Il y a toujours plusieurs manières de servir les intérêts de son pays. La plupart du temps, les gens rêves de glorieux affrontement contre des truands et des criminelles plus dangereux les uns que les autres, se soldant par des blessures honorables et une renommée grandissante, de quoi devenir un héros. C'est une telle image qui permet à l'armée d'Amestris d'augmenter ses rangs d'année en année, fort de l’intérêt porté à ses vedettes, les alchimistes d’État, même si tous ne sont pas aussi connus que le colonel, loin de là. D'autres nuanceront leur propos en traitant de la partie logistique et administrative qui se cache derrière la machine bien huilé de l'armée, secrétaire, archiviste et coursier sont les héros anonymes auxquels on sourit sans vraiment les remarquer. Cependant, personne ne pense aux tâches ingrates, s'occuper de manutention, de l'entretien et du confort ou, comme dans le cas présent, escorter un prisonnier malade jusqu'à un hôpital.

Dorian n'est pas du genre à se plaindre, il sait son sort enviable, mais cela ne l’empêche pas d'être insatisfait de la situation. Les missions d'escorte ne sont pas les plus appréciés de manière général, passé des heures à faire la route avec un prisonnier n'est jamais une expérience amusante, mais les soldats peuvent toutefois rêver d'une tentative d'évasion voir d'une attaque du convoi par d'éventuels complices pour pimenter le voyage. Pour Dorian, ces espoirs ne sont pas permis, car sa tâche se limite à celle de conduire un prisonnier blesser jusqu'à l'hôpital. Le seul point positif qu'il y trouve, est le temps de trajet qui s'en trouve dès lors extrêmement réduit, mais en contrepartie, il sait qu'il sera obligé de rester à l'intérieur de l'établissement clinique jusqu'à ce que le prisonnier soit désigner apte à retourner en prison ou bien juger dans un état trop alarmant, et donc maintenu sur les lieux. Alors, plutôt que de rouspéter, il se demande pourquoi cela lui a été confié, le prisonnier a beau être considéré comme très dangereux, il a du mal à l'imaginer tenter un coup d'éclat s'il est mal en point. Néanmoins, envoyé un jeune alchimiste d’État qui n'a pas d'autres missions devait sans doute se révéler plus utile que de mobiliser tout un groupe d'homme, aussi le noble se retrouvait seul avec son prisonnier.

Tout de même conduit jusqu'à l'hôpital, la véritable prise en charge solitaire se ne fait qu'une fois sortie de la voiture. Des hommes sortent du bâtiment avec une civière et s'empare de l'homme à une vitesse ahurissante, avant de retourner à l'intérieur au pas de course, laissant Dorian à l'extérieur. Le jeune homme soupire avant de finalement suivre.

Dorian n'aimait pas les hôpitaux. Pour les peu de fois qu'il les avait côtoyé, il en conservait des souvenirs de amères, entre sa propre douleur et celle des autres, envahissant l'atmosphère comme un voile macabre. Quelque chose l’empêchait de se sentir bien dans un lieu comme celui ci, il n'y percevait que maux et tourments, et il finissait irrémédiablement par se sentir mal à son tour au bout d'un moment. Pourtant, bien d'autres endroits peu accommodant semblaient lui convenir, les cimetières par exemple, il y trouvait une forme de sérénité et de mélancolie du souvenir lié aux défunts, mais dans un hôpital, il n'y a pas encore de défunt, pas de deuil, les souvenirs ne sont là que pour vous obliger à faire la comparaison de ce qu'il est à ce qu'il fut. Ce lieu de soin devient pour lui un immense purgatoire, l'antichambre avant l'ultime départ, il était incapable d'y voir les rétablissements, les guérisons, les sauvetages.

