, tant bien que mal, le visage et les mains avec un petit mouchoir en tissu, Haruna reprit sa route. Bien sûr, elle passait son temps à essorer sa chevelure trempée et grelottait encore plus que tout à l'heure. Alors qu'elle s'était posée sur un vieille caisse en bois -car oui, elle était toujours dans cet espèce de port-, un homme vint l'aborder.

- Quel est donc votre nom, douce créature ?

Surprise au premier abord, la jeune fille qu'à cligner des yeux. Elle prit sa respiration afin de lui répondre, lorsque l'hybride qu'elle avait passer la journée à poursuivre interrompit brusquement ce début de conversation. Maintenant, elle ne s'intéressait plus du tout à lui. On pouvait même dire qu'il commençait sérieusement à l'agacer. déjà, il la faisait courir comme une dératée dans tous le parc pour la semer, et maintenant, qu'il avait la paix, il se permettait de venir l'importuner ? non mais c'était quoi ces manières ?! En plus, voilà que les deux zigotos commençaient à se crêpé le chignon ! Cela ne fit qu'augmenter son agacement. Et l'autre gugus qui venait de lui briser les tympans avec son rire sardonique ! Elle s'énerva un peu plus. Pour finir, ils semblaient l'avoir complètement oubliée. Voilà, maintenant sa patience était à bout. Elle se releva brusquement et ne manqua pas d'adresser un regard noir aux deux compères avant de s'éloigner d'un pas rageur.

Lorsque Haruna était énervée, il n'était pas compliqué de le deviner. Bien malgré elle, elle gonflait ses joues rougies -par la colère- en une moue gamine. Il faudrait vraiment qu'elle perde cette habitude enfantine. mais l'heure n'était pas aux réflexions. Pour l'instant, la seule chose qui comptait, c'était de trouver cette *biiiip* de *biiiiiiip* de sortie de *biiiiiip !* ! Elle aurait tout le temps de se défouler tout à l'heure.

A droite. A gauche. A gauche... Un carrefour ?

- Pffff...

Foutus égoûts. Depuis qu'elle avait quitté ce vieux port délabré, notre amie tournait en rond. Du moins, c'était son impression. Tout se ressemble dans les égoûts ! Et puis elle était toujours incapable de raisonner correctement lorsqu'elle était énervée. C'est vrai, quoi ! Elle avait les cheveux et les vêtements trempés, elle sentait horriblement mauvais, elle était perdue... la totale ! Sa ne pouvait pas être pire.

Tandis qu'elle ruminait dans sa barbe inexistante, la jeune fille crut apercevoir une longue queue verte recouverte d'écailles. Génial... Elle ne se fit pas prier. Ni une, ni deux, elle s'éloigna sur la pointe des pieds. Une fois éloignée, elle se mit à courir afin d'échapper à l'horrible bestiole qui traînait dans le coin. Elle stoppa sa course au bout d'un moment qui lui parut interminable. Vite, elle devait sortir de cet endroit. Elle se remit en route.

Haruna ne cessait de jeter des coup d'oeils derrière elle. En effet, elle avait l'impression désagréable d'être suivie. Et si c'était le monstre de tout à l'heure ? A cette pensée, un frisson lui remonta le long de l'échine. Alors qu'elle commençait à s'imaginer des scénarios tous plus horribles les uns que les autres et dans lesquels elle se faisait sauvagement démembrée, une patte touffue se posa sur son épaule. Elle se retourna vivement sans oublier de dégager la patte touffue du revers de la main.

- Ce n’est pas prudent de se balader ici tout seul lorsque l’on ne connaît pas le lieu. Vous pourriez faire de mauvaises rencontres, vous savez.

La jeune fille se retint de lui balancer un « Oui, comme vous ! » en pleine figure. Sa colère venait subitement de refaire surface. Et une Haruna en colère, c'est méchant, injuste et vulgaire. Elle se contenta seulement de rester à une distance raisonnable de lui et de surveiller le moindre de ses faits et gestes. Ici, elle ne pouvait faire confiance à personne - du moins le pensait-elle-.

- Comment vous appelez-vous ? Moi c’est Salem, le guide qui vous permettra de sortir indemne de cet enfer souterrain. Une personne de votre rang n’aurait jamais dû mettre les pieds ici

Bon, il n'avait pas l'air si méchant... Et sa petite bouille était toujours aussi adorable ♥ Elle tiqua sur le « Une personne de votre rang ». Avait-elle l'air d'une de ces dames hypocrites parées de leurs plus beaux bijoux ? Il faudrait qu'elle se lui demande... Elle lui répondit donc poliment

- Haruna... Danseuse professionnelle. Ravie de vous rencontrer... Que voulez vous dire par « une personne de votre range » ? Je n'ai rien de spécial et je ne suis pas riche... Bien au contraire.

Elle n'attendait pas de réponse particulière, mais bon...

- Voulez-vous que je vous montre un endroit merveilleux, ici même ? Il ne faut pas croire que les égouts ne sont que crasse et ordure. Il y a des lieux recelant d’une beauté peu commune de ce que vous pouvez trouver à la surface. 

Si ils s'étaient trouvés dans un autre endroit, Haruna aurait sûrement acceptée. Seulement, elle n'avait qu'une envie : quitter cet endroit. Avec les bestioles qui rôdaient... Et puis Stella allait s'inquiéter ! -même si Haruna n'a aucune idée de l'heure qu'il peut-être-. Elle lui répondit donc tout en secouant négativement la tête.

-Désolée, mais non merci. Je souhaite simplement sortir de cet endroit afin de retrouver ma troupe. De plus, il me semble avoir vu de drôles de bestioles à plusieurs reprises... je ne souhaite pas m'éterniser ici. S'il vous plaît, ramenez-moi à la surface...

Il s'agissait plus d'une supplication qu'une demande. Même si Haruna était très forte au combat et plutôt courageuse, elle était présentement effrayée. Elle ne connaissait pas les égoûts. Et comme beaucoup de personnes, l'inconnu lui faisait peur... Enfin, juste de certaines choses.