Lin entama la dernière part de pizza dans son assiette tout en voyant la jeune fille grimacer, elle ne devait vraiment pas beaucoup aimer son oncle, chose qu'elle justifia encore avec ces paroles, "plus tôt je pourrais partir, le plus tôt tout sera réglé." Puis Lin se jetta en arrière croisant les bras derrière la nuque, pour pouvoir répondre à la question d'Ayame concernant un petit voyage à Rush Valley. Il réfléchit quelques instant en prenant un air sérieux.
"Bien... J'ai des choses à faire par là bas, malgré le fait que je ne peux pas compter sur les alchimistes d'État, avec mes recherches dans les locaux de l'armée, j'ai appris qu'il y en a un qui sort du lot et qui m'intéresse fortement."

Il fronça les sourcils et reprit :
"Cependant, son village n'est pas sur le chemin, mais cela ne m'empêchera pas d'aller un peu me détendre à Rush Valley. Par contre, ne t'étonnes pas si Who et Ranfan nous suivent partout." finit-il avec un grand sourire.

Lin acquiesça de la tête aux paroles de la jeune fille, de toute manière Who et Ranfan le suivait partout. Puis elle vint à demander comment garder contact dans une ville aussi grande.

"Et bien, disons que moi et mes camarades, nous n'avons pas vraiment de lieu de vie fixe, nous changeons de planque chaque jour, et passons des toits, à des bâtiments abandonnés plusieurs fois par semaine, enfin cela dépend aussi du temps."

Puis après un petit silence il continua en souriant :
"Mais ne t'inquiète pas, si tu nous cherche en général nous nous déplaçons sur les toits, surtout dans le centre ville prés des locaux de l'armée, il y a des chances que tu me vois moi, enfin moi seulement, car les deux autres sont un peu plus furtifs en fait..."
En effet Lin regarda son accoutrement, assez voyant pour passer inaperçu, contrairement aux tenus ninja de ses gardes du corps.

Puis il finit, flattant la jeune fille avec un clin d'œil amical.
"Et pour ma part, qui pourrait ne pas voir une fille aussi ravissante en ville voyons. Au pire je sais que tu habites ici maintenant."

Lin suivit la jeune fille dans une pièce, elle semblait anxieuse, puis elle le laissa seul, et reparti rapidement dans le hall d'entrée. Le jeune homme ne comprenant pas trop pourquoi, avec un regard circulaire, il contempla la pièce, qui au final n'était pas très intéressante et donna directement sur la rue par une fenêtre ouverte, pourquoi venir ici se demandait-il. Puis il entendit après ouverture de la porte d'entrée, un bruit de lutte, Lin fronça les sourcils, dégaina son sabre et sauta de la fenêtre pour atterrir devant le hall d'entrée sans un bruit, derrière les deux agresseurs.

Il vit au loin Ayame au sol qui se releva, en position de lutte, cette vue fit bouillir son sang, il fonça avec une grande vivacité vers le premier homme de dos, qui n'eut à peine le temps de tourner les yeux, que l'acier avait déjà arraché sa tête et le corps tomba net sur le côté. Le second homme tourna la tête, le dos taché de sang de son confrère.
"Mais !! T'es qui toi ??!" dit-il avec une voix rauque. Le Xinois ne sourcilla pas, il fit juste un coup dans le vent à fin d'enlever le sang de l'individu mort, qui alla s'incruster sur le visage de son compère.

Après un petit instant de silence, Lin écarquilla les yeux, et se lança sur le côté, une balle de gros calibre vint l'effleurer à son flanc droit et alla se figer dans le sol. Sûrement un tireur d'élite, qui blessa légèrement le Xinois.

