Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}



 
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 Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}

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MessageSujet: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeSam 18 Sep - 20:16

Malgré les blessures que je portais, j'étais allée au travail. Je n'avais rien dit au patron et j'avais plus ou moins réussi à m'en sortir vivante. Je n'aurais jamais cru que c'était si difficile de cacher des blessures physiques comme celle de ma cheville, qui m'avait donné du fil à retordre. Cependant, je semblais être sur la voie de la guérison. En fait, pour en être vraiment sûre, il faudrait que j'attends encore quelques semaines. Ça faisait à peine quelques jours que j'avais été blessée. J'avais déjà hâte d'être complètement guérie, ce qui était compréhensible. N'importe qui voudrait voir ses blessures disparaître pour pouvoir continuer de vivre comme avant. Cependant, jamais les choses ne peuvent redevenir comme avant, et ce, pour plusieurs raisons.

Sur le chemin du retour, je profitais de l'air frais de l'extérieur pour me détendre. Je me sentais bien. C'était le paradis comparativement au petit restaurant bondé où j'avais passé bien des heures à servir des clients désagréables, bagarreur ou simplement étrange. Dans mon monde, le mot « normal » n'existait pas. Il n'y avait que des choses bizarres qui se produisaient dans ma vie. Ma vie elle-même était loin d'être ordinaire. Qui est-ce qui pouvait se venter d'être une fille de riche ayant passé une partie de sa vie à tuer des gens pour un oncle cruel et sans pitié ? On pourrait pratiquement faire un livre avec ma vie !

Tournant sur la mauvaise rue, je m'éloignais de mon appartement. Cependant, lorsque je m'en rendis compte, je jugeais que ça ne valait pas la peine de rebrousser chemin. Je continuais donc à marcher. Je connaissais bien la ville, les rues n'avaient plus de secret pour moi. Je retournerais donc bien vite chez moi. Enfin, c'était ce que je croyais au début...

Je ne pu m'empêcher de m'arrêter dans le quartier résidentiel où je marchais présentement. Une maison avait attiré mon attention. Cette maison était en construction et d'ici quelques jours elle pourrait probablement accueillir de nouveaux locataires. Cette maison était totalement différente de celle qui reposait sur ce terrain auparavant. L'ancienne demeure avait brûlée et personne n'avait su pourquoi et comment s'était arrivé. Les voisins disaient que le feu se serait déclaré seul tandis que d'autres croyaient que c'était un acte criminel. Ces derniers avaient raison. La maison avait été volontairement incendiée. Comment pouvais-je en être si sûre ? Parce que j'avais habité cette maison durant bien des mois et c'était moi qui avait mis le feu. À ce moment, j'avais tourné la page et écris un nouveau chapitre de ma vie.

Je restais plantée devant la maison. Je relisais le chapitre. J’avais de nombreux souvenirs, pour la plupart mauvais, en rapport avec cette maison. J’étais maintenant heureuse de vivre ailleurs, dans d’autres conditions. Je n’étais plus obligée de tuer. Maintenant, lorsque je tuais, c’était parce que je n’avais pas le choix. Mais pourtant, j’avais toujours eu le choix. Le choix de partir et de fuir, comme toujours, le choix de tenir tête à ma famille, le choix de ne pas tuer. Tuais-je vraiment parce que je n’avais pas le choix ou était-ce seulement une excuse que je me forçais à croire pour cacher la vérité ? Je fis un pas vers cette maison et regardait les alentours. Je me remémorais la fin du chapitre.

////FLASH///

Aisya Jasdero tira un revolver de sa ceinture et le pointa vers moi. Plus loin, le feu brillait, crachait des cendres. C’était un magnifique spectacle. Le moment était propice à un affrontement. Les pompiers tentaient d’éteindre le feu. Les voisins paniquaient et les curieux affluaient. Ils étaient tous concentrés sur la maison. Personne ne se souciait de l’alchimiste tentant de mettre la main sur la criminelle qui lui faisait face.

-J’espère pour toi qu’il n’y avait plus personne à l’intérieur quand t’as oublié d’éteindre le four ?! lança Jasdero.

Elle insinuait que j’avais mis le feu à cette maison. Elle avait bien raison. Ne pouvait-elle pas partir et me laisser tranquille à présent ? Qu’elle aille donc aider ces collègues plus loin. Comme lors de notre première rencontre, elle ne réussira pas à m’attraper. Je ferais tout pour lui échapper et lui faire regretter le coup de la dernière fois.

-S'il y a bien une personne que j'aurais laissée à l'intérieur c'est toi.

La provoquer envenimerait la situation. Cependant, je m'en fichais bien, je ne pouvais faire marche arrière. Je souhaitais dégainer également, mais elle tirerait aussitôt vers moi. Je devais être rapide, ne pas lui laisser le temps de m'atteindre. Je ne laissais pas le temps s'écouler d'avantage et je pointais mon arme vers Aisya avant de tirer. Je me jetais sur le côté pour éviter les balles qui pourraient venir en ma direction. Après avoir tiré une rafale de balle, je me cachais dans une rue adjacente, plus sombre et plus petite. Derrière un mur, j'étais à l'abri pendant quelques instants. Jasdero avait été touchée. Par contre, elle avait plus d'un tour dans son sac.

Transformant le mur à j’étais adossée en véritable clôture électrique, je m’éloignais rapidement. J’avais reçu une petite décharge qui engourdissait légèrement mes membres. Je reculais alors que l’alchimiste s’approchait de moi. L’affreuse voix de gamine qu’elle avait emprunté me crevait les tympans ! Le métier de chanteuse n’était pas fait pour elle.

-1, 2, 3 ... Où te caches-tu ? M'entends-tu ? Je suis le grand méchant loup, chantait-elle.

Alors, elle voulait jouer ? N'était-je qu'une simple distraction pour elle ? Eh bien, son joujou prévoyait se faire la malle une fois qu'il aurait éliminé son adversaire ! Je cherchais rapidement quelque chose qui pourrait m'aider à sortir de ce cul-de-sac. Tout ce que je trouvais fut une caisse en bois. Je la plaçais donc au milieu de la rue, devant moi.

-Et moi le chaperon rouge! Répondis-je à l’alchimiste sur le même ton.

Je n'attendis pas qu'elle soit plus près pour prendre un élan et sauter sur la caisse avant de faire un saut en l'air, faisant une pirouette gracieuse. Je retombais sur mes pieds d'arrière l'alchimiste. Me retournant, je tirais en sa direction avant de m'éloigner. Cependant, je trébuchais, comme à mon habitude et tombais. Sans plus attendre je me relevais et m'éloignais. L'une de mes jambes me faisait souffrir et je découvris que j'étais blessée. Ce n'était pas la chute qui avait causé ça, mais bien une balle qu'on avait tiré en ma direction et qui m'avait, malheureusement, atteint. Aisya en profita pour me faire retomber au sol. Son visage était à présent si près du mien et elle me regardait avec ses grands yeux dorés. Mon arme reposait à côté de ma tête, je ne pouvais faire un seul mouvement dans le but de l'attraper sans qu'elle ne m'en empêche. J'étais coincée.

-Je ne pense pas que tu puisses aller plus loin dans cet état, dit-elle de sa voix empreinte d’excitation.

//FLASH//

Malgré tout, j'avais réussis à me sortir de cette situation, comme de toute autre situation d'ailleurs. Je pouvais me réjouir d'être toujours en vie... ou pas. J'avais passé assez de temps devant cette maison. Valait mieux que je rentre chez moi. Par contre, des bruits de pas venant de cette fameuse ruelle, quelques maisons plus loin, attira mon attention. Je me retournais. Le grand méchant loup serait-il encore à la recherche de son chaperon ? C'était peu probable, mais ma vie était faite de choses improbables. Plus rien ne pouvait m'étonner.



Dernière édition par Ayame Hasashi le Ven 25 Mar - 19:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeDim 26 Sep - 10:46

Une fois encore, Aisya était affectée à la surveillance de la ville. On l’affublait de ce tour de garde lorsqu’elle n’était pas en mission, car on savait qu’elle n’aimait pas rester inactive. Ces derniers temps, ses missions en question s’étaient révélées périlleuses et révélatrices. Officieusement. Car citer dans son rapport l’existence de monstres invincibles ou de réapparition de morts n’était pas très crédible, voire même dérisoire. Elle se contentait de raconter une vague vérité à Richard qui l’écoutait sans broncher, persuadé que sa supérieure n’avait pas perdu la raison. Pour la plupart des soldats, elle n’était qu’un terrible colonel en proie à des problèmes psychologiques, comme la plupart des alchimistes d’état. Mais les bleusailles avaient le don de ne pas voir plus loin que le bout de leurs bottes. Jasdero, mais aussi Kimblee, ou Mustang avaient l’esprit aussi clair que de l’eau de roche.