C'est pour cela qu'il sursauta lorsqu'une infirmière vint s'adresser à lui. Perdu dans ses sombres pensées, il n'avait pas fait attention à son approche, lui, sans doute si prudent, et il s'était laissé surprendre. Il reprit, cependant, rapidement contenance. La jeune femme s'excusa de l'attente qu'il avait du passé à l’accueil avant de l'enjoindre à la suivre. Visiblement, l'hôpital prévoyait de garder le prisonnier à l'écart, ce qui était une bonne chose d'après Dorian, mais leur organisation devait aussi prévoir que les soldats qui l'avait amené reste dans les parages, ce qui n'était pas du gout de l'alchimiste pour qui s'enfoncer dans une aile plus isolé de l'établissement n'était qu'une forme avancé de torture psychologique.

Dorian observa sa guide durant les quelques minutes de trajet, afin de retenir son visage pour savoir à qui s'adresser en cas d'éventuelles complications. Taille normale, visage sans défaut apparent, allure travaillée, la jeune femme avait de prendre soin d'elle, mais afin d'être certain de l'identifier, Dorian préféra retenir sa longue chevelure châtain ainsi que la couleur de ses yeux, des éléments plus spécifiques que les informations génériques qu'il avait l'habitude de prendre lorsqu'il jaugeait ses interlocuteurs.

La partie de l'hôpital dans laquelle elle l'emmena, avec le prisonnier malade, semblait bien sécurisé, l'accès étant réservé au personnel qui devait dès lors présenté une carte spéciale pour pouvoir entrer. Il ne serait pas aisé pour un éventuel complice de tenter une exfiltration, cependant il doutait que cela puisse retenir un homme armé bien longtemps, et pour un alchimiste, cela ne pouvait tenir que quelques secondes, le temps de tracer un cercle de transmutation. Dorian fut étonné de trouver là plusieurs chambres occupés, il ne s'était jamais attardé sur le sort des prisonniers et il n'avait jamais mesuré l'ampleur des hospitalisation de ces derniers. Il savait que leur nombre allait croissant depuis des années, mais il n'avait jamais pensé découvrir que nombres d'entre eux finissaient en clinique.

*Je devrais peut être me renseigner sur le sujet. Il est possible qu'il y ait plus à en apprendre sur le traitement des prisonniers que de simples informations sur le nombre des envoyés en soin d'urgence.*

Ce fut cet instant que choisit la jeune femme pour désigner la chambre où le prisonnier allait pouvoir être prit en charge. Elle s'absenta ensuite quelques secondes avant de revenir avec un formulaire et un stylo, qu'elle tendit à Dorian avant de lui demander les renseignements concernant leur nouveau patient. Le noble attrapa la feuille et l'autre objet et hésita un instant à s'en servir. Ce nouveau moyen d'écriture, comme d'autres choses, le gênait, lui qui avait toujours utilisé une plume, ce qui était appelé "stylo" lui devenait une sorte de mauvais encre, opposé à la noblesse de son instrument de prédilection. Cela dit, il se garda bien de le dévoiler à haute voix, et finit par noter, tout en énonçant à l'intention de la jeune femme.

- Il se nomme Robert Grant, 33 ans, hospitaliser car il se plaint d'avoir mal à la tête et d'avoir la nausée, il semble avoir de la fièvre et il est devenu assez faible physiquement, épuisé. Du peu que j'en sais, cela à commencer aujourd'hui. J'espère que cela pourra vous aider.

Terminant son énumération, il tendit la feuille et le stylo aux membres du services hospitaliers présent. Lorsqu'il en fut débarrassé, il se risqua à poser une question, n'ayant pas l'habitude des hôpitaux, il ne savait pas où se mettre pour être utile, ou simplement, ne pas être une gêne.

- Dois-je attendre à l'extérieur ou demeurer ici ?