Aux mots de la jeune fille, Lin regarda son côté droit, son habit était troué, et laissait s'échapper quelques gouttes de sang, rien de vraiment grave donc. Il fit signe de la main qu'il allait bien, en accompagnant son geste d'un sourire. Puis, tandis que Ayame alla chercher quelque chose dans la maison. Lin se retourna, vers l'obscurité, qui couvrait le tireur d'élite, et lança brusquement une grenade aveuglante au sol, qui provoqua une puissante explosion de lumière. Lin fronça les sourcils, la lunette du fusil refléta le flash, et le jeune homme fonça à toute vitesse sur sa cible, qui était sur le balcon d'une maison, à deux cent mètres de l'habitation de Ayame.

Un autre tir se fit entendre, Lin l'esquiva aisément, maintenant qu'il avait repéré son ennemi, aidé également de sa rapidité et de son agilité. Il sauta sur le rebord d'une fenêtre, pour ensuite bondir, sabre en avant dans le balcon où était posté le tireur. Celui-ci écarquilla les yeux, surpris de la vitesse à laquelle il était arrivé à lui, cependant un troisième tir résonna dans tout le quartier, et vint aux oreilles de la jeune fille, questionnant l'un des agresseurs devant sa maison... Puis il n'y avait plus aucun signe de bruit de lutte.

[Veuillez, jeune demoiselle, accepter mes plus plates excuses pour mon grand retard.

Un long silence s'établit dans la pénombre de la ruelle, en effet le combat avait cessé sur une détonation. Puis un petit bruit, que l'on pouvait comparer à celui que fait une goutte qui tombe du robinet dans l'évier, s'établit lentement, toute les cinq secondes, ce son pourtant faible, retentissait dans l'obscurité. Progressivement Ayame distinguait une forme qui s'approchait d'elle, elle ne pouvait cependant pas l'identifier, le Xinois ? Ou le tireur d'élite ? Dans tout les cas, le bruit continuait, et la forme s'avançait de plus en plus vers la jeune fille.

Puis un lampadaire vint éclairer faiblement, la forme, elle ne ressemblait pas du tout au jeune homme, mais semblait être un homme de forte carrure, qui tenait difficilement debout , trainait les pieds dans son propre sang, et s'approchait de Ayame, affichant un sourire sournois.

L'homme continua à s'avancer, et fit un léger ricanement, tout en se tenant le ventre, en effet, il avait subit une attaque, et au vue de l'entaille, elle fut faite avec une lame. Il s'arrêta à un mètre de la jeune fille, il tendit la main, laquelle tenait une arme, c'était celle du Xinois qu'il mit en évidence avec un autre rire sarcastique, rapidement étouffé.

"Cet enfoiré a pas été facile, le tireur d'élite que j'étais censé protéger s'est quand même fait décapiter en deux secondes et en plus il m'a planté cette connerie !" Puis il s'arrêta en crachant des gouttes de sang, et il laissa tomber le sabre à terre avant de reprendre.
"C'est ton oncle qui va être content, héberger un mec qui a tué quelques uns de nos agents... oulàlà je te plaint." Dit-il difficilement, en essayant de faire de l'humour. Puis il sortit lentement un briquet et une cigarette avant de l'allumer.

Ceci fait, il continua :
"En tout cas affaire classée, je l'ai descendu ton p'tit bonhomme, il est tombé du balcon où on était posté. Maintenant, fais pas trop de bêtises, et si t'as un petit pourboire, je peux fermer les yeux pour certaines choses dans mon rapport. Çà couvrira les frais d'hôpital déjà." dit-il finalement en crachant sa fumée vers le sol, qui remonta doucement à la tête de la jeune fille.

Pendant qu'il fumait pour la dernière fois, l'homme ne reçu aucune pitié, et son corps s'effondra aussitôt que la jeune fille lui porta un coup fatal, finalement, il n'aura pas à aller à l'hôpital.

Alors que la jeune fille retournait vers sa maison, un bruit retentit derrière elle, la personne la suivait depuis qu'elle avait commencé à faire le tour du poste d'observation du tireur d'élite, et avant qu'elle n'ouvre la porte, il s'était dressé derrière elle et l'interloqua :
"Uh uh... Euh, je peux récupérer mon sabre ?" dit-il, laissant échapper un large sourire.