La jeune femme avait donc quitté son bureau à grands fracas de cris et de claquement de bottes. Chaque fois qu’elle se savait de garde, elle piquait une crise et manquait de foudroyer tous les malheureux soldats qui étaient sur son passage. Ainsi, elle envoya une décharge à Falman et envoya littéralement valdinguer Richard. Ce rituel était devenu automatique ; car elle devait avouer que c’était bien au cours de tour de garde qu’elle avait accompli des tas de choses. De cette manière, elle avait rencontré pour la première fois Hasashi, et Lin peut-être. Elle effaça bien vite l’image du jeune Xinois car la seule pensée qu’il avait laissé un monstre prendre le contrôle de son corps l’écœurait. Alors qu’elle jeta son long imperméable noir sur ses épaules, elle fit une légère grimace en s’enfonça dans les rues de Central. Pour en revenir à Hasashi, c’était également lors de ce genre de manœuvre qu’elle l’avait libéré du joug de son oncle. Ce soir-là, il y avait eu cette mallette, et ces flammes. Qu’était-il advenu de la maison d’Ayame, celle qu’elle avait soi-disant détruit en laissant son four allumé ? Une soudaine envie traversa Aisya qui dirigea ses pas vers l’emplacement de la bâtisse calcinée. Au départ, elle voulait juste y jeter un coup d’œil rapide, avant de passer son chemin. Mais, arrivée là, son regard mordoré fut frappé par une silhouette noire et or. Une silhouette gracieuse, emmitouflée de soie et de dentelles, surmontée d’une opulente chevelure blonde. La silhouette qui ne faisait pas défaut à l’esprit du colonel. Une veine se mit à palpiter tandis qu’un sourire diabolique, mais synonyme sans doute de colère d’allégresse, déchira ses lèvres noires. Sans bruit, elle s’approcha, les mains dans le dos, près d’Ayame et siffla entre ses dents :

-« Alors, on regrette d’avoir raté un bon poulet grillé cette nuit-là ? Je ne savais pas qu’une voleuse dans ton genre pouvait avoir des regrets pour un tas de cendres … »

Aisya était presque heureuse de la voir. Mais dans son cas, c'était une joie que pouvait ressentir un prédateur lorsqu'il retrouve une bonne vieille proie, bien fidèle. A vrai dire, les deux jeunes femmes se connaissaient maintenant depuis un bon bout de temps. Chacune avait eu l'occasion de faire appel à l'autre et toujours, sur la promesse d'une vengeance qui se faisait attendre. Mais Ayame était comme Scar et Lin pour le Thunder Alchemist : si cette dernière mettait fin à leur petite course poursuite, elle s'ennuierait bien profondément dans ce monde sans escroc ou clandestin.
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeMer 3 Nov - 12:35

Aisya Jasdero s'avança vers moi. Je ne savais pas pourquoi, mon premier réflexe fut de tirer un peu plus vers moi le manteau que j'avais élégamment jeté sur mes épaules. Quelque chose en moi ne voulait pas laisser paraitre mes blessures. Pourtant, qu'est-ce que j'en avais à faire ? Une sale créature m'avait blessée alors que j'avais tenté de protéger un militaire. D'ailleurs, je ne savais ce qu'il était devenu... Je l'espèrais encore vivant. Après tout, il n'avait été blessé qu'à la jambe et malgré l'hémorragie que j'avais stoppée et la grande quantitée de sang perdue, il avait réussi à tenir tête à l'homonculus avant que je ne m'évanouisse. En fait, je ne devais avoir honte de ces blessures, puisque j'avais malgré tout sauvé un innocent. Par contre, montrer cette faiblesse physique devant Aisya pouvait s'avérer être du suicide, tout dépendait de son humeur. Je me souvins encore du malin plaisir qu'elle avait eu à me blesser lors de ce fameux jours à la fontaine...

//FLASH//

Aisya tapa dans ses mains et une décharge percuta mes jambes avec force. Ainsi, elle m'avait immobilisée. J'étais tombée au sol, ne sentant pu mes membres. Ce n'était plus que deux bouts de chaire inutils. qui m'empêchait de me mouvoir adéquatement. Parfois, je sentais quelques picotements, mais rien de plus. Je devais absolument trouver un moyen de me déplacer ! Ces deux militaires allaient m'arrêtait et je ne le souhaitais pas. Je tenais à ma liberté... même si au fond, je l'avais déjà perdue....

-"Tu ne pourras plus t'échapper comme ça hihihi ..!"

//FLASH//

Pourtant, j'avais réussi à m'échapper à de nombreuses reprises. Jasdero avait été trop sûre d'elle et m'avait sous-estimée. Si on voyait la situation d'un autre angle, elle m'avait laisser fuir à plusieurs reprises. Je n'ai jamais réussi à cerner pourquoi. Qu'est-ce qui se cachait dans sa petite cervelle d'alchimiste ? Comme James me l'avait dit, elle n'était pas ainsi avant la guerre d'Ishbal. Serait-ce les résidus de cette personnalité qu'elle croyait être devenue poussière qui retombaient comme la neige lors d'une journée d'hiver ? La personnalité qu'elle s'était créée pour terrorisé les autres et cacher ses faiblesses serait-elle en train de se faire ensevelir sous ces petits flocons ? Où était la véritable Aisya Jasdero et, surtout, qui était-elle ? J'avais l'impression qu'elle resterait éternellement un mystère et qu'il serait impossible de percer. Je ne voulais pas percer le secret tout de suite, je voulais garder un certain suspence et faire durer le jeu...

-Je suis loin d'avoir des regrets, Jasdero... J'aime trop la vie que je mène présentement pour me lamenter sur un passé devenu poussière...

Je n'avais rien à regretter. En fait, il y avait une chose, cette personne pour qui j'avais fuis le domicile familial il y a maintenant sept longues années. Ma soeur. S'il y avait une chose que je regrettais, c'était d'être séparée d'elle. Je ne pouvais pleurer sur mon passé. J'allais de l'avant, dans l'espoir que je puisse la retrouver un jour. Pour l'instant, je devais vivre avec le risque de me faire tuer par des anciens collègues ne m'appréciant pas, ayant perdu leur source de revenu par ma faute. Je devais m'occuper de Mely, ma petite fille tout à fait adorable et la protéger contre quiconque désirant me l'enlever, en particulier ses parents que je détestais du plus profond de mon être. Il y avait aussi mes amis comme Lin et Edward à qui je tenais énormément. Il y avait aussi tous ces mystères à percer au sujet des créatures immortelles. Toutes ces raisons me donnaient la force de me lever chaque matin, de préparer le déjeuner avec ma chère enfant avant de m'installer avec elle sur le canapé avec un grand livre sur l'histoire d'Amestris et de lui raconter avec passion les grands événements ayant marqué ce pays.

Je fixais Jasdero dans ces prunelles dorées, soutenant son regard diabolique, posé sur moi. J'avais appris tant de choses sur elle ces derniers temps, si elle savait ! Comment réagirait-elle si elle découvrait qu'un vieil ami d'enfance n'avait pas hésité à tout me dire ? La chaise électrique se mettrait-elle en marche ou tomberait en panne sous le choc de la nouvelle ? Aisya était si imprévisible, je ne pouvais le savoir. Le seul moyen de connaitre la réponse était de faire le test.

-Et toi, Jasdero ? Ne regrettes tu pas ce temps où tu n'étais qu'une petite fille remplie de joie de vivre ? Cette époque où la chaise électrique n'existait pas ?

Un couple passa en arrière scène, faisant une petite balade. Ils ne se souciaient pas de nous. Je regardais une dernière fois la maison en ne voyant qu'un nouveau départ pour ses futurs habitants, qui ne sauront probablement jamais quelles atrocités il y avait eu, un an plus tôt. Je m'éloignais lentement, en tentant d'avoir une démarche naturelle malgré la douleur de ma cheville. Je ne voulais pas rester devant cet emblème du passé. Si Jasdero voulait discuter, elle n'avait qu'à me suivre. À quelques rues d'ici se trouvait mon appartement. Là, Mely devait m'attendre, probablement en lisant un livre ou en dessinant patiemment. Peut-être même était-elle sortie pour quelques heures et qu'elle s'amusait au parc avec sa nouvelle amie, la petite fille vivait dans l'immeuble d'à côté ? Alors, je trouverais un petit mot sur la table où elle m'indiquerait qu'elle reviendrait pour le repas.
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeDim 14 Nov - 11:26

Le vent s’engouffra parmi les décombres de l’ancienne maison d’Ayame, faisant vibrer les échafaudages. Dans peu de temps, ils laisseraient place à une nouvelle bâtisse, fraîche et morne, comme tout ce qui était construit à Central. Dans peu de temps, de nouveaux propriétaires s’installeraient, sans jamais avoir sur la conscience que leur foyer avait été habité par une tueuse à gages. Une tueuse à gages d’à peine 18 ans. Aisya considéra Ayame d’abord sans un mot. Elle avait resserré l’étreinte de ses doigts peints sur le pan de son manteau, comme si elle frissonnait, ou qu’elle désirait cacher quelque chose. On se retrouvait presque dans le même contexte que le jour de leur première rencontre ; alors que l’alchimiste restait pensive au bord de la fontaine, la blondinette était arrivée furtivement, le bout de ses bottes vernies ensanglantées. Et le combat avait démarré. Jusqu’à aujourd’hui encore, elles se défiaient constamment. Mais, chaque fois qu’il était possible d’apercevoir la fin de cette lutte incessante, le bout de ce long tunnel de violence et de sarcasme, l’une d’entre elles refermaient l’orifice, afin qu’il se prolonge, encore et encore. A croire qu’aucune des deux n’avait envie de voir ce combat cesser. Quelles étaient les raisons d’Ayame ? Elle n’était pas du genre à sympathiser avec le premier venu, et surtout pas avec un officier de l’armée. Alors, qu’est-ce qui la poussait donc à accepter encore que Jasdero converse avec elle ? Elle n’avait peut-être pas le choix. Lorsqu’Aisya voulait quelque chose, elle l’obtenait, quelques soient les conséquences. Mais jamais elle n’avouerait que retrouver Ayame était pour elle un événement presque plaisant.

A ses pensées, la jeune femme réajusta la casquette militaire qu’elle avait enfoncée sur ses cheveux d’ébène et, sans accorder un second regard à Ayame, elle répondit d’une voix rauque :

-« Dis-moi, comment peut-on se délecter d’une vie de renégat poursuivi par ses pairs à cause d’un acte de traîtrise envers son ancien patron ? Je ne suis pas du genre à m’inquiéter pour le cas d’autrui mais je dois avouer que je me demande bien comment tu t’y prends pour être encore en vie à l’heure qu’il est. »

Le colonel l’observa du coin de l’œil en relevant le sourcil. Un sourire en coin laissa apparaître ses canines blanches, comme celle d’un fauve –à moins que ce ne soit un loup. Ayame n’eut pas l’air de prendre tout de suite compte de sa remarque, comme elle aimait le faire et elle s’éloigna de quelques pas, comme si elle craignait qu’un monstre sorte des gravats.

-« Pour quelqu’un qui ne regrette rien, je te trouve bien songeu … » commença l’alchimiste en marmonnant.