Comme il s'y attendait, Dorian était convié à patienter en dehors de la salle, afin qu'il puisse procéder au diagnostic du mal dont souffrait le prisonnier. Il aurait préféré pouvoir quitter l'hôpital pour aller s'occuper de ses propres affaires, mais le couloir immaculé était déjà un environnement préférable à la chambre d'un patient, même si le sort du malade en question ne l’intéressait que peu.
Désormais seul, il en profita pour tenter de se changer les idées, quitter l'environnement hospitalier pour se concentrer sur d'autres éléments. Et c'est naturellement vers son enquête personnelle que se tournèrent ses idées. Obliger d’opérer avec prudence afin de ne pas éveiller les soupçons d'autres membres de l'armée, il avançait très lentement, et malgré les deux années d'ancienneté qu'il possédait, il n'avait que peu avancé dans ses recherches. Il avait passé la majeure partie de son temps à nouer des contacts, bien que léger, avec des membres de la bibliothèque et des archives afin qu'il puisse compter sur leur silence concernant les ouvrages qu'il tentait de retrouver. Cela dit, depuis quelque mois maintenant, il avait commencé à croiser l'inventaire qui avait été réalisé des écrits en possession de son défunt père avec les souvenirs qu'il avait conservé de l'ignoble laboratoire souterrain où il avait été forcé de l’occire.

Il était en pleine réalisation de cet exercice mental lorsque les membres du personnel hospitalier sortirent de la chambre avant de se diriger vers lui. La jeune femme reprit la parole, visiblement c'était principalement elle qui s'occuperait de l’état du prisonnier dans les heures à suivre. Elle expliqua le diagnostique, le mot grippe semblait tellement anodin que Dorian avait du mal à imaginer une personne pouvant finir à l'hôpital à cause de cette maladie, pourtant il savait que l'on pouvait mourir de peu. Le reste concernait des précautions d'hygiènes de base, ainsi qu'une demande afin de connaître la dangerosité de Grant, afin d'évaluer s'il devait être garder par un militaire.

- Ne vous inquiétez pas pour les questions d'hygiènes, nous avons pris nos précautions. Cela dit, j'ai bien peur que Robert Grant face partie des criminelles les plus dangereux. Bien qu'il ne soit pas en état de vous nuire pour le moment.

Il réfléchit quelque instant et se demanda si c’était pour cette raison qu'on l'avait envoyé seul pour escorter le prisonnier. Puisqu’ils avaient besoin d'un militaire présent afin de prévenir tout action dangereuse de la part du détenu, Dorian était bien obligé d'exécuter la tâche.

- Étant donner que je suis le seul à avoir été envoyé en accompagnement du patient, je vais assurer la garde moi même en attendant d'être relevé. Il vous suffira de m'indiquer l'endroit ou je devrais conserver mon poste.

Comme il s'y attendait, la garde serait assuré devant la porte du prisonnier. Dorian devait donc se préparer à entamer une longue veille morose et solitaire dans un endroit qui le mettait mal à l'aise. Au moins, il allait avoir du temps pour réfléchir à établir le plan de ses actions futures. Cela faisait trop de temps qu'il avait laissé de coté son enquête personnel afin d'entrée dans le moule et de ne pas se faire remarquer, il devait désormais s'y relancer s'il voulait obtenir quelques avancés.

Il eu néanmoins la délicatesse de ne pas tourner toute son attention sur ses réflexions alors que la jeune infirmière était encore présente. Cette dernière semblait faire des efforts afin de se montrer prévenante et serviable à son égard, alors que Dorian conservait un souvenir très différents des personnels auxquels il fut jadis confronté. Généralement, ces derniers se souciaient des personnes nécessitant des soins et semblaient devenir des courants d'air intangibles pour les malheureux en pleine santé. Cette sensation de solitude et d'abandon au milieu d'un indescriptible chaos et d'une effervescence d'activité lui était resté depuis sa plus tendre enfance, les images s'étaient dissipés, jamais le sentiment. Peut être les choses avaient-elles changés depuis ces faits ? En tout les cas, Dorian ne se permettait pas de manquer de respect à une personne qui semblait se soucier de lui.