Le jeune Xinois était là, tacheté de sang, couvert de multiples blessures, mais finalement rien de grave, en effet il n'avait pas reçu d'autre blessure par balle que la toute première, et les autres blessures devaient être du à une chute dans des arbustes ou quelque chose du genre. Il n'attendit pas la réaction de la jeune fille avant de reprendre, le bras derrière la tête, comme si il s'excusait.
"Hem, j'ai glissé avant qu'il ne tire... Et je suis resté coincé dans la haie..."

Alors qu'il se faisait ardemment secouer, Lin essayé de placer quelques mots :
"A...t...tends...j'ai.......e....ssay...é.....deeee...te.....di...re........" cependant il n'arriva pas à finir sa phrase, la jeune fille lâcha prise, elle pensait qu'il était mort, tué par l'un des hommes, rien de plus normal puisqu'il ne réapparaissait plus. Le jeune homme se frotta la tête ne sachant que dire, il suivit et aida Ayame dans ses tâches morbides, en effet il y avait beaucoup à nettoyer, et à faire disparaître...

Lorsque la jeune fille se posa contre la porte, il commenta avec un sourire sincère.
"je suis vraiment désolé... c'était imprudent de ma part... j'aurais dû te dire où j'allais au lieu de foncer dans réfléchir." Puis prit d'une douleur il serra son bras gauche et serra les dents durant une seconde. Puis il continua avec un ton joyeux :
"Quelle soirée dis-donc."

Lin laissa également un rire s'échapper, cette jeune fille était plein de surprises, et possédait un entourage vraiment bizarre et surtout dangereux... Mais il avait l'habitude de ce genre de contexte. Il rangea son sabre, puis, il la suivit dans le salon, où elle commença à lui appliquer un désinfectant sur les blessures qu'il avait eu lors de cette soirée. Le produit ne tarda pas à agir, et la réaction non plus, tandis qu'il avait le sentiment que son bras brûlait, le jeune homme serra les dents et commenta :
"Très relaxant en effet..." dit-il avec un air amusé.

Puis il la regarda songeant à tout ce qui s'était passé.
"Et bien, où que j'aille dans cette ville j'attire les problèmes apparemment. Désolé si j'ai causé des ennuis." continua-t-il.
En effet, quatre hommes qui manquaient, l'organisation qui les mandataient ne tarderait pas à s'en rendre compte.

Ayame avait finit de bander les plaies du jeune homme assez rapidement, elle semblait avoir l'habitude. Puis il la vit commencer à nettoyer, en effet, la maison était quelque peu en désordre, et il y avait dehors quelques cadavres gisants... un vrai scoop pour la presse d'Amestris. Il rompit le silence qui s'était instauré, tout en touchant ses pansements.
"Merci bien de m'avoir soigné" dit-il avec un sourire amusé, en effet d'habitude c'était Ranfan qui le soignait, avec quelques reproches en prime... ces dernières pensées firent ricaner le jeune homme.

Lin vit Ayame se faire écraser par des objets sortant de son placard, une scène assez humoristique, qu'elle commenta d'ailleurs. En réponse le jeune homme sourit, et dit à son tour :
"Ne t'inquiète pas je vais te donner un coup de main, après tout, je suis assez responsable de tout ce désordre." Puis il s'avança et ramassa une serviette laissée au sol qu'il humidifia, et s'approcha d'un mur taché de sang derrière Ayame. Cependant, alors qu'il allait commençait son ouvrage, il glissa sur une autre serviette et tomba sur le dos, les yeux fixés sur la jeune fille, qui se dressait maintenant au dessus de lui. Un petit gémissement se fit entendre suivit d'un petit rire.
"Aieuh..."

Lin se releva et continua de nettoyer, c'était bien la première fois qu'il se souciait de nettoyer le sang de ses ennemis dans un lieu de combat. Sûrement une mauvaise habitude prise lorsqu'on voyage beaucoup... Mais ici il s'agissait tout de même de la maison de son amie.