Elle stoppa net le cours de sa phrase lorsqu’Ayame reprit la parole. Ce qu’elle demanda laissa, pendant un dixième de seconde, son ennemie de glace jusqu’à ce que cette dernière se rende compte de ce qu’elle insinuait. « Lorsqu’elle était une petite fille » ? S’il y avait une chose dont il ne fallait pas faire allusion en présence d’Aisya, c’était bien de son passé. Jamais encore Ayame n’avait poussé la conversation sur ce sujet, étant donné que pour rien au monde, le Thunder Alchemist ne le ferait. Comment osait-elle d’ailleurs ? Elles avaient beau jouer à leur petit jeu de course-poursuite depuis bientôt un an déjà, Jasdero ne laisserait pas la blondinette s’aventurer sur ce terrain miné. On ne pouvait plus réellement parler de point faible, car Aisya avait appris à cohabiter avec le démon des premières années de sa vie. Toutefois, alors que l’ancienne tueuse à gages s’éloignait peu à peu, l’officier ne sut tout d’abord si elle devait la suivre, sans mettre en danger ce qui était enchaîné au fond d’elle. Elle resta sur place, serrant ses poings dissimulés sous son long manteau et fusillant la silhouette d’Ayame qui se détachait de la pénombre par sa légèreté. Pourquoi avait-elle parlé de ça ? A sa connaissance, la jeune femme n’avait révélé son histoire à personne, hormis un rapide résumé à Scar, afin qu’il se décide à l’aider dans les événements à venir, mais aussi à Bagwell, il y a quelques années, pour des raisons restées dans l’ombre. Lever le rideau sur ce qui s’était déroulé les 25 dernières années revenait à bafouer son courage et sa détermination. C’était une zone à haute tension si l’on utilisait des termes liés à son alchimie. Alchimie qui avait fait d’elle la chaise électrique. L’image qu’elle s’efforçait à présent de diffuser autour d’elle. Et Ayame s’était demandée ce qu’il y avait pu avoir avant la création de cette image. Error. On ne jouait pas à ça avec Aisya, surtout lorsqu’on était encore considéré comme un fugitif. A moins que ce ne soit par pur hasard. Il est vrai que pour tous ceux qui avaient croisé son chemin, l’orageuse Jasdero demeurait un mystère, un véritable secret d’état, parfois. Il pouvait s’avérer donc tout à fait logique qu’Hasashi se pose des questions à son sujet. Seulement, tout ce qui sortait des lèvres maquillées de la jeune fille aux cheveux d’or prenait l’apparence et le ton d’une mise au défi. Défi que l’alchimiste souhaitait constamment relever, sous peine de perdre l’estime de meilleure ennemie qu’elle n’avait bâti rien que pour Ayame. Il serait déplorable qu’il s’effondre par le feu, comme il en fut pour la maison des Hasashi.

De ce fait, Aisya s’avança à son tour, rattrapant bien vite Ayame qui semblait souffrante dans sa démarche. Et, arrivée à sa hauteur, toujours sans la regarder, elle répondit, d’une voix qui aurait pu avoir l’air pensive :

-« Je ne suis de ceux qui savent ce que le terme « regret » signifie. Et puis, de toute façon, si jamais il m’arrivait d’en éprouver, crois-moi que ce ne sera pas à toi que je le confierai ! »

Elle ne put s’empêcher de laisser échapper d’entre ses lèvres un rire étouffé, qui eut un peu de mal à sortir, sûrement à cause du long sommeil dont il s’était nimbé. Aisya riait. C’était un rire qui sonnait faux. Mais pour une fois, il avait pour but d’être sincère.

-« Alors dis-moi, reprit-elle après quelques minutes de silence, dans quelle sorte d'enfer me conduis-tu à présent ? »

En effet, il n’avait pas échappé à la militaire que sa comparse n’avait pas dans l’intention de s’attarder au dehors. Il n’était jamais venu à l’idée d’Aisya d’imaginer le lieu où pouvait résider la jeune fille. Sûrement une bicoque isolée, ou un squat rempli de délinquants dans son genre. Pas une fois elle n’avait eu la réflexion qu’elle pouvait vivre avec quelqu’un sous son toit, un enfant qui plus est. Aisya n’aimait pas les enfants. Ils lui rappelaient trop le mauvais souvenir de sa propre enfance, lorsqu’on ne l’aimait pas, pour des raisons inconnues. Car aujourd’hui, on ne l’aimait pas certes, mais pour des raisons dont elle était elle-même l’instigatrice.
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeJeu 2 Déc - 20:55

La vie ne s’obtient pas à n’importe quel prix. Parfois, il faut se battre avec acharnement pour la conserver. Je me demande encore pourquoi je me suis battue pour la mienne. J’aurais bien pu me suicider il y a longtemps ou bien me laisser tuer lors de l’un de mes combats. Mais pourquoi m’acharnais-je à continuer d’avancer au hasard ? À chaque fois que je repensais à ce genre de chose, je n’avais qu’à me souvenir de mes deux principaux buts lorsque j’eus fugué; en finir avec l’emprise que mon père avait sur moi et retrouver Hitomi Hasashi, ma sœur. Plus personne n’avait d’emprise sur moi à présent et je pourrais donc considérer que j’avais attend mon premier but. Cependant, j’avais toujours des comptes à régler avec lui. Il ne s’en sortira pas si facilement après tout ce qu’il avait fait. J’avais déjà réussis à foutre son frère en tôle, je devrais bien réussir à en faire de même avec lui. Il ne méritait pas la liberté. Une fois que j’aurais retrouvé ma sœur, je m’occuperais de son cas et nous mettrons fin à son règne de peur qu’il m’inspirait toujours.

-« Dis-moi, comment peut-on se délecter d’une vie de renégat poursuivi par ses pairs à cause d’un acte de traîtrise envers son ancien patron ? Je ne suis pas du genre à m’inquiéter pour le cas d’autrui mais je dois avouer que je me demande bien comment tu t’y prends pour être encore en vie à l’heure qu’il est. »


Selon moi, mes anciens collègues avaient bien mieux à faire que de me poursuivre sans relâche. Sans travail, ils devaient bien se trouver un nouveau gagne-pain. Cependant, si je croisais leur route, ils ne se gêneraient pas pour tenter de me tuer et peut-être même pire… Je ne voulais pas y penser maintenant. De toute manière, j’étais persuadée que ça n’arriverait pas. Je saurais toujours me sortir des pires situations. Et puis, la chance était bien souvent avec moi, non ?

Aisya me suivit, ne tardant pas à me rattraper. Avec ma cheville, je ne pouvais marcher aussi rapidement qu’à mon habitude. J’avais bien hâte que mes plaies soient complètement guérie pour tenter d’oublier cette stupide créature qui m’avait infligé ces blessures.


-« Je ne suis de ceux qui savent ce que le terme « regret » signifie. Et puis, de toute façon, si jamais il m’arrivait d’en éprouver, crois-moi que ce ne sera pas à toi que je le confierai ! »

Je ne regardais pas Aisya et continuait mon chemin tout en l’écoutant. Je l’entendais rire, mais ne réagissait pas. Vivre sans regret, ce devait parfois être plaisant. En fait, je me demandais comment on ne pouvait avoir de regret, moi qui auparavent, passait mes journées à regretter mes actes passés. Maintenant, je tentais d’aller de l’avant. Cependant, il m’arrivait de flancher. Je n’étais pas faite de pierre comme mademoiselle Jasdero, moi !

Repensant aux paroles de James, je me demandais si je devais parler de cet homme à Aisya. Il la connaissait depuis longtemps, selon ce qu’il m’avait dit et cherchait à la retrouver. Par contre, je serais bien étonnée que Jasdero cherche à reprendre contact avec d’anciens camarades. Elle semblait si froid, si distance avec tout le monde. Avait-elle un secret cacher sous sa carapace ? Comme une maman oiseau avec son nid, elle tentait par tout les moyens d’empêcher les prédateurs de toucher à son précieux bien.
Silencieusement, Aisya continuait de me suivre. Allait-elle se rendre chez moi ? Je tournais à présent sur la rue où se situait mon appartement. Elle n’allait pas tarder à découvrir mon lieu de résidence. Ça ne me dérangeait pas vraiment. Après tout, à quoi est-ce que ça pouvait intéresser ?


-« Alors dis-moi, dans quelle sorte d'enfer me conduis-tu à présent ? »

-Tu le verras bien.

J’arrivais, à mon plus grand soulagement, devant la porte de l’immeuble. J’entrais. C’était avec douleur que je gravissais les marches jusqu’à la porte de ma résidence. Je tournais la poignée de la porte pour constater que celle-ci était déverrouillée. Mely devait donc être là. J’entrais et à peine avais-je fais quelques pas dans à l’intérieur de la pièce qu’une petite fille à la chevelure chataine se jeta dans mes bras. Je grimaçais de douleur, mais tentait de ne rien faire paraître. J’enlaçais affectueusement Mely pendant quelques secondes avant de doucement la relâcher.

-Tu as l’air bien joyeuse toi. Il s’est passé quelque chose de spécial durant mon absence ?

Mely me tandis son poignet où pendait un petit bracelet de perles de toute sorte de couleurs, visiblement fabriquer par la gamine. Je l’observais un court instant alors que la jeune fille m’expliquait ce qu’elle avait fait lors de mon absence.

-Mon amie Jasmine m’a invité chez elle et on a fait des bracelets ! Elle m’a dit que je pouvais garder le mien.

-Il est vraiment jolie. Je suis contente que tu es passé du bon temps avec ton amie.


Je souris à l’enfant qui porta son attention sur Aisya. Elle la détailla de la tête au pied. Je lançais un rapide regard à Aisya puis revint à l’enfant qui semblait avoir remarqué l’uniforme de l’armée. Cette même armée dont faisait partie son géniteur. Par réflèxe, Mely se cacha derrière moi. Pour elle, cet uniforme semblait représenter tout sauf de bons souvenirs. Je caressais doucement la tête de l’enfant, tentant de la rassurer. Son petit corps tremblait et les larmes lui venaient aux yeux. En plus, Jasdero était du genre effrayante, ce qui n’aidait en rien.