Lorsqu'elle fut partie, Dorian extirpa de sa sacoche un petit carnet dont la plupart des pages étaient déjà noircies d'encre. Des informations éparses se mélangeaient à des anecdotes et des observations entrecoupés de ratures et de phrases barrées. Il passa les page rapidement, attrapant quelques mots à la volés afin de se rappeler ce qu'il y avait entreposé, étrangement se domaine privé de Dorian était une totale contradiction à son organisation et sa minutie. Cependant, cela ne le gênait pas dans sa réflexion et il commença à établir une liste de priorités.

Il était ainsi perdu dans ses pensées lorsque la jeune femme se présenta à nouveau devant lui, une tasse de café à la main. Elle se baissa, afin de se trouver à sa hauteur, avant de lui tendre la boisson préparée à son attention. Il resta quelques instants sans réagir, surpris par son arrivée, avant de finalement rangée ses affaires à la hâte et de prendre le récipient.

-Merci.

Il aurait pu ajouter quelques choses afin d'agrémenter la formule sèche, mais toutes paroles en plus lui aurait paru superflu. Il se contenta donc de cet unique mot pour exprimer sa gratitude, bien que le café ne soit pas sa boisson favorite. Il trouvait que cette dernière avait tendance à exciter, ce qui ne convenait pas au jeune homme désireux de conserver son calme en toute circonstance. Cependant, il se garda bien de le signaler à la jeune femme, de plus, dans l'état actuel des choses, le café ne pouvait pas lui faire de mal.

Elle lui posa une question afin de préparer sa relève, mais avant qu'il ne puisse formuler sa réponse, d'autres soldats firent irruption, cherchant la chambre d'un autre prisonnier. Dorian se surprit à suivre l'échange avec attention, il voulait retenir le nom de ce prisonnier afin de pouvoir vérifier son transfert par la suite. Ce n'est qu'après leur départ, qu'il prit le temps de répondre à l'infirmière.

-Je crains de n'avoir aucun nom à vous fournir, cependant, je pense que si vous prévenez la hiérarchie de la situation, ils prépareront ma relève. Dans le cas contraire, je suppose que j'attendrais le prochain passage de militaire afin de tenter de faire passer mon mécontentement jusqu'à la base, dit-il en ajoutant un sourire, laissant ainsi sous entendre que ce dernier mot était une forme de farce.

Il observa la jeune femme s’installer à ses cotés, et ajouta :

-Si vous tenez à demeurer ici un instant, peut-être devriez-vous quérir un siège et un café. Je puis, dans le cas contraire, vous offrir ma place.

D'après ce que le militaire lui avait dit, il n'avait pas de nom pour remplacer ses gardes. Déborah devait donc appelé à la base pour qu'ils s'arrangent avec les autres militaires. Donc elle devait garder ça dans un coin de la tête pour plus tard car pour le moment elle voulait passer du temps avec le militaire durant sa pause. Elle pris le temps de l'observer un moment, c'était un beau et jeune homme. Elle n'avait pas remarqué avant ses yeux bleus comme elle était prise dans son travail avant. Mais comme elle est posé sur une chaise, en face de ce militaire, elle examina attentivement

-Si vous tenez à demeurer ici un instant, peut-être devriez-vous quérir un siège et un café. Je puis, dans le cas contraire, vous offrir ma place.

Elle répondit par un sourire en se levant car elle venait de se souvenir qu'elle avait laisser son café dans la salle. Donc elle allait le chercher après d'avoir dit au militaire « je reviens » et rentra dans la salle. Elle se dirigeait vers son gobelet puis vers le téléphone pour appeler la base générale des militaires. Seuls ce numéro était enregistré dans tout les téléphones de l'hôpital, en cas de danger. Elle chercha le numéro dans la mémoire et attendit qu'on lui répond. Un secrétaire lui répondit et Déborah commença à se présenter puis à expliqué la situation pour finir de leurs demandé s'ils avaient quelqu'un pour remplacer le militaire actuellement en garde. Après un moment d'absence de la secrétaire qui allait se renseigner,elle reçu une réponse, et normalement ils devront désigné quelqu'un. Et en cas de problème, la secrétaire la rappellera. Puis Déborah la remercia et raccrocha avant de sortir de la salle. Elle se dirigeait vers le militaire en souriant

-Je viens d'appeler la base militaire et normalement ce soir vous pourrez rentrez chez vous car un de vos collègues vous remplacera pour la nuit si cela ne change pas au cours de l'après midi du à un coup de téléphone.