Cela lui rappela l'une des nombreuses fois où un assassin d'un clan rival était venu l'attaquer durant la nuit, dans sa chambre au palais.... sauf que suite au combat, ce furent les servants qui s'acquittèrent de nettoyer les murs de la pièce. Quelle nostalgie...

Il quitta ses pensées, et se rendit compte qu'Ayame chantonnait une musique, presque inaudible, mais on prend l'habitude quand on ne dort que sur une oreille depuis son enfance. Il lança alors avec un sourire :
"C'est quoi comme chanson ?"

En attendant la réponse, il sortit une fiole contenant du peroxyde de sa veste qu'il mêla dans son bac d'eau. Cela n'était pas réservé à cet usage bien sûr, il utilisait ce produit dans ses explosifs... mais cela permettait, mêlé à l'eau, de nettoyer le sang par exemple ou de désinfecter les plaies. Il appliqua l'eau à présent oxygénée, sur les tâches de sang qui disparaissaient les unes après les autres.

Lin sourit à la réponse de la jeune femme, elle semblait avoir la tête ailleurs, ce qui l'amusait grandement, de plus elle ne se souvint pas de la chanson qu'elle entonna quelques temps auparavant, vraiment étrange, se disait-il, même si il lui arrivait également d'être tête en l'air...

Puis elle lui demanda si il connaissait un chant de Xing. Si Lin était faible en une chose, c'était bien le chant, recherchant difficilement dans sa mémoire, il retrouva quelque chose qui ressemblait plus à un poème qu'à un chant, il commenta alors :

"J'ai pu entendre quelques fois cette chanson, que nos guerriers chantaient quand il y avait encore des guerres.

À Xing je suis né, ce pays où j'ai chanté,
Là où le soleil brûle l'obscurité,
Là où la lune efface les pêchés,

J'embrasse son peuple érudit,
Cette terre où on y cultive la vie,
Cette terre où s'illuminent les nuits,

Ô Père de l'Empire, protège ta nation,
De tous ces chacals, ces vipères et ces lions,
De la faim, de la souffrance et bien d'autres démons,

Je vous confie mon âme, tandis que je pars au combat
Je prends mes armes, l'arc et le katana,
Et je lutte en votre nom, Père de tous les soldats,

Car je suis homme de Xing et la guerre terminée,
Je m'en retourne à mon beau pays,
Là où je suis né, et uniquement, là où je tomberais.
..."

Sur ces paroles, il ne pu continuer son chant, tant il était nostalgique, et il expira longuement, avant de commenter avec un sourire gêné :
"J'avoue que c'est la première fois que je chante..."

Puis il continua à nettoyer les lieux, sifflotant l'air du chant qu'il venait d'entonner.

Alors qu'il finissait enfin de nettoyer, le compliment de la jeune fit le fit presque rougir, quelle honte pour un prince de Xing de réagir ainsi d'ailleurs... Perdu dans ses esprits, il vit la jeune Ayame tomber au sol, trébuchant apparemment sur une trainée d'eau. Décidément, cette personne passait la vie par terre, se disait-il, reprenant le sourire. Puis il répondit :

"Vous connaissez le thé par ici ?" questionna-t-il.

Puis, tandis qu'elle se relevait difficilement, Lin s'approcha d'elle pour l'aider afin de ne pas retomber. Il agrippa alors la jeune fille, mais il marcha sur le torchon humide qui glissa en arrière, faisant trébucher le Xinois sur la pauvre victime. Toute l'action fut accompagnée d'un petit "Hein ?" de la part du jeune homme...

Reprenant ses esprits, il comprit qu'il était en travers de la pauvre fille, à présent à plat ventre sur le sol.
Pourtant il ne bougea pas, il commenta alors :

"Hem... euh... Tu es vivante ?" Demanda-t-il, anxieusement.