-Melyhanna, je te présente Aisya. Elle fait un peu peur, mais elle ne te fera pas de mal, n’ai pas peur.

-C’est ton amie ?

Quoi répondre à ça ? Si je lui répondais que ce n’était qu’une folle furieuse électrique ce serait la panique totale. D’un autre côté, je ne qualifirais pas Aisya « d’amis ». En fait, je ne saurais comment qualifier Aisya. C’était matière à réfléxion. Cependant, je ne pouvais y réfléchir maintenant, en présence de l’enfant.

-C’est une connaissance. Elle va rester avec nous pour le repas.

À peine avais-je terminé ma phrase que le bruit de la bouilloir résonna jusqu’à nous. Mely se rendit à la cuisine au pas de course et j’en profitais pour retirer mon manteau que je suspendais à un crochet, passant à côté de Jasdero.

-Bienvenue dans mon monde, lui lançais-je avant de me rendre à la cuisine.

Mely était en train de faire du thé. Sur le four, était posé un chaudron. Je m’en approchais et constatait qu’il était remplie de soupe. À l’odeur, cela semblait être un soupe au légume. Ça commençais à me donner faim. Sur la table se trouvait un plat de salade ainsi que du pain, tandis qu’elle avait mis au four la viande. Je me sentais tout à coup très nulle de ne pas savoir cuisiner la viande. Je savais que l’enfant avait passer les quelques années de sa courte vie à jouer la servante et faire la nourriture chez elle et qu’elle aimait malgré tout faire la cuisine. Par contre, je préférais faire les repas avec elle. Je me tournais vers l’enfant et lui ébouriffais affectueusement les cheveux d’une main.

-Je n’avais pas dis qu’on ferais le repas ensemble ce soir ? lançais-je sur un ton amical à la jeune fille.

-Mais je voulais te faire une surprise ! protesta-t-elle.

-Eh bien, tu as réussis. Ça à l’air délicieux. Tu es une merveilleuse petite cuisinière.

-Je ne suis pas petite !

-Alors que fais tu sur ce tabouret ?

-C’est le comptoir qui est trop haut !

Riant avec la jeune fille, je posais les assiettes et les ustensiles sur la table. Aisya viendra bien nous rejoindre. S’était-elle remise du choc ? Après tout, elle devait être bien loin de s’imaginer que je vivais avec une enfant. Je sentais que j’allais devoir lui fournir des explications. D’un sens, ça m’arrangerais bien de tenter de faire arrêter les parents de Mely, même s’il me faudrait des preuves. Je verrais ça plus tard avec la militaire, si on vient à parler du sujet. Pour le moment, c’était l’heure de manger.
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeMer 8 Déc - 15:55

Il était rare qu’Aisya ne s’interroge sur la vie privée de ses compagnons de route, et encore moins lorsque ceux-ci s’avéraient être d’anciens tueurs à gages. En effet, jamais encore elle n’avait pris la peine de visualiser la vie qu’Ayame pouvait mener en dehors de celle de chasseuse de primes. Possédait-elle encore de la famille, en dehors de son oncle, un mafieux dépassé ? Elle était jeune, vivait-elle encore chez ses parents ? En avait-elle seulement ? Maintenant qu’Aisya était seulement en mission de reconnaissance, elle avait tout le temps de se poser ces questions. Ayame, elle, continuait de marcher avec grand-peine. Elle laissa la réponse de l’alchimiste sous un voile de mystère jusqu’à ce qu’elle s’arrête devant un immeuble. Il n’était pas flambant neuf, simplement normal. Normal ? Est-ce que quelque chose pouvait être normale lorsqu’il était habité par Ayame Hasashi ? Pendant d’infimes secondes, l’alchimiste eut l’audace de penser qu’elle allait passer son chemin, comme elle l’avait fait devant toutes les autres habitations. Mais ce fut le contraire qui se produisit. La jeune blondinette rentra à l’intérieur, tout à fait naturellement. Piquée au plus profond de sa curiosité, Aisya la suivit, constatant qu’Ayame l’invitait à pénétrer l’enceinte de son domaine. Le colonel, pour une fois, restait silencieuse, les lèrves entrouvertes. Aucunes remarques goguenardes n’arrivaient à franchir ses lèvres. On aurait dit qu’elle s’introduisait réellement dans un monde nouveau. Elle n’avait elle-même pas une vie privée très palpitante. Elle s’était procuré un vaste appartement à deux pas de la caserne, lugubreusement vide. Les jours où elle s’y rendait pouvait se compter sur les doigts d’une main. Il était grand, certes, mais muni du strict minimum. Une pièce restait close en permanence. Un petit résidu au fond d’un couloir. Si l’on entrebâillait la porte, une émanation sinistre et saumâtre saisissait l’individu. C’était là, son véritable antre. Quelques soldats qui avaient eu l’occasion de se rendre à son domicile pour affaire et qui avait cru voir la porte fermée, s’étaient amusés, comme d’habitude, à faire circuler mille et une rumeurs. Parmi elles, on comptait le fait que ce soit une salle de torture, meublée d’une chaise électrique, une pièce remplie de cartes Pokémon, ou encore, pour les plus délurés, un autre monde, dans lequel elle se métamorphoserait en démon de la foudre.

Aisya fut tirée de sa contemplation des moindres recoins du couloir lorsqu’une nouvelle voix parvint à ses oreilles. Une voix plus aiguë que la moyenne. Une voix de petite fille. Une enfant ? L’alchimiste crut tout d’abord qu’une autre famille vivait là, jusqu’à ce qu’Ayame ouvre la conversation avec la fillette. Ses certitudes se fixèrent lorsqu’elle la présenta, non sans amusement. Jasdero ne réagissait toujours pas. Son regard auburn était tombé sur Mely et ne s’en détachait plus, même s’il devait la mettre mal à l’aise. Elle ne ressemblait pas à Ayame. Etait-ce sa fille ? Sa sœur ? Ou simplement une amie ? Tout se chamboula dans l’esprit de la militaire. Elle eut une série de courts flash-back qui partirent en fumée aussitôt : de vieilles photos abandonnées, un jeune homme, un départ. Afin de ne pas paraître plus louche qu’elle en avait déjà l’air, Aisya se reprit et comprit qu’Ayame l’obligeait à rester pour le repas. Le repas ? Elle articula à l’intention de l’enfant tout en jetant un regard meurtrier à Ayame :

-« Bonsoir, Melyhanna. »

Elle retint un salut militaire. Tandis que la fillette s’éloignait dans la cuisine avec sa grande sœur, Aisya entra dans l’appartement acr elle n’avait nul autre choix. Les haut-gradés de Central avaient tout intérêt à se montrer chaleureux avec la population. Dans le cas de Jasdero, la chaleur humaine n’était pas son fort mais elle ne pouvait refuser cette invitation quelque peu forcée. Et puis, cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas eue droit à un véritable repas. Elle ne se contemplait jamais dans le miroir et ne pouvait constater à quel point son corps pouvait paraître fébrile, malgré ses formes nobles et cuivrés. Elle ne mangeait guère plus qu’elle ne visitait son foyer. Elle enchaînait café sur café et dormait dans divers endroits, plus incongrus les uns que les autres. Une soudaine faim attaqua son ventre, tandis que l’odeur alléchante d’un potage enivrait ses sens. Elle n’était pas gênée de débarquer ainsi ; elle savait étrangement qu’elle ne gênait pas. Seulement, elle était presque choquée de la banalité bienveillante qui se dégageait de la scène qu’elle observait. D’un pas lent et presque ecclésiastique, l’alchimiste d’état rejoint la pièce où les deux jeunes filles flânaient. Elle fit glisser l’imperméable qui recouvrait ses épaules et le posa sur le dossier d’une chaise avant de s’y asseoir, les jambes croisées, la stature peut-être un peu trop droite et fière pour ce genre de situation. Ayame n’étant pas loin d’elle, elle prit la peine de lui poser l’une des nombreuses questions anodines qui la tiraillaient :

-« Dis-moi, Hasashi, cette enf ... cette ... petite fille –elle désigna la fillette d’un signe de tête- elle est à toi ou tu l’as encore volé quelque part ? »

Son regard se troubla légèrement lorsqu’il se posa sur tout le couvert sagement posé sur la table. Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu droit à un véritable dîner ? Allait-elle encore savoir comment s’en servir ?
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeSam 18 Déc - 22:38

Aisya ne tarda pas à entrer dans la pièce. Elle s'assit à la table et je lui tournais le dos quelques instants pour sortir la viande du four. Laissant tomber les gants m'ayant servi pour prendre le plat brûlant, j'attrapais deux tasses de thé et les posais à la table. L'une d'elle fut délicatement posée à côté de mon assiette, se situant à l'opposer de celle d'Aisya. Je posais par la suite la seconde tasse devant elle. Mely vint déposer la sienne à sa place avant de s'éloigner rapidement de la table, comme si la mort se trouvait en face d'elle. C'était pratiquement ça. Elle était entourée d'une "grande soeur" ayant anciennement joué le rôle de la faucheuse dans une organisation mafieuse ainsi que d'une militaire cinglée exerçant le rôle d'une chaise électrique. En sauvant cette gamine, je l'avais entrainé dans mon monde de fous. La différence avec son monde à elle était que dans le mien, elle serait protégée, peu importe le prix à payer. Je ne pourrais jamais la laisser de nouveau tomber entre les griffes de ses parents indignes.