Après avoir finit de parler, elle s'installa à coté de lui et boit doucement son café. Elle regarda les couloirs en tenant son café à deux main et voit passer son collègue pou vérifier l'état du patient. Puis elle posa son regard sur la montre dans le couloir et contesta que les 10 minutes de pause sont terminer, et donc normalement, elle devait retourner travailler, elle finissait vite son café et regarda à nouveau le militaire.

-Désolé, ma pause est terminer, j'espère que vous vous ennuierez pas trop pendant ce temps. Mais avant de partir m'occuper de mes patients, il vous faut quelque chose de spécial? Un journal, un livre ou autre chose ?

Lorsqu'il comprit que la jeune femme comptait rester dans le couloir avec lui un moment, Dorian était loin de se douter que cette dernière choisirait de se placer en vis à vis. Lui qui n'avait pu que l'observer à la dérober, de manière discrète comme il avait toujours été de coutume dans ses manières, avait désormais tout le loisir de pouvoir la contempler. L'éducation du noble donnait un sens fort à une position en face à face telle que celle-ci, d'autant plus lorsqu'il s'agit de deux protagonistes de sexes opposés, si bien que la situation le mettait quelque peu mal à l'aise. Même s'il n'ignorait pas que pour la majorité des gens, se mettre face à son interlocuteur était simplement une manière de mieux pouvoir s'adresser à lui et que, très certainement, il en allait de même pour l'infirmière, il ne pouvait lutter contre ses attitudes ancrés dès son enfance, et il n'osait croiser directement le regard de la jeune femme, ni même prendre la parole.

Ce fut ce qui l'empêcha de réellement se manifester lorsque la demoiselle se leva tout en annonçant déjà son retour. Il resta donc silencieux et immobile, profitant de la solitude pour retrouver son calme habituel, et se reprocher mentalement son manque de discernement. Il était évident, même pour lui, que la situation n'était aucunement semblable à celles qu'il associait à cette position de vis à vis. Cependant, en avoir conscience ne l'aiderait pas plus à vaincre ses automatismes, et il le savait parfaitement.

A son retour, elle lui annonça avoir contacter la base, lui assurant une relève avant la nuit. L'alchimiste la remercia, et elle reprit sa place, une tasse entre les mains, si bien que le silence s’installa de nouveau. Tout deux burent leur boisson sans s'adresser la moindre parole, Dorian ne sachant quoi dire et étant encore gêner par leur placement. Les minutes défilèrent ainsi jusqu'au passage d'un autre infirmier, annonçant par la même qu'il s'était écoulé trop de temps pour que la jeune femme puisse encore demeurer ici. Elle termina précipitamment sa boisson avant de se lever pour partir. Elle prit tout de même le temps de se préoccuper de Dorian, une fois encore, s'excusant de devoir le laisser et lui demandant s'il désirait quelque chose en particulier avant qu'elle ne se remette au travail.
L'alchimiste hésita quelque peu, et s'apprêtait à répondre par la négative quand il lui apparu que, peut être, l'hôpital possédait sa propre réserve d'ouvrages médicaux, dont les études, n'étant pas en lien direct avec l'alchimie, n'aurait pas été saisi par les autorités militaires. Après tout, son père avait combiné ses connaissances alchimiques à une étude minutieuse du corps et de l'hérédité. Les chances étaient minces, et il avait peu de chance d'y trouver des informations intéressantes dans le cas contraire, mais il ne lui en coûterait rien de tenter néanmoins la chance.

-Si cela ne vous cause aucun trouble, peut être l'hôpital possède-t-il des livres d'études sur les secrets du corps humain. Des traités sur des aspects qui ne sont pas traités en médecine traditionnelle peut être.

Sa demande devait certainement paraitre incongrue, il en avait parfaitement conscience, néanmoins il estimait ne pas courir le risque que cela remonte jusqu'à d'autres militaires.

Dorian savait parfaitement que sa demande était étrange, et qu'elle n'était sûrement pas en accord avec le code de l'hôpital. Si ces livres n'étaient pas accessibles dans les bibliothèques ouvertes à la population, ni même à celle réservé aux militaires. Cependant, il devait apprendre s'il existait encore des livres traitants de la sciences des corps de manière non académique. En voyant la jeune femme hésité, une petite peinte sur le visage, il commença à douter de son choix. Il n'avait pas pour projet de mettre cette personne dans l'embarras et il semblait pourtant que c'était précisément ce qu'il venait de faire. Il était prêt à se rétracter afin de lui épargner un cas de conscience lorsqu'elle hocha la tête d'un air entendu avant de finalement donner son accord. Ce n'était jusque là qu'une confirmation, qu'elle allait « tenter », mais c'était bien plus qu'il n'avait obtenu des quelques bibliothécaires à qui il avait osé demander.

Il la regarda donc s'éloigner, un sentiment d'anxiété montant progressivement à mesure qu'elle disparaissait peu à peu de sa vue, pour finalement ne plus être observable. Désormais, il n'avait plus que le silence pour l'accompagner dans son attente, les mains croisés afin de contenir son agitation, il ne bougeait pas d'un centimètre. Plusieurs minutes passèrent aussi sans aucun signe de la jeune femme et Dorian finit par conclure qu'elle n'avait rien trouvé, à moins qu'elle n'est finalement changé d'avis. Il poussa un léger soupire et allait reprendre son carnet lorsqu'il entendit finalement des bruits de pas s'approchant. Tournant son attention vers cette manifestation d'une présence humaine, il put voir l'infirmière qui se dirigeait vers lui un journal entre les mains.

-Voilà pour vous, dit-elle en lui remettant le journal. Dans un premier temps l'alchimiste ne comprit pas pourquoi elle lui confiait ce papier, puis il fit attention au poids de l'objet, remarquant la présence de quelque chose de plus lourd caché entre ses pages. Il allait demander de quoi il en retournait mais fut devancé par la jeune femme qui lui expliqua les raisons de cette dissimulation. Elle prenait des risques pour lui, alors qu'il n'avait échangé que quelques mots. Même s'il ne l'exprimait pas, l'étonnement de Dorian était maintenant peint sur son visage. Elle se mettait déjà en route pour reprendre son travail, et Dorian la remercia avant qu'elle ne disparaisse à nouveau.

Il se mit rapidement au travail puisqu'il n'avait pas beaucoup de temps. Il n'était pas le plus lent des lecteurs, mais il doutait tout de même de pouvoir lire et surtout interpréter toutes les connaissances contenues dans l'ouvrage, il devait donc faire vite, et choisir les chapitres les plus importants. Les heures passaient et au fur et à mesure de son avancé, Dorian était à la fois impressionné et dégoutté par les extrémités que l'on pouvait employer afin de faire évoluer la science. Il n'eut pas à mentir à beaucoup de personnes pour le journal, même si il du dire aux personnes qui repassaient qu'il relisait inlassablement les mêmes articles fautes de mieux. Il doutait que son père ait employé les méthodes décrites dans ce livre, mais il avait au moins la certitude désormais que certains ouvrages restaient cacher.

Finalement, son remplaçant arriva, mais il n'avait pas recroisé la jeune femme. Il resta donc avec son collègue, attendant qu'elle reparaisse. Une demi-heure passa ainsi jusqu'à ce qu'elle soit visible au bout du couloir et Dorian alla à sa rencontre et lui tendit finalement le journal avec l'ouvrage à l'intérieur.

-Je vous remercie de ce que vous avez fait pour moi. J'ai une dette envers vous. Je m'appelle Dorian Faustein, si un jour vous avez besoin d'aide pour quoique ce soit.