-« Dis-moi, Hasashi, cette enf ... cette ... petite fille, elle est à toi ou tu l’as encore volé quelque part ? »

Je m'attendais bien à cette question, il fallait bien l'avouer. Je fis signe à Mely qu'elle pouvait prendre place à la table et elle le fit à contrecoeur. Ça se voyait bien qu'elle ne voulait pas se trouver près d'un militaire, surtout que celle-ci n'était pas des plus sympathiques. Je réfléchis lentement à la réponse que j'allais fournir à Jasdero, prenant le temps de servir un bol de soupe à l'enfant, puis un autre à Aisya. Ce fut quand je m'assoyais à ma place, mon bol fumant reposant devant moi que je posais mes prunelles dans celle du Colonel. Mely nous fixait sans dire un mot, curieuse de savoir ce qui allait se produire. Rien ne se produisit, car en moins de quelques secondes je brisais le contact visuelle pour attraper ma cuillère et me concentrer sur le repas.

-Je ne l'ai pas volée...

Je goûtais à la soupe, encore un peu trop chaude et déposait mon ustensile sur le napperon, le temps que le repas se refroidisse. Je croisais le regard inquiet de Mely. Elle avait peur de ce que j'allais révéler à Aisya et savait bien que mentir ne pourrait qu'aggraver la situation. C'était donc un dilemme pour elle. En fait, je le savais déjà, je n'avais pas besoin de le lire dans ses yeux. Elle m'avait fait part de ses inquiétudes envers cette situation délicate. Voilà maintenant que le moment qu'elle redoutait temps arrivait. Commençant à bien la connaitre, j'étais pratiquement certaine qu'elle pencherait du côté de la vérité. Elle n'aimait pas les mensonges. Durant les derniers jours, elle avait tenté de me convaincre de cesser de mentir à tous ceux que je croisais dans la rue, à commencer par mon faux nom dont je me servais régulièrement. D'ailleurs la jeune fille m'avait regardé avec insistance un court moment lorsqu'elle entendit Jasdero prononcer mon véritable nom. Elle devait probablement se demander pourquoi un militaire était au courant de ma véritable identité. Je sentais que le débat sur les vraies et fausses identités allaient reprendre dès demain matin ! Il fallait que je cesse de lui acheter des contes avec des morales à la noix, ça devait lui avoir trop monté à la tête. Je ne pouvais changer une vieille habitude en seulement quelques maigres journées. J'avais caché ma vie à tout le monde et ce, depuis mon tout jeune âge. Si je ne mentais pas tant que ça puisque je rencontrais très peu de gens lorsque je résidais dans ce manoir qui servait autrefois de maison à ma soeur à moi, le mensonge prit après une grande place dans ma vie lorsque je rencontrais mon mentor et que je commençais mon entrainement pour devenir tueuse à gage.
Je tournais la tête vers Aisya, un magnifique sourire aux lèvres. Je sentais qu'elle n'allait pas apprécier ce que j'allais dire. Enfin, elle devait bien être habituée à toutes mes actions pour le moins illégales. Penserait-elle que je m'abaissais maintenant à kidnapper des enfants ? C'était à la fois si près et si loin de la vérité. J'avais laissé le choix à Mely de me suivre ou non. Je l'avais sortis d'un monde de desespoir et de violence. J'avais pris soin d'elle depuis tout ce temps. Il avait fallu la mort de son frère pour que quelqu'un se décide enfin à réagir et à aider cet enfant. Les humains pouvaient être si immondes parfois. Repensant à Greed je me rendais compte à quel point il pouvait être humain comparativement à d'autres personnes. Qui l'aurait cru ?


-... je préfère le terme "adoptée illégalement".

J'adressais un sourire rassurant à Mely qui se tourna vers Aisya pour observer sa réaction. Pour ma part, je me levais, ignorant la militaire. J'attrapais l'assiette de l'enfant que je posais sur le comptoir. Je m'affairais à découper la viande et je déposais une tranche dans le plat avant de le poser à côté de son bol de soupe. Je fis de même avec l'assiette d'Aisya, puis la même avant de m'asseoir à ma place. Je découpais ma viande et Mely faisait de même, dans un silence pratiquement religieux. La soirée allait être longue... ou pas, qui sait ?
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeSam 25 Déc - 18:12

Apparemment le colonel de la foudre avait touché un point sensible en abordant ce sujet. De toute manière, chez une fille ayant à première vue vécu une enfance des plus difficiles, beaucoup de thème s’avérait à hauts risques de débats et de silences. Aisya était bien placée pour le savoir, ayant elle-même grandi avec d’atroces secrets et d’horribles images dans son crâne d’enfant. A tel point qu’aujourd’hui, on pouvait se douter qu’elle ait au final grandi. Parfois, elle pouvait arborer des comportements qui allaient tellement mal avec les situations dans lesquelles elle se retrouvait ! Il n’y avait qu’à l’observer par exemple attablée de la sorte, comme si elle dînait en présence du Généralissime et de toutes les hautes sphères de l’armée amestrienne. Il n’y avait qu’à l’observer s’obstiner à faire du mal à ceux qui voulait l’aider, à blesser ceux qui l’estimait en tant qu’humaine, à graver sa colère dans ceux qui l’estimait femme. Vraiment, Jasdero avait beau inspiré le respect et quelques fois la crainte, elle était, dans la vie de tous les jours, la plus infirme des incapables. C’était certainement pour ça qu’elle paraissait si froide et si cruelle. Elle dissimulait sa mauvaise connaissance du monde sous un amas de colère et d’audace. Une enfant intrépide. Un enfant. Comme celle qui se tenait non loin d’elle, le nez dans son bol de soupe et les doigts tremblants. L’alchimiste d’état ne ressentit même plus d’once de fierté à lui flanquer ainsi la frousse. Elle se concentrait sur la réponse d’Ayame. Cette dernière sembla hésiter mais se ravisa lorsqu’elle découvrit que son bol de soupe était trop chaud. Le militaire jeta un regard totalement perdu sur les couverts, une nouvelle fois, et prit finalement la grande cuillère entre deux doigts. Ayame venait de répondre dans un semi-silence qu’elle ne l’avait pas volée. Avant qu’elle puisse rajouter quoique ce soit, Aisya arqua un sourcil et posa son regard mordoré sur elle :

-« Ah vraiment ? »

Le breuvage était encore brûlant mais, contre toute attente, l’alchimiste le but sans peine. Ignorait-elle donc jusqu’à laisser refroidir les ingrédients afin de mieux se nourrir ? A la caserne, elle avait pris l’habitude de boire ses cafés tout juste sortis de la machine. A de nombreuses reprises, Richard l’avait averti des mauvais effets de la nourriture brûlante, mais jamais elle ne l’avait écouté. Jamais elle ne se rabaisserait à prêter attention aux bons conseils de son subordonné, bien qu’il est semblé grandir ces derniers temps. Elle se souvenait encore le premier jour où il avait travaillé pour elle. Jamais il n’avait dû être autant traumatisé en une journée. Dans un sens, elle aussi, on aurait pu dire qu’elle l’avait adopté … enfin, en tant que supérieur hiérarchique, bien entendu. Souvent, bien qu’elle ne commette des horreurs, l’armée était assimilée à une immense famille. C’est le terme qui avait séduit la jeune fille qu’elle était à l’époque. Etait-ce également celui qui avait donné à envie à son frère de laisser choir sa propre demeure, afin de mieux s’en trouver une autre ? En tout cas, elle avait moins de raison de lui en vouloir que ses parents, puisqu’elle comprenait sa décision. Ce qu’elle ne saisissait pas en revanche, c’était l’état dans lequel il avait laissé ses parents. Sa mère succomba, tandis que son père sombra dans la folie. Etait-ce réellement de sa faute, ou plutôt de celle d’Aisya ? Elle avait tenté d’ignorer le déséquilibre mental de son père. Elle avait continué à l’aimer de cette affection si maladroite mais presque sincère. Jusqu’à ce qu’il se trahisse. Jusqu’à ce que son esprit succombe. Mais pas son corps.

Ayame était-elle condamnée à décevoir sa protégée ? Etait-ce là le seul rôle des parents ? Voici l’une des questions les plus difficiles qu’Aisya se mettait au défi de répondre. Elle fut sortie de ses pensées lorsque la jeune fille blonde lui adressa un immense sourire, qu’elle lui connaissait maintenant si bien. Ce sourire la suivait partout, pour la narguer, gentiment, pourtant. Voilà, si Ayame était condamnée à trahir celle qu’elle considérait comme sa fille, elle jouait pour Aisya le rôle de ce trublion facétieux qui tient éveiller la carcasse ambulante de l’humaine qui somnolait dans l’esprit embrumé de l’alchimiste. La jeune fille avait son rôle à jouer dans la pièce de théâtre qu’était l’existence du Thunder Alchemist, et ça n’était pas rien. Elle contourna la question d’Aisya en prétendant qu’elle l’avait « adoptée illégalement ». Bien essayé. Le colonel n’en attendait pas moins de sa part. Elle continuait de l’observer, l’air mi-amusé, mi-blasé et, faisant choir sa fourchette au bout de ses doigts peints, elle rétorqua :

-« N’en rajoute pas. Je me doute bien de toute façon que, même si je te priais de ramener cette enfant là où tu l’as trouvée, tu ne m’écouterais pas, me trompé-je ? »

Elle s’essaya à lancer discrètement un regard vers la fillette et, d’une voix plus songeuse, elle demanda :

-« Mais dis-moi, de quelle sorte de terrible situation l’en as-tu sorti pour qu’elle puisse à ce point t’accorder sa confiance ? Je ne vois aucun trait de ressemblance, j’ose en déduire que vous n’avez aucun lien de sang … Pourtant, l’hémoglobine, j’ai cru comprendre que c’était ton domaine … »
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeDim 26 Déc - 2:17

Visiblement pressée de quitter la table, Melyhanna termina silencieusement sa soupe et s’attaqua aussitôt à la viande. Ses mains tremblaient légèrement sous le coup de la nervosité et l’ambiance n’aidait en rien. Pourquoi avais-je permis à Aisya de me suivre alors que je savais très bien que l’enfant ne supportait pas les militaires ? Espérais-je vainement que Jasdero puisse m’aider… ou plutôt l’aider elle ? Une bulle avait dû traverser mon cerveau à cet instant. C’était une idée délirante, complètement absurde. Cependant, la femme, bien que terrifiante, était loin de ressembler aux autres militaires. Elle ne faisait pas partie de ce lot de personnes corrompues qui dirigeait ce pays. Elle était bien différente, j’en étais certaine. Sinon, pourquoi ne pas l’avoir tuer lorsque j’en avais eu maintes fois l’occasion ? Pourquoi ne pas avoir laissé Greed l’achever dans ce qui était l’ancien quartier général de mon oncle ? Il y avait bien une raison à cela. Si je ne pouvais encore bien la définir, je savais que j’étais très près de la découvrir.

-« N’en rajoute pas. Je me doute bien de toute façon que, même si je te priais de ramener cette enfant là où tu l’as trouvée, tu ne m’écouterais pas, me trompé-je ? »

Mely me fixa, attendant que je réponde à Aisya. Cependant, elle connaissait tout aussi bien que moi la réponse, seulement à mon regard, cela se lisait parfaitement. Jamais je n’abandonnerais Mely, plutôt mourir que de la ramener chez elle. Jasdero reprit la parole.

-« Mais dis-moi, de quelle sorte de terrible situation l’en as-tu sorti pour qu’elle puisse à ce point t’accorder sa confiance ? Je ne vois aucun trait de ressemblance, j’ose en déduire que vous n’avez aucun lien de sang … Pourtant, l’hémoglobine, j’ai cru comprendre que c’était ton domaine … »

Je n’avais jamais parlé de mon passé de tueuse à Mely. Le fait que Jasdero en fasse une mince allusion m’hérissait légèrement. Je ne souhaitais pas que l’enfant le découvre. Pas tout de suite. Elle ne me verrait plus du même œil après, j’en étais persuadée. Je ne voulais pas qu’elle me considère comme une meurtrière, une criminelle, même si c’était ce que j’étais. Et si elle me détestait pour mes actes passés ? J’adorais cette gamine, malgré le peu de temps qu’elle avait passé ici jusqu’à présent. Elle était là depuis plus d’un mois. Nous avions développé une bonne complicité et j’avais bien peur que cela ne cesse. Je me rendais compte, peu à peu, que je m’étais énormément attachée à cet enfant. Était-ce parce que je me reconnaissais en elle ?
J’aurais bien répondu à Aisya. Cependant, je sentais quelque chose bouillir en moi en repensant à mon passé, puis à ce que j’avais entrevue de celui de ma protégée. Si Jasdero savait… oh ! si elle savait… je n’étais peut-être pas la seule à avoir vécu une terrible enfance, mais j’avais l’impression que personne d’autre que la jeune fille ne pouvait comprendre ce que j’avais vécu et les raisons motivants ce sauvetage ou plutôt ce « kidnapping ». Je regardais mon assiette, ma main s’étant refermée automatiquement autour de mon couteau. Je le lâchais, le laissant tomber dans mon assiette dans un bruit sec. Je levais la tête vers Aisya puis…


-PRINCE ! s’écria Mely.

En effet, Prince était bien là, dans toute sa splendeur de petit chaton. Car oui, le mot prince pouvait être destiné à une autre « personne » que Lin Yao dans cet appartement. Baptisé ainsi par Ranfan alors qu’elle séjournait chez moi, ce petit chaton était devenu le grand ami de Mely. Il était très énergique, affectueux, gourmand et… aimait énormément les cascades. Comme celle qu’il s’apprêtait à faire justement. Il était grimpé sur une grande armoire, je ne sais trop comment, puis fixait le repas. Il avait faim. Sans prévenir, il sauta et atterrit directement dans la corbeille à pain. Comme un nageur émergeant de l’eau, il sortit sa petite tête du panier et la secoua. Sans plus atteindre, il sauta hors de ce plat et alla généreusement laper la soupe d’Aisya. N’était-elle pas trop chaude pour lui ? Apparemment si, car il s’en détourna pour grignoter ce qui se trouvait dans son assiette avant de lever la tête vers elle. Il ne s’appelait pas Prince pour rien. Il ressemblait en tout point à Lin. La chaton ronronna et sauta sur Aisya pour visiblement se coucher en boule sur elle. Mely se leva aussitôt, hésitant à approcher la militaire pour récupérer son chaton. Ce dernier compris bien vite le message et sauta au sol, pour ensuite s’enfuir, culbuter et tomber dans sa gamelle d’eau. C’était tout un spectacle en soi cette petite bête là. Mely l’attrapa et annonça qu’elle allait le sécher. Elle disparut donc dans la salle de bain. J’en profitais donc pour me lever et prendre la nourriture de chat dans un placard que je versais dans sa deuxième gamelle, située juste à côté de celle contenant l’eau, étant vide. Je sentais mes blessures me faire de nouveau souffrir, mais les ignorais royalement. Posant le sac sur le comptoir, je fis quelques pas pour me retrouver près d’Aisya. Je posais une main délicate sur le bord de la table, tandis que l’autre prit place sur le dossier de la chaise de l’alchimiste. Je plongeais mon regard dans le sien et laissais s’écouler quelques secondes avant de prendre la parole.


-J’adore ce petit chaton, commençais-je doucement au début avant de prendre un ton plus sérieux, devenant de plus en plus furieux et agressif. Il porte bien son nom. Prince… ça ne te rappelle pas un certain Lin, par hasard ? Ce cher Lin qui était avec moi le jour où le frère de cette gamine a été tué. C’est grâce à lui que nous avons pu la sauvée. C’est lui qui nous à révéler que sa petite sœur servait ses parents comme une vulgaire domestique. Elle ne savait rien faire d’autre que la cuisine et le ménage. Elle le faisait bien, évidement. Elle avait intérêt si elle ne voulait pas recevoir un coup, puis un autre et puis… un autre. Elle n’existait pas et elle n’a jamais existé de toute sa triste vie ! Elle n’était qu’une simple enfant utilisée comme domestique et battue par ses propres parents !

Je pris quelques secondes pour reprendre mon souffle. C’était plus fort que moi, j’en étais presque agressive. Les traits de mon visage étaient durs et sans pitié alors que mon regard lançait des éclairs aussi meurtriers que ceux de l’alchimiste de foudre. Cette situation me touchait énormément et je le laissais bien paraitre. Je ne pouvais changer le timbre de ma voix, comme s’il était bloqué, qu’il ne pouvait changer malgré ma volonté qui ne devait pas être assez forte. Je m’éloignais d’Aisya et m’approchais du comptoir. Je m’y adossais et posais mes mains sur le rebord. Malgré la douleur qui déchirait mon épaule, je ne bougeais pas. Je la laissais envahir mon corps. Ce court silence aura duré que quelques maigres secondes durant lesquelles la militaire avait probablement pu réfléchir.

-Je vais t’apprendre autre chose, Jasdero. Le père de cette chère Mely… ou, de son véritable nom, Megan Stewart, travaille pour cette chère armée dont tu fais partie. À ta place, j’aurais honte d’être au service de ces salauds, tous corrompus jusqu’à la moelle. Tu trouves ça normal que des personnes censées venir en aide aux gens en détresse battent leurs enfants sans retenue !? Cette enfant n’existe même pas selon les registres auxquels j’ai pu accéder ! Car oui, j’ai fait ma propre enquête il y a un moment… L’existence de Mely a toujours été cachée ! Et ses parents sont toujours en libérer, jouant le couple bouleversé par la mort de leur fils qu’ils n’ont probablement jamais aimé ! Dis-moi… c’est normal de voir des parents détester à ce point leurs enfants dès les premières secondes de leur vie ?! Ils n’ont pas choisi leur famille et encore moins décider de vivre dans cet enfer !

Je fermais les yeux quelques secondes. Je me sentais beaucoup mieux maintenant. Avoir déballé tout ce que je pensais et n’avait encore jamais révéler me faisait un bien fou. La réaction d’Aisya, je m’en fichais bien. Je voulais seulement qu’elle comprenne. Je souhaitais qu’elle soit assez humaine pour tenter de comprendre ce que pouvait ressentir un enfant battu par ses propres parents. Je pris une grande respiration avant de conclure mon long soliloque d’une voix plus douce plus calme. Je lâchais le comptoir que je menaçais de réduire en miette tant j’étais révoltée.

-Jamais je ne permettrais à quiconque de me reprendre Mely. Elle resta sous ma protection tant qu’elle n’en décidera pas autrement. Demande lui si ça te chante, elle vit très bien ici. Je veillerais toujours sur elle, quoi qu’il advienne et crois-moi… si un jour je croise ses enfoirés de géniteurs… des têtes tomberont. Des parents aussi indignes qu’eux ne méritent pas la vie… après avoir détruit celle de leurs enfants…

Je tournais la tête vers l’entrée de la cuisine où se tenait Mely, serrant Prince contre elle. Le chaton se laissait faire, compatissant aux larmes silencieuses de l’enfant. Depuis quand était-elle là à écouter tout ce que je disais ? Je me rendais alors compte que j’avais crié, que je m’étais mise en colère. Elle n’aimait pas les gens colériques et agressifs. L’avais-je effrayée ? Je fis un pas vers elle et elle recula également d’un pas. Ce geste fit naitre en moi un étrange sentiment de culpabilité que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. Je ne voulais pas qu’elle aille peur. Je ne lui voulais aucun mal. Je demandais doucement à l’enfant de m’approcher. Prince s’échappa donc des bras de l’enfant et se rendit à sa gamelle pour manger avec gourmandise. Mely le suivit du regard, ne me portant plus aucune attention. Je réitérais ma demande. L’enfant s’approcha, hésitant à s’avancer d’avantage vers moi. Je posais un genou au sol, ignorant de nouveau les signaux de douleur que m’envoyait mon corps. Je tendais les bras devant moi et la jeune fille vint finalement s’y réfugier. Je la serrais contre moi, caressa sa douce chevelure alors qu’elle sanglotait de plus belle en murmurant des paroles que je n’arrivais pas à comprendre. En ce moment, Aisya n’existait plus. Il n’y avait que ma protégée en pleur, que je tentais de consoler. Après un moment je desserrais mon étreinte et fis face à l’enfant, regardant ses yeux rougis.

-Je suis désolé d’avoir crié comme ça… j’ai dû te faire peur, n’est-ce pas ?

Douce. Ma voix était douce, réconfortante. J’étais passé d’un extrême à l’autre en très peu de temps. Son visage baigner de larmes m’avait ramené à la réalité assez rapidement, me rappelant qu’elle était toujours là. Je reçu un petit hochement de tête en guise de réponse à ma question. Je poursuivais.

-Je ne voulais pas t’effrayer. Je ferais attention à ne plus me fâcher comme ça, d’accord ?

Nouveau hochement de tête. Mely essuya ses yeux avec la manche de son vêtement.

-Et si tu allais te reposer un peu dans le salon ? Aisya et moi allons te rejoindre dans quelques minutes.

Je lui offris un sourire réconfortant, mais crispé par la douleur des blessures que je portais à la cheville ainsi qu’à la hanche. L’enfant s’éloigna et attrapa Prince avant de le serrer contre elle. Alors que je me levais péniblement, Mely resta là à fixer Aisya, apeurée. Sa lèvre inférieure tremblait, comme si elle allait de nouveau éclater en sanglot. Cependant, à ma grande surprise, elle s’adressa à Aisya.

-Est-ce… est-ce que vous êtes comme.. mo…mon pa…pa…?

Qu’est-ce que Jasdero pouvait répondre à ça ? Une réponse positive serait la pire des choses à donner à cet enfant. Cependant, pourrait-elle en donner une négative ? De quel côté se trouvait-elle ? Si je me fiais à nos précédentes rencontres, à ce que je savais sur elle, j’étais presque certaines qu’elle allait être de notre côté. Aussi effrayante, colérique et sans pitié que pouvait être Aisya, elle ne serait jamais un autre immonde comme le géniteur de cette jeune fille. Jamais. Et si c’était le cas, je pourrais la considérer définitivement comme étant une ennemie à éliminer.
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeLun 27 Déc - 10:57

L’alchimiste d’état mangeait à peine. Elle avait perdu avec le temps tout appétit nutritionnel. Seul persistait celui du pouvoir. Et jamais encore, la place de Généralissime ne lui avait été apportée sur un plateau d’argent. C’était bien à elle, et à elle seule d’aller le chercher. Même si elle devait se séparer de ses compagnons de route au passage. Ayame en faisait-elle partie ? Indirectement sûrement. Si elles ne s’entretuaient pas, il y avait une raison. Ce n’était pas seulement par jeu, enfin, pour ce qu’il était d’Aisya. Qu’avait Hasashi derrière la tête ? Comptait-elle sur le colonel pour des fins personnelles ? Afin qu’elle puisse garder Melyhanna, par exemple ? Aurait-elle osé l’inviter chez elle, en toutes connaissances de causes ? Elle y cachait une petite fille dont les parents étaient encore en vie et, apparemment rattachés à l’Armée. Ne doutait-elle donc pas de la jeune femme à la peau de cuivre ? N’avait-elle même plus peur d’elle ? A moins que ce ne soit le moment d’utiliser le terme « confiance ». Non, inconcevable. La blondinette n’était pas du genre à avoir foi en Aisya. Ce n’était pas logique. Logique, toujours le même problème. Ce mot revenait sans cesse, et toujours il remettait en cause tout ce qu’elle voyait et vivait. Arriverait-elle un jour à l’utiliser à bon escient, comme au temps où elle obéissait sans demander son reste ? Comme au temps où elle croyait encore que le Pouvoir était à portée de main, posé sur un plateau scintillant. Non, ce présentoir, maintenant elle le savait, était recouvert de sang. Le sang de ses ennemis, le sang de ses concurrents, le sang de ses compagnons. Mais qu’étaient-ils tous, aux yeux du monde ? Aucun d’entre eux ne méritait d’être plus facilement sauvé par rapport aux autres. Ils étaient humains avant tout, bien que certains soient rongés par des maux, plus ou moins intenses.

La jeune femme désagrégée par les démons d’Ishbal observait avec intéressement le silence de sa jeune cible. Elle ne s’aperçut pas qu’une silhouette habile s’approchait dangeureusement d’elle, jusqu’à ce qu’un nom, non, un rang, royal qui plus est, s’épanouit des lèvres de l’enfant qui n’avait pas deigner prendre la parole jusque là. Aisya sortit de sa contemplation impitoyable, croyant avoir à faire à Lin, ou plutôt à Greed, ou encore aux deux. Elle avait à plusieurs reprises entendu les sbires du Xinois le baptiser ainsi, sans jamais réellement en saisir le véritable sens. Elle fut sur le point de rechercher du regard la silhouette du garçon lorsqu’elle comprit que Prince n’était autre que le patronyme … d’un chat ?? Un chaton qui venait se désaltérer dans son potage. L’alchimiste le dévisagea non sans un profond dégoût. Elle tressaillit même lorsqu’il s’installa quelques instants sur ses genoux. Finalement, l’enfant, prenant son courage à deux mains, comme si elle avait perdu l’habitude de se mouvoir, le prit maladroitement dans ses bras et partit un peu plus loin dans l’appartement. Le militaire entreprit d’épousseter assidûment son pantalon d’uniforme jusqu’à ce qu’Ayame prenne enfin la parole, tout d’abord de manière anodine, puis montant le ton, sans pour autant intimider une seule fois la jeune femme, qui n’avait que trop l’habitude des remontrances. Elle tenta de n’effectuer que des rapports logiques dans ce que racontait Hasashi : ainsi, Lin était mêlé à cette histoire ; mais était-il encore Lin à part entière à ce moment-là ? Le contraire signifierait qu’il persistait bel et bien à interagir avec l’homonculus de l’avarice. Tant mieux pour lui … Persistant à garder son stoïcisme, Aisya écoutait sans un mot l’aparte de l’adolescente qui semblait se révolter contre tout. L’une de ces remarques intéressa davantage son auditrice : le père de Melyhanna faisait actuellement partie de l’armée. Eh bien, on pouvait trouver de tout dans leurs rangs ! Aisya haussa les sourcils, seule réaction qu’elle laissa transparaître. Combien de fois avait-elle insisté plus ou moins directement à une rebellion de la jeunesse ? N’en avait-elle pas accompagné elle aussi ? Non, pas eu le temps. L’Armée l’avait accueillie sans plus attendre. Mais, pour en revenir aux parents de l’enfant, que pouvait-elle y faire ? Etant donné qu’elle n’était pas censée exister, elle n’avait aucune preuve ! Et puis, cette histoire ne la concernait pas. Trop de fois on lui avait reproché des tas de choses venant de l’Armée. Comme si elle en était l’ambassadrice, alors qu’elle n’en était qu’un simple pion. Qu’allaient-ils croire, Ayame, mais aussi tous les autres civils ? Qu’elle pouvait la changer comme ça, en tapant dans ses mains, comme elle savait si bien le faire ? Pas pour le moment certes. Elle prenait donc ça comme un encouragement à sa prise de pouvoir. Mais rien ne certifiait qu’elle ferait un meilleur Généralissime que Bradley. Au contraire, on avait plus à craindre d’elle, si l’on ignorait que King était lui aussi un homonculus. Et pourtant, il avait une famille … Comme c’était dérisoire ! Ayame aussi, venait de former sa propre famille, bien que la confiance ne soit pas encore totalement le genre de la maison. D’ailleurs, la blondinette s’approcha de sa protégée et, dans un élan d’affection, mêlé à du pardon et certainement à de la honte, elle la prit dans ses bras.

Comme il était étrange de voir Ayame dans une position qui n’était pas celle du combat ! La voir ainsi, totalement désarmée face à cette enfant, si Aisya avait pu, elle en aurait savemment ri. Mais ce n’était pas la réaction la plus adéquate. Celle qu’elle arbora en contrepartie ne l’était guère plus. Au lieu d’examiner la scène, elle détourna le regard, faisant mine d’être profondément obnubilée par un papillon de nuit qui s’écrasait contre la vitre, à vouloir sortir dans la pénombre. Elle pouvait paraître songeuse, ou simplement gênée d’être dans le décor. A moins qu’elle ne fût déçue, qu’elle ait imaginé Ayame au-dessus de tout ça. Non, elle était encore jeune, tellement de choses pouvaient l’influencer. Le simple air apeuré d’une enfant, par exemple. Furtivement, les yeux toujours posés sur l’insecte de nuit, elle tenta d’imaginer, pour elle-même, une scène similaire mais des acteurs différents. Elle colorait les cheveux de l’enfant, rendait sa peau plus foncée, ses yeux mordorés. Elle effaçait totalement Ayame et la remplaçait par un homme d’âge mûr, les cheveux noirs, l’air absent, les yeux tombants. Des acteurs qui n’étaient autre que la gamine qu’elle avait été, et son père. Quelques années avant le drame. Le déserteur ne devait pas encore être arrivé. Toutefois, bien que l’image fut, pour une fois, bien nette dans son esprit, elle n’arrivait pas à ressentir la chaleur se dégageant du corps de son père. Elle ne parvenait pas à toucher le tissu rugueux de son vêtement. Tout cela était trop inimaginable pour elle. Avait-elle seulement une fois, eu le droit à de l’affection de la part de son père ? Plus l’étreinte d’Ayame et d’Melyhanna perdurait, plus elle en doutait. Comme elle avait froid ! Comme elle avait grandi dans ce système glacial ! Depuis combien de temps Aisya n’avait-elle pas touché un être humain ? Elle n’osait compter, de peur de ne plus avoir assez de doigts pour définir les années. Elle appuya son coude sur la surface lisse de la table et noya ses lèvres derrière ses doigts démunis de sensations. Puis, elle perçut qu’on s’adressait à elle. Melyhanna s’adressait à elle. Toute tremblante, elle lui posa une question, qui sonnait comme un ultimatum à ses oreilles d’enfants. L’alchimiste se rendit alors compte qu’en fonction de sa réponse, l’accord silencieux qui la reliait à Ayame pouvait se briser comme du cristal. Ainsi, tout dépendait en cette soirée de la silhouette pimpante d’un petit être humain. Quelle ironie du sort ! Le colonel passa sa main sur ses yeux, et le bout de ses doigts se teinta de khôl. Elle racla hâtivement sa gorge et, prenant soin au choix de ses mots, elle répondit :

-« Je ne dois guère valoir plus que ton géniteur. Cependant, je prends le risque de me placer au-dessus de lui. Il y a longtemps que j’ai oublié ce que le sens du mot « famille » signifiait. Et ça n’a pas été sans conséquences … »

Elle ne posa que quelques secondes son regard sur l’enfant et ramena son attention à Ayame :

-« Je ferme les yeux pour cette fois, Hasashi. Mais en contrepartie, je refuse que tu me mêles à cette histoire. Je ne veux pas que le sort d’une enfant remette en cause la place primordiale que j’occupe au sein de l’état major, compris ? »

Sa voix avait été ferme jusqu’au bout. Trop de fois maintenant, elle avait perdu la face. Et elle comptait se rattraper, dès que l’occasion se présentait. Ce qu’elle espérait seulement fut qu’Ayame ne se retourne pas contre elle, suite à cette réponse qui pouvait paraître évasive, mais on ne peut plus révélatrice de l’âme.
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MessageSujet: Re: Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero}   Le Grand Méchant Loup {Aisya Jasdero} Icon_minitimeLun 27 Déc - 12:51

Lourde. Voici comment je pourrais d’écrire l’ambiance régnant en ce moment. Pourquoi se devait-elle de poser cette question à Aisya ? Cherchait-elle à se rassurer, que ce n’était pas tous les militaires qui étaient durs et cruels ? C’était mal partit dans ce cas. Je souhaitais seulement que la militaire possède assez de tact pour ne pas trop décevoir l’enfant. Il existait de militaire semblant gentils, prêts à aider les autres. Le jeune Loxley en était un exemple, malgré la naïveté dont il pouvait faire preuve. Cependant, il pouvait cacher bien des choses derrière son sourire enfantin. Je ne pouvais prétendre le connaitre. Je ne savais pratiquement rien de lui.
Je levais la tête vers Aisya pour entendre sa réponse, puis, observait la réaction de Mely. Elle buvait pratiquement les mots d’Aisya. Seulement le fait qu’elle soit ne serait-ce qu’un cheveu au-dessus de son père semblait la rassurer un minimum. La jeune fille posa son chaton au sol et entrepris de débarrasser la table alors qu’Aisya s’adressait à moi. Je ne fis que lui répondre par un simple hochement de tête. Je comprenais parfaitement quelque chose à présent. Même si je le savais déjà, cette réalité me semblait plus évidente; elle ne servait que ses propres intérêts. Si elle avait fait en sorte d’arrêter mon oncle, c’était bien pour l’aider dans sa montée en grade et rien d’autre. Voilà comment fonctionnait la militaire. Par contre, je ne comprenais pas pourquoi elle n’avait pas fait en sorte de me faire arrêter pour le moment. Que cachait-elle ? À quoi pouvais-je bien lui servir ? De trop nombreux secrets entouraient cette sombre femme.
Lorsque je décidais finalement de me mettre en mouvement, je terminais la tâche que Mely avait commencée. Aisya ne restera probablement pas pour le dessert, ce qui était probablement une bonne chose. Cependant, l’enfant semblait avoir d’autres questions à poser à cette chère militaire. Peut-être avait-elle remarqué que derrière les apparences, l’alchimiste ne semblait pas si méchant que ça ?


-Toi aussi… tes parents ont été… méchants… avec toi ?

Ce n’était probablement pas le moment et ni la bonne personne à qui poser ce genre de questions. Aisya y répondrait une fois de plus avec une réponse évasive. Plus j’y repensais et plus je me disais, par contre, que Mely n’avait peut-être pas tort. Qu’avait vécu Aisya pour qu’elle devienne aussi aigrie ? Peut-être n’était-ce pas une jeune femme autre fois battue, mais peut-être négligée ? Chaque personne avait une part de passé plus sombre et douloureuse. Chacun avait des secrets bien terrés au fond de leur mémoire. Pour ma part, Mely connaissait une partie de ces secrets et Aisya connaissait une autre partie tout à fait différente. Que se passerait-il si les deux parties se rejoignaient pour former une ligne du temps cohérente ? Malgré moi, j’allais peut-être le découvrir…

-Mely… je ne crois pas qu’Aisya veuille parler de ça. Et si tu allais lire un peu dans le salon ? Tu n’as même pas touché au journal alors que d’habitude tu te précipites pour le lire…

J’attrapais le journal et mon regard se posa sur la première page. La partie inférieure du journal était consacré à l’annonce d’un article. En guise de titre, je pouvais lire « Une mère en larme se confie ». Un titre qui normalement, ne m’aurait pas affecté. Cependant, je pu lire en dessous les mots suivants : « Ses deux filles toujours portées disparues depuis maintenant 7 ans ». La photo accompagnant l’article était celle d’une personne que j’avais tenté d’oublier avec le temps; ma mère. Quel était le but d’un article aussi stupide se trouvant être l’une des pages de ce journal ? Espérait-elle ainsi nous retrouver Hitomi et moi ? Ce qui pouvait légèrement me rassurer était le fait que ma sœur n’avait pas revu mes parents depuis sa fugue. Je souhaitais de tout cœur qu’elle se portait bien en ce moment. Avait-elle lu cet article ou bien l’avait-elle déchiré en morceaux, ne voulant savoir ce que notre mère disait à notre sujet.
Et moi ? Qu’allais-je faire ? Le lire ? Malgré ma grande curiosité, je savais que ce texte allait m’affecter plus que je ne le voulais. Je n’avais aucune idée de ce qui se trouvait à l’intérieur du journal et ne savais si je voulais en fait connaitre son contenu. C’était une guerre mentale que je me lançais. Seule. Je cherchais les motivations de ma mère à donner une entrevue à propos de ses filles. N’avait-elle jamais compris pourquoi nous avions quitté la demeure familiale ? N’avait-elle jamais subit les colères de son mari ? Ne comprenait-elle pas ? Ne pouvait-elle pas comprendre ? Je la détestais, comme je détestais tous les Hasashi de ce foutu monde. Encore une fois, ma sœur était l’exception. Si elle espérait nous voir débarquer chez elle, un beau jour pour que tout redevienne comme avant, elle se trompait royalement. Jamais je n’irais volontairement à sa rencontre. Jamais. Si par le passé elle s’était un peu plus occupée de nous plutôt que de passer son temps à sortir avec d’autres femmes aussi snobs et stupides qu’elle, elle aurait compris notre douleur. Elle aurait tenté de nous aider. À moins qu’elle ne soit au courant depuis le début et fait semblant de ne rien voir. Pourtant, elle aurait dû si faire. Nous étions parties. Ça ne changeait rien à sa pauvre vie de bourgeoise. Pourquoi chercher à créer des liens alors qu’il était déjà trop tard ? Pourquoi est-ce que tous ce qui se passait autour de moi n’avaient que pour seul but de faire craquer la coquille où je m’étais réfugiée ?

Tout autour de moi, c’était le néant. Plus rien n’existait. J’avais oublié que je me trouvais dans la cuisine, que Mely et Jasdero étaient présente. Je ne sentais pas cette main, tenant le journal en tremblant légèrement. Puis, l’enfant attrapa doucement mon bras de ces petites mains. Ce simple contact me ramena à la réalité. Je détournais les yeux du journal pour poser mes prunelles sur la petite fille. Elle semblait m’avoir adressé la parole à quelques reprises. Puis, je me souviens, il y a quelques instants, d’avoir entendu sa petite voix me répondre qu’elle avait déjà lu le journal ce matin et l’avait simplement reposé sur le comptoir après lecture.


-Mely, va jeter ce journal s’il te plait, lui demandais-je doucement en lui tendant.

-Mais… il parle de…

Je ne voulais pas qu’elle le dise. Je ne voulais pas qu’Aisya sache, même si elle pourra le découvrir un jour ou l’autre, on ne sait jamais. Et si elle le savait déjà ? Si elle avait déjà lu ce fichu journal, ce fichu article. Si elle avait déjà posé les yeux sur cette photo de cette femme portant également le nom d’Hasashi. Cette femme qui, malgré la tristesse qu’elle disait éprouver, était bien habillée, maquillée, coiffée avec l’élégance, suivant cette affreuse mode qui disait à tous comment se vêtir. Elle ne semblait pas si malheureuse que ça. Cette femme à qui je devais mes magnifiques yeux bleus et cette longue chevelure blonde ne faisait que jouer la comédie, j’en étais certaine. Cependant, je ne pouvais réussir à mettre le doigt sur ces motivations. Je coupais Mely alors qu’elle parlait, question qu’elle n’en dise pas davantage. Pas devant Aisya.

-Ma jolie, va jeter ce journal tout de suite, s’il te plait…

Mely prit finalement le journal entre ses mains, ce qui me soulagea. Je ne voulais plus entendre parler de ma génitrice à présent. Le passé était du passé. Elle ne pourra rien y changer, surtout pas par un stupide article dans un journal. Je soupirais, soulagée que cette image de ma mère ne soit plus posée sous mes yeux. Avec tout ça, j’avais complètement oublié Aisya…
J’ouvris le réfrigérateur et en sorti des fruits, puis attrapais le pot de crème glacée dans le congélateur. Je cuisinais pour me détendre un peu, mais ce peu de temps dura moins de 5 minutes lorsque le dessert de Mely fut prêt. Je déposais une cuillère à côté de son bol et rangeais tous ce que j’avais sortis. Puis, j’ouvris une armoire et pris la première bouteille d’alcool tombant sous mes yeux pour m’en servir un verre. Je me tournais finalement vers Aisya.


-Un petit verre, Jasdero ?